Nouvelle Capenna : Episode 3 - Tests - Magic the Gathering

Nouvelle Capenna : Episode 3 - Tests

Nouvelle Capenna : Episode 3 - Tests

Pendant que les forces des ténèbres se rassemblent et menacent d’en-bas la Nouvelle Capenna, Elspeth se dépêche de grimper les échelons des Maestro pour gagner un accès aux archives de Xander.

  La storyline de Magic / Les rues de la Nouvelle Capenna

Pendant que les forces des ténèbres se rassemblent et menacent d’en-bas la Nouvelle Capenna, Elspeth se dépêche de grimper les échelons des Maestro pour gagner un accès aux archives de Xander.

  La storyline de Magic / Les rues de la Nouvelle Capenna



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le , par Drark Onogard

Pendant que les forces des ténèbres se rassemblent et menacent d'en-bas la Nouvelle Capenna, Elspeth se dépêche de grimper les échelons des Maestro pour gagner un accès aux archives de Xander. Vous trouverez l'article original ici.

Episode 3 : Tests



MUSEE

Au départ, le musée avait été tout ce qu'elle espérait. Il était perché au sommet d'un des immeubles imposants de la Nouvelle Capenna dans les Hauts-Parcs. Anhelo lui avait montré sa « chambre ». Une baraque, plutôt, pour les nouvelles recrues. Mais elle s'en souciait peu.

Elspeth gardait la plupart du temps tout pour elle-même. Elle n'avait aucun intérêt à se rapprocher des Maestro. Anhelo avait peut-être dit qu'elle faisait maintenant « partie de la famille », mais Elspeth ne s'y sentirait jamais ainsi. Leurs combats étaient mesquins à ses yeux et les méthodes douteuses. Ce n'était pas le genre de personnes auxquelles Elspeth voulait s'associer.

La sculpture du Phyrexian restait au premier plan de son esprit alors qu'elle vaquait à ses tâches subalternes au musée. Elle voyait partout leurs formes monstrueuses. Parfois, Elspeth ne pouvait pas être certaine qu'elle n'était pas en train d'inventer leurs contours ombragés qui se profileraient dans les arrière-plans de portraits craquelés d'anges guerriers. Mais juste au moment où son doute devenait fort, elle tombait sur un tableau comme celui qu'elle tenait maintenant représentant une silhouette ailée, priant alors que des mains griffues s'étiraient hors de l'ombre.

Elspeth retourna l'œuvre d'art et prit quelques notes dans le grand livre à côté d'elle avec un soupir. Une autre journée de catalogage d'oeuvres obtenues de manière douteuse. Un autre jour où elle avait l'impression qu'elle n'était pas plus proche des réponses dont elle avait besoin. Elspeth fit courir ses pouces sur les rainures du cadre orné. Il y avait des secrets ici, piégés dans ces reliques des jours passés de la Nouvelle Capenna. Mais les Capennans qui l'avaient précédée avaient bien caché leurs traces, et elle n'avait pas encore accès à suffisamment d'informations pour commencer à reconstituer ce mystère séculaire.

Mais elle était à peu près certaine de connaître quelqu'un qui le connaissait : le conservateur. Le chef des Maestro ne collectionnait pas toutes ces reliques par hasard. Il savait quelque chose, et c'était à cause de cette théorie qu'Elspeth continuait de passer son temps avec les Maestro.

Quand on parle du démon...

La porte de la salle de catalogage s'ouvrit. Un vampire cornu entrait : Xander, chef des Maestro. Un homme et une femme le flanquaient, écoutant attentivement ce qu'il disait à voix basse.

Elle avait brièvement rencontré le conservateur et patron des Maestro à son arrivée. Après l'introduction via Anhelo, elle ne l'avait jamais vu que de loin. Même si leurs interactions avaient été limitées, Elspeth était certaine qu'il savait quelque chose sur les vérités de la Nouvelle Capenna et des Phyrexians. Sinon, pourquoi accumulerait-il de telles connaissances et reliques ?

L'attention de Xander tourna dans sa direction, sans aucun doute motivée par son regard attentif. Elspeth ne détourna pas les yeux. Elle avait gardé la tête baissée pendant des semaines maintenant, travaillant dur et faisant ce qu'on lui disait. Mais elle n'allait pas se laisser oublier dans une arrière-salle, reléguée à jamais dans la comptabilité d'un musée.

« Allez-y, » dit Xander à l'homme et à la femme à ses côtés, assez fort maintenant pour qu'Elspeth puisse l'entendre. « Vous avez vos ordres. » Il lui fit alors signe.

Elspeth passa au travers des caisses poussiéreuses, des sculptures enveloppées de toile de jute et des portraits recouverts de mousseline, jusqu'à se tenir devant lui. Elle inclina légèrement la tête. Assez pour être polie et lui rendre son dû. Mais pas assez pour être servile. Les Maestro appréciaient les soldats loyaux, pas les lèche-bottes.

« Viens avec moi. » Xander tapota le sol de sa canne pour accentuer sa demande, les poignets fourrés de ses manches évasées couvrant presque complètement ses mains. Il la conduisit hors de la pièce et dans le musée proprement dit. « Comment trouvez-vous la famille ?
– Pas mal.
– Je n'entends aucune plainte à votre sujet. Votre travail est consciencieux, talentueux et répond aux attentes. Pourtant, je n'ai reçu aucune mention de vous cherchant à en faire plus non plus.
– Je suis ici pour apprendre, pas pour me salir les mains, répondit-elle honnêtement.
– Mais le prix de la connaissance se trouve souvent dans les veines des autres. » Les yeux de Xander brillaient comme l'or qui coiffait l'une des cornes qui encadraient son front comme une couronne d'ivoire. Les autres vampires des Maestro n'avaient pas cette particularité, donc ce n'était pas une bizarrerie de la variété locale sur la Nouvelle Capenna.







« Vous dites que je dois tuer pour obtenir les informations que je recherche ?
– Pas encore, murmura-t-il à part lui-même. Envoyer quelqu'un pour prendre une vie qui n'y est pas enclin se termine généralement de manière désastreuse. Mais je ne suis pas à la tête d'une association caritative. Si vous voulez plus que ce que vous avez maintenant, vous devez travailler pour. »

Sa canne tapa contre le marbre, dont l'écho dans le hall principal du musée. Des piliers s'élevaient en forme d'anges qui soutenaient le plafond de verre sur leur dos. Elspeth imaginait que les fondations mêmes de la ville apparaissaient comme telles : des fondateurs oubliés s'efforçant de soutenir un temple à l'outrance.

« Qu'est-ce que je dois faire ?
– Quelques travaux. » Xander s'arrêta. « Mais sachez que choisir cela vous permettra de devenir un véritable membre de la famille. Vous serez dans les Maestro pour la vie. Alors, réfléchissez bien si c'est vraiment ce que vous voulez. Car, si ce n'est pas le cas... » il désigna l'entrée principale du musée. « Vous pouvez partir maintenant. Aucune mauvaise volonté de notre part ne vous hantera. »

Elspeth jeta un coup d'œil entre lui et les lourdes portes du musée. Elle n'était pas arrivée si loin pour reculer maintenant. De plus, si la mort ne pouvait pas la retenir, Xander ne le pouvait certainement pas non plus. Peu importe ce qu'il disait, elle n'allait pas être piégée quelque part.

Elle croisa son regard. « Je suis prête. »

RUES DU MEZZIO

Le petit paquet qu'Elspeth transportait dans une sacoche à côté d'elle cliquetait doucement. Elle était reconnaissante que Xander ait donné des instructions claires de ne pas l'ouvrir. Elle ne voulait vraiment pas savoir ce qu'il y avait à l'intérieur. Tout ce qu'elle avait à faire était de l'amener du Musée à une porte spécifique du Mezzio.

Assez simple.

Elspeth emprunta l'un des ascenseurs de la ville depuis la plate-forme devant le musée jusqu'à une autre place-pivot. De là, elle poursuivit sa descente. Pendant tout ce temps, elle agrippait fermement la sacoche portant le colis. Mais personne ne lui prêta attention.

Elle s'attendait à une certaine résistance. Mais elle se déplaçait sans effort à travers la ville. À la sortie de la route principale, dans une rue latérale, à gauche à l'embranchement, de l'autre côté d'une ruelle, entre deux bâtiments... Elspeth répéta les instructions d'Xander, les suivant à la lettre.

Cela la conduisit à une porte sans prétention, peinte d'un bleu marine profond, si sombre qu'il en était presque noir dans la lumière terne de l'allée. À la place d'un heurtoir ou d'un bouton se trouvait un petit sigille qui ressemblait à une paume, légèrement souligné de charbon de bois, qui n'était qu'une teinte plus foncée que la porte elle-même. Le symbole était si subtil qu'il serait probablement manqué à chaque fois si l'on ne savait pas ce qu'on cherchait.







Elspeth frappa trois fois et la porte s'ouvrit pour révéler une jeune femme. Elle portait une coiffe en métal souple, dont le bord tombant couvrait le bout de son nez. Elspeth ne distinguait que vaguement ses yeux à travers la fente sur le devant. L'odeur du bois de santal et de l'orange flottait sur des volutes de fumée pâle qui s'enroulaient autour de ses épaules.

Une Obscura, réalisa Elspeth. Leurs bacs de linge lui avaient toujours vaguement rappelé l'encens qu'on brûlait au temple d'Héliode. L'odeur transportait avec elle une douleur de nostalgie, et Elspeth s'efforça de bannir Daxos de son esprit alors qu'il se glissait au premier plan.

Sans un mot, la femme lui tendit la main. Elspeth plaça le paquet dans sa paume et partit rapidement.

BUREAU DE XANDER

« J'ai entendu dire que le colis a été livré comme promis. Pas de problème en cours de route ? » demanda Xander au moment où elle entra dans son bureau.

L'ensemble du musée était luxueux, mais il pâlissait en regard des quartiers privés de Xander. Des lustres scintillaient au-dessus de leurs têtes. Les moulures en couronne étaient richement sculptées de portraits d'anges pleureurs et de démons rieurs. Tout ce qui brillait était d'or.

« Aucun problème du tout. » Elspeth s'abstint de demander comment il savait déjà que le colis avait été livré. Elle revenait à l'instant. Là encore, il avait ses manières. Et cette information n'était pas la raison pour laquelle elle avait conclu cet arrangement. « Maintenant, qu'en est-il de l'histoire de la Nouvelle Capenna ?
– Je suppose qu'il faut commencer par le début lorsqu'on discute de ces choses. » Xander se leva lentement, s'appuyant légèrement plus sur son genou gauche. Mais il ne prit sa canne. Elle ne l'avait vu utiliser l'aide qu'en dehors de ses quartiers personnels. « Notre chère ville était fondée par un accord improbable, négocié entre des archanges et des seigneurs démons.
– Ils travaillaient ensemble ? Elspeth le suivit jusqu'à un portrait accroché sous un projecteur. Effectivement, il représentait un ange ailé et un démon cornu se serrant la main.
« L'ennemi d'un ennemi est un ami, et cela n'a jamais été aussi vrai que lors de la construction de la Nouvelle Capenna.
– Qui était leur ennemi ? » Elspeth avait une supposition.
« Un mystère auquel je cherche toujours les réponses. » Il se frotta les tempes comme s'il essayait de se rappeler quelque chose d'oublié depuis longtemps, la frustration tirant ses lèvres en une ligne. « Mais c'était une menace suffisamment grave pour que les anges se soient consumés dans la défense du plan. Bien que les détails de cette époque diffèrent souvent, selon la personne à qui vous demandez. » Les yeux d'Xander brillaient. « L'histoire la plus courante est qu'il est devenu clair que les démons devaient également se joindre à la mêlée. Lorsqu'ils l'ont fait, les démons ont nommé cinq familles pour prendre le contrôle de la ville en leur nom, rédigeant un pacte avec le chef de chaque famille. »

Les yeux d'Elspeth se posèrent sur ses cornes. Xander ne manqua pas le regard et gloussa sombrement.

« Oui, je suis, en effet, l'un de ces signataires originaux et je suis volontairement devenu en partie démon, en plus de mes autres dons sanguins.
– Alors vous étiez là avant la fondation ?demanda-t-elle. Mais vous ne savez pas contre qui ils se battaient ?
– Il y a si longtemps que j'ai signé le contrat, le temps et la magie du pacte ont déformé mes souvenirs. Je n'étais pas non plus présent pour les grandes batailles qui ont eu lieu... » Xander s'interrompit, perdu dans ses pensées pendant une longue minute. « C'est en partie pourquoi je recherche l'information maintenant – pour combler les lacunes béantes de mes souvenirs, qui menacent de m'avaler tout entier. »
Elspeth eut pitié du vampire et n'insista pas davantage. Au lieu de cela, elle adopta une approche différente, se souvenant des sentiments amers d'Anhelo à propos du départ des anges. « Après la disparition des anges et des démons, la menace s'est-elle également évanouie ? Ont-ils gagné ?
« Nous sommes toujours là, n'est-ce pas ? »

C'était évidemment vrai. Mais Elspeth avait espéré quelque chose de plus concret à rapporter à Ajani. Xander parla avant qu'elle ne puisse formuler une autre question.

« Je pense que c'est assez d'histoire pour une journée. » Xander retourna à son bureau, se frottant toujours la tête d'une main. « Attendez mes prochains ordres, et nous nous reparlerons. »

ENTREPÔT DU MEZZIO

Elspeth fit un pas de côté, agitant ses orteils pour essayer de retrouver ses sensations. Ils s'étaient endormis dans les trente premières minutes, et elle ne semblait pas pouvoir ramener la sensation sans se lever. Mais cela trahirait sa position à moins qu'elle ne se retire du rebord. Et cela l'empêcherait de voir les mouvements dans la rue en contrebas, donc ce n'était pas une option.

L'informatrice sortira du cabaret environ deux heures après la tombée de la nuit, puis se dirigera vers son prochain emplacement. Vous la reconnaîtrez quand vous la verrez, c'est l'une des nôtres. Vous devez la surveiller sans être vue, en vous assurant qu'elle n'est pas dérangée, avait ordonné Xander.

Cela faisait maintenant quelques minutes que l'heure prévue était prévue, et il n'y avait toujours aucun signe de vampires des Cabaretti...

La porte verte laquée du cabaret s'ouvrit et en sortit une jeune femme, la jupe oscillant autour de ses genoux. Elle rit, saluant les personnes encore à l'intérieur. Mais au moment où la porte se referma, son sourire tomba et son expression se concentra. Elle marcha dans la rue avec détermination.

C'était l'informatrice qu'Elspeth attendait.

Elspeth s'accrochait aux ombres tandis qu'elle suivait la femme ; sautant, pied léger, le long de la décoration ornée des bâtiments, elle gardait à l'esprit les lumières au-dessus et comment elles pourraient révéler son ombre. L'informatrice s'arrêta brusquement, laissant Elspeth accrochée au dos d'une statue.

La vampire fit un virage serré. Elspeth se pinça les lèvres. Problème ? Peut-être que la femme avait vu quelque chose – ou quelqu'un – qu'elle devait éviter.

Elspeth la suivit jusqu'à un petit tunnel traversant les bâtiments et relié à un grand entrepôt. « Où est-ce que tu vas ? » marmonna dans sa barbe Elspeth, sautant de la statue à une arche qui reliait les deux bâtiments. Elle traversa rapidement, accroupie et restant près du toit. N'importe qui dans les bâtiments qui entouraient cet entrepôt pourrait la voir, et elle ne doutait pas qu'elle avait l'air très suspecte. Elle devait se rendre rapidement dans la rue pour éviter l'attention.

Se précipitant vers une lucarne, Elspeth baissa les yeux, apercevant son informatrice qui traversait un entrepôt vide. Aucun problème pour le moment. On aurait dit que la femme se dirigeait vers une porte en face de celle par laquelle elle était entrée. Elspeth courut jusqu'au bord le plus éloigné du toit ; une bande de ruelle enroulée entre deux bâtiments aux façades pour la plupart lisses – nulle part où elle pouvait traîner d'en haut.

Cependant, sur le côté se trouvait une autre ruelle...

Ça peut marcher.

Elspeth se précipita vers le côté droit de l'entrepôt, avançant avec prudence pour ne pas alerter la femme en-dessous d'elle. Effectivement, il y avait une autre rue parallèle étroite à celle vers laquelle se dirigeait l'informatrice. Si ce qu'elle voyait était bien vrai, alors elle pourrait traverser un petit trou dans les bâtiments pour rattraper l'informatrice en faisant une boucle loin devant elle.

Elle se coinça dans les interstices de la maçonnerie. Un pied et une main sur chaque mur pour se soutenir, Elspeth se déplaça prudemment et rapidement vers le sol, retirant ses prises d'un côté à la fois. Elle était tellement concentrée sur le fait de ne pas tomber qu'elle n'entendit pas les grincements et les précipitations jusqu'à ce qu'une ombre violente se jette sur elle depuis l'obscurité d'une alcôve voisine.

« Qu'avons-nous ici ? grogna la bête, sa gueule poilue près de son nez. « De la viande fraîche ?
– Lâche-moi, sale rat ! » Elspeth poussa un grognement et repoussa la créature. En vérité, il ressemblait plus à un raton laveur qu'à un rat. Mais Elspeth n'était pas sur le point de se corriger tandis qu'il grondait.
« On n'est pas des rats, on va lui montrer, les gars ! » Le raton laveur tira un poignard de son flanc. L'allée était étroite à l'en frustrer, car cela rendait le combat difficile. Un exploit qui devenait encore plus difficile lorsque trois autres comme son premier agresseur se sont lancés sur elle.







Elspeth esquiva la lame et attrapa la créature par la peau. « Je n'ai pas le temps pour toi ! » elle se retourna et l'utilisa comme un bélier pour renverser les autres. À sa grande surprise, cela fonctionna. Pendant qu'ils étaient étourdis, elle en profita pour se désengager, courant dans l'allée et se hissant par-dessus un muret et dans l'interstice des bâtiments qu'elle avait vus plus tôt.

Elle écoutait en regardant et en attendant l'informatrice. Les ratons laveurs commençaient à s'agiter, mais on aurait dit qu'ils n'avaient pas vu où elle était allée. Poussant un soupir de soulagement, Elspeth continua à s'éloigner, se figeant au passage de l'informatrice, puis continua.

Il n'y eut pas d'autres incidents. Elspeth resta hors de vue jusqu'à l'alcôve ombragée où l'informatrice s'arrêta. Le vampire frappa à la porte et attendit. Il y eut un éclair de magie et la porte s'ouvrit, révélant une étrange lumière violette.

Elspeth ne put pas distinguer les mots qui furent échangés, mais ils ne semblaient pas hostiles, et la femme fut invitée à entrer.

BUREAU DE XANDER

« J'ai besoin d'une arme. » Elspeth ne mâcha pas ses mots tandis qu'elle entrait dans le bureau de Xander.
« Pourquoi, dites-moi ? » Xander était assis derrière son bureau, comme d'habitude, plongé dans des tomes poussiéreux qu'Elspeth n'avait jamais vus auparavant. Elle avait passé suffisamment de temps à cataloguer tout ce qui entrait et sortait du musée des Maestro pour pouvoir identifier à vue quelque chose de différent.  De spécial. C'était une confirmation supplémentaire que ses archives supposées se trouvaient quelque part près de son bureau. Probablement connecté. C'était le vrai trésor qu'elle cherchait.
« Vous ne le savez pas déjà ? » Elle haussa les sourcils.
« Contrairement à la croyance populaire, je ne sais pas tout ce qui se passe dans cette ville. » Xander ne l'avait même pas encore regardée.
« Tu aurais pu me tromper.
– Bien. Cela signifie que je fais bien mon travail. » Il ferma le livre, la regardant enfin dans les yeux. « L'informatrice ?
– Elle est arrivée à destination sans problème. Bien qu'on ne puisse pas en dire autant de moi.
– Oh ?
– J'ai été attaqué par des ratons laveurs.
– Rien que tu ne puisses gérer, je présume ? »Il haussa les sourcils.
« Je vais bien. » Elspeth s'assit sur l'une des deux chaises en face de son bureau. Xander semblait plus amusé que perturbé par son audace. « Mais je n'aurai peut-être pas autant de chance la prochaine fois que quelque chose se jettera sur moi depuis l'ombre. J'ai besoin de quelque chose de mieux que mes poings pour me protéger. »
Il croisa les doigts et la regarda pensivement. « Vous obtiendrez une arme lorsque vous en aurez gagné une et que vous serez un officier parmi nous. Jusque-là, vous devrez vous débrouiller. » Un sourire sournois se dessina sur sa bouche. « Peut-être pourriez-vous trouver d'autres barres d'armature et les utiliser ? »
Elspeth ne savait pas si elle trouvait sa remarque amusante ou insultante. Elle choisit de l'ignorer et continua plutôt : « J'ai tenu ma part du marché, maintenant pour la vôtre. »
Il gloussa, glissant un pendentif le long de la chaîne à son cou. « Est-ce qu'on doit toujours parler affaires ? J'étais là, sur le point de t'offrir un dernier verre. »

Xander sortit une petite bouteille et deux minuscules flûtes d'un des tiroirs de son bureau. À l'intérieur de la bouteille se trouvait une substance légèrement brillante. Au sommet, elle scintillait comme la lumière du soleil. Dorée. Étincelante. Ensuite, elle tourbillonna de l'orange foncé jusqu'à un violet aussi sombre que minuit. La solution donnait l'impression que le cosmos avait été distillé et secoué dans un tamis, ne laissant derrière lui que les éléments de base de l'existence dans une solution qui n'était ni liquide, ni solide, ni gazeuse – plus comme de la pure magie condensée.







« Est-ce que c'est... » Sa voix était devenue un murmure, comme si elle était assise devant le nectar des dieux.
« Du Halo, » confirma Xander. Il enleva le bouchon de cristal, et la bouteille laissa échapper un brillant soupir qui fit sonner l'air au-dessus d'elle avant de s'estomper. « Il me semble dommage que vous ayez été si longtemps en ville sans en avoir goûté. »

Il remplit les deux verres à ras bord. Même complets, c'était à peine plus d'une gorgée. Elspeth porta le verre à ses lèvres, étudiant l'étrange mélange. Un moment d'hésitation. Puis elle but.

Elle ne s'attendait pas à ce qu'il soit chaud. Cela avait le goût des longus, beaux après-midi paresseux avec Daxos. Cela avait un goût d'émotion et de maisons qui n'existaient que dans ses souvenirs et son imagination. Consommer n'était pas tant boire qu'absorber . Le Halo l'emplit de force, d'un but. Ses muscles n'étaient plus épuisés et ses sens étaient plus aiguisés. Mais le plus impressionnant était la vague de magie qui la parcourait, demandant à être libérée.

« Je peux voir son attrait, admit-elle en posant le verre.
– C'est assez pour que les hommes se battent. Et nous nous battons. » C'était un fait amer et amena le fantôme d'un air renfrogné sur le visage d'Xander. « Le Halo était le dernier cadeau des anges.
– Pourquoi faire un tel cadeau ? » Une connexion possible ne demandait qu'à se former au fond de son esprit. Mais elle avait besoin de plus d'informations pour confirmer.
« Qui le sait vraiment ? Peut-être que la Nouvelle Capenna serait à jamais une grande fête. » Xander gloussa et secoua la tête, comme s'il ne pouvait pas croire lui-même à cette explication.

Elspeth ne la prit aucunement au sérieux. Quelque chose d'aussi puissant et rare que le Halo n'était pas un divertissement bon marché. Il devait avoir un but. Et elle commençait à soupçonner que ce but n'était peut-être que d'aider à vaincre les Phyrexians.

CENTRE DES HAUTS-PARCS

Le travail de ce soir était assez facile. Le flacon de Halo était chaud dans sa poche pectorale. Elspeth ne pouvait pas dire s'il était chaud ou si le simple fait de le tenir lui rappelait la sensation de l'avoir absorbé. Elle n'avait qu'à le porter dans l'une des zones de réunion boisées des Hauts-Parcs, le déposer et partir. Pas de questions. On ne lambine pas. On rentre et on sort.

Comparée aux autres tâches que Xander lui avait confiées, c'était – littéralement – ??une promenade dans le parc.







Pourtant, elle gardait un œil sur toute menace potentielle. Il y avait quelques vagabonds nocturnes, mais aucun ne semblait particulièrement alarmant. Elspeth se laissait une marge de manœuvre aux autres, choisissant des chemins plus sombres et plus isolés qui revenaient au point de chute.

Effectivement, il y avait un sac en papier brun laissé au pied d'un banc de parc comme le déjeuner oublié de quelqu'un. Elle se fit un rapide aperçu des arbustes et des arbres à proximité, puis alla droit au but.

Une main se referma autour de son poignet tandis qu'Elspeth attrapait le sac.

Ses yeux se posèrent sur le bras de l'assaillait et rencontrèrent le regard émeraude d'une femme humaine. La moitié de ses cheveux était noire, l'autre moitié blanche et étroitement tressée contre le côté de sa tête. Elle était aussi bien habillée que Xander, quoique peut-être un peu plus utilitaire à sa manière. Elspeth ne manqua les motifs de pointe de flèche dans ses vêtements, probablement en raison du carquois dans son dos, et de ce qui semblait être un arc en étui à ses côtés.

« Je me demandais qui viendrait chercher ça." Sa voix était un calme alto.
« J'ai oublié ça plus tôt, » déclara Elspeth. Cette femme ne semblait pas être celle qui était censée récupérer le Halo qu'Elspeth livrait. Quelque chose en elle semblait différent des autres de la Nouvelle Capenna. Elle murmurait avec un dynamisme naturel contrairement à la plupart.

Ah, elle était comme Elspeth, une Planeswalker.

« Ne mens pas, dit la femme avec un sourire.Tu ne me sembles pas faite pour ça. » Ses yeux passèrent sur Elspeth, évaluant sans aucun doute les couleurs des Maestro. « Tu ne sembles pas non plus faite pour travailler pour l'une de ces familles. » Les mots étaient chargés de curiosité plutôt que de jugement.
Elspeth gloussa doucement. « J'ai mes raisons.
– J'en suis sûre.
– J'essaie d'en savoir plus sur l'histoire de ce plan, admit Elspeth, décidant qu'elle avait plus à gagner qu'à perdre en divulguant cette information. Peut-être qu'un autre Planeswalker pourrait l'aider. Ou peut-être que cette femme savait déjà quelque chose sur l'histoire de la Nouvelle Capenna.
« Pourquoi ? »
« C'est peut-être de là que je viens, » dit-elle doucement. Peut-être. Mais ce n'était probablement pas le cas. L'endroit qu'elle s'était construit comme chez-soi dans son esprit depuis son passage dans les donjons, petite fille, n'existait probablement pas. Elle serait à jamais à la dérive. « Mais plus important encore, je pense qu'une menace se profile et j'essaie d'obtenir des informations à ce sujet.
– Très certainement, et nous partageons des motivations. Je m'appelle Vivien, au fait.
– Elspeth ». Elle ne voyait aucune raison de la tromper. Elspeth s'était toujours considérée comme une bonne juge des caractères et Vivien semblait digne de confiance.
« Pour qui collectes-tu des informations ? » demanda Vivien. Elspeth réfléchit sa réponse assez longtemps pour que Vivien dise : « Laisse-moi deviner, les Sentinelles ? » Vivien avait déjà l'intérêt d'Elspeth, mais maintenant elle avait toute son attention.
« Es-tu également ici en leur nom ?
– Au départ, non. Mais tu sais comment ces choses arrivent. Nous pourrions peut-être... » Vivien hocha la tête vers la droite. Ses yeux se plissèrent légèrement. « Les crétins qui te suivent sont en train de te rattraper. »

Pas étonnant que Xander ait toujours semblé savoir où elle était et comment les choses se passaient. Il devait envoyer des gens la suivre.

« Je devrais y aller avant qu'ils ne posent des questions sur moi. » Vivien la libéra. « Mais je pourrais avoir des informations pertinentes pour toi sur cette menace.
– Vraiment ? » Elspeth fit un pas en avant, sa voix se transformant en un murmure. Elle n'osait pas en dire trop à voix haute.
« J'ai une piste qui pourrait s'avérer intéressante. Tu pourrais venir avec moi et...
– Je ne peux pas, dit rapidement Elspeth. J'ai une chance d'apprendre comment les Nouveaux Capennans ont vaincu... » elle n'osa dire « Phyrexians » carrément « ... la menace d'avant. Je ne peux pas partir avant d'avoir cette information.
– Très bien. » Vivien n'insista pas, ce dont Elspeth lui fut reconnaissante. Elle avait besoin d'un peu plus de temps, non seulement pour la mission qu'Ajani lui avait confiée, mais aussi pour elle-même. « J'approfondirai également ces questions et je te contacterai lorsque j'aurai plus d'informations.
– Pourquoi m'aides-tu ? » Elspeth était à la Nouvelle Capenna depuis trop longtemps. L'idée qu'un étranger fasse quelque chose pour elle par pur altruisme lui était devenue étrangère.
« Avant de devenir trop impliquée dans les affaires de ce plan, tu devrais en avoir tous les détails, déclara-t-elle avec une note de gravité. Jusqu'à ce que nous nous revoyions.
– Quand ? » demanda Elspeth en direction de son interlocutrice, n'osant pas élever la voix.
« Quand j'aurai quelque chose de valable. » Vivien hocha légèrement la tête. « Ce fut un plaisir de te rencontrer. »

Le feuillage semblait se déplacer autour de Vivien, pour elle, créant un chemin clair à travers les broussailles là où il n'y en avait pas. De la magie? Ou un truc sur la façon dont elle se déplaçait – confiante et sans hésitation.

Elle pouvait aussi entendre les mouvements des hommes de Xander sur le chemin maintenant. Elspeth s'accroupit et plaça la fiole de Halo dans le sac. Gardant la tête baissée, elle retourna au musée.

BUREAU DE XANDER

« Désolée du retard. » Elspeth ne prit pas la peine de faire semblant de l'ignorer. Surtout puisqu'il avait envoyé des hommes pour la suivre.

« Ce n'est pas un problème. » Il se tenait devant la grande fenêtre derrière son bureau. Elspeth avait commencé à l'imaginer comme un grand oiseau de proie. Aussi stoïque qu'une statue, mais capable de faire pleuvoir la mort d'en haut si des proies faciles croisaient son chemin.
« Merci d'avoir attendu. » Elle s'arrêta à ses côtés.
« J'ai des questions importantes desquelles discuter avec vous. » Il la regarda, ses lèvres ornées d'un sourire. « Et, comme je l'ai déjà dit, ce n'est pas un problème. »

Elle rit doucement en secouant la tête. Elle pourrait ne jamais comprendre pleinement cet endroit ou ses habitants. Et elle doutait certainement de voir la plupart des choses du même œil que Xander. Mais il n'avait jamais été méchant, et au mieux, elle se retrouva à forger une parenté improbable avec le vieux philosophe-assassin. Non, le terme de parenté est peut-être trop généreux... une entente, peut-être ?

« Quelles sont ces questions importantes ? » demanda Elspeth, reconnaissante qu'il ne semblât pas intéressé de découvrir la cause de son retard.

« Que savez-vous de l'Adversaire ?
– Ce nom a été mentionné. » Elle avait entendu l'individu ténébreux chuchoter dans la caserne à plusieurs reprises. Toujours bas. Comme si rien que prononcer son nom trop fort l'invoquait.
« Il est une menace pour le tissu même de cette ville. » Xander fit un signe vers la fenêtre, à travers le panorama déchiqueté de l'horizon, devenu pâle au clair de lune. « Il y a la paix sur la Nouvelle Capenna parce qu'il y a un équilibre – une entente – entre les cinq familles. Nous avons le respect, la confiance et la compétition coopérative.
– Coopérative ? » Elspeth haussa les sourcils.
« Tout le monde opère dans les limites des budgets de tout le monde, pour ainsi dire. »







« Quelle façon de créer de l'ordre et de la structure.
– Ce n'est peut-être pas votre façon, mais ça marche. » Les mains de Xander se posèrent sur le haut de sa canne. « Nous avons créé l'ordre à partir du chaos. Une structure sur laquelle les gens peuvent compter et au sein de laquelle s'épanouir...et s'amuser un peu au passage.
– S'amuser, » se moqua dans sa barbe Elspeth.
Xander l'entendit. « Oui, s'amuser. Vous devriez essayer de profiter un peu de cette vie. C'est exaltant – tant que tu es au sommet.
« Je ne retiendrais pas mon souffle, dit Elspeth, impassible.
– Ne vous inquiétez pas, moi non plus. » Il sourit, brièvement, mais son expression redevint rapidement grave. « L'Adversaire est une menace pour tout. Il étrangle le commerce du Halo et déstabilise l'équilibre que nous avons réussi à maintenir pendant des siècles en rendant les gens désespérés. Si l'Adversaire contrôle la majorité du Halo, le reste d'entre nous se battra pour des miettes. Cela voudra dire la guerre.
– Qu'est-ce que vous voulez que je fasse à ce sujet ? » Elle allait droit au but.
« Vous semblez compétente, ingénieuse, intelligente et appliquée. Et, peut-être le plus important, vous êtes encore inconnue dans cette ville. Ne vous inquiétez pas, je ne vais pas vous demander d'affronter l'Adversaire. Je vous veux pour infiltrer les Cabaretti.
– Qu'est-ce que les Cabaretti ont à voir avec ça ?
– Les Cabaretti prétendent avoir un moyen de contourner l'Adversaire – la Fontaine, un moyen pour eux de créer une quantité de Halo illimitée.
« Et vous voulez que je la vole ?
– Non, bien sûr que non. Je veux que vous découvriez si les rumeurs sont vraies et, si elles le sont, dites-moi où se trouve la Fontaine et laissez une porte ouverte. Je m'occuperai de tout le reste.
– Vous en êtes sûr ? » demanda Elspeth en étudiant ses yeux laiteux. « N'est-ce pas un affront à l'équilibre entre les familles ?
– Si vous faites bien votre travail et gardez secrète votre loyauté envers les Maestro, les Cabaretti n'en seront pas plus avisés. Mais leur réalisation de ma tromperie est un risque que je dois prendre. Les temps changent, et ceux-ci sont désespérés. Si je ne jouais que selon les anciennes règles, je mourrais avec elles. Si la guerre arrive, je serai le premier à frapper, jura-t-il, calme et mortel. « En parlant de ça... » Xander attrapa un couteau sur le bureau. Ce n'était pas tout à fait comme les autres qu'elle avait vu Maestro utiliser – sa prise était normale, plutôt qu'une poignée horizontale perpendiculaire à la lame. Mais c'était une arme fine et fonctionnelle. « Cela vous appartient.
– Un couteau? » Elle l'accepta.
– Vous en vouliez un, et vous l'avez mérité, en tant qu'officier de mes Maestro. »
Même si elle n'avait pas cherché une place dans cette famille, Elspeth ne pouvait pas arrêter la petite houle de fierté à l'idée d'un travail bien fait. « Merci.
– Vous me remercierez en prouvant que vous en êtes digne. Si vous réussissez, je vous offrirai peut-être une lame plus belle que celle-là à votre retour.
– Je le ferai, mais quand je reviendrai...
– Oui ? » Sa détermination semblait toujours l'amuser.
« Je ne veux pas d'autre lame, je veux accéder à vos archives. Je fais ce dernier travail pour vous, et plus d'informations au compte-gouttes. J'ai besoin de tout. Il y a une plus grande menace que l'Adversaire. Je sais que je serai en mesure d'identifier cette menace si vous me donnez les informations que je recherche. »

Xander était aussi immobile qu'une statue. Mais elle pouvait sentir tout le poids de son jugement sur ses épaules. Elle se demanda si ses traqueurs avaient entendu sa conversation avec Vivien. S'il savait qu'elle apporterait l'information aux autres.

« Très bien, dit-il finalement. Faites ça pour moi, et toutes les connaissances de mes archives seront à vous.
– Bien. » Elspeth allait partir, mais il l'arrêta.
« Oh, nous n'avons pas encore fini.
– Pardon ? »

Le visage deXander s'élargit en un sourire amusé. « Vous n'entrez dans aucun cabaret Cabaretti vêtue ainsi. »

ÉPILOGUE – CABARET

Elspeth ajusta la cape latérale à plumes sur son épaule droite. Elle s'était demandée tout le long du chemin jusqu'au cabaret à quel moment Xander avait commencé à travailler sur cette tenue. Elle était impeccablement taillée et la plaque s'adaptait parfaitement à sa poitrine, ses épaules et ses hanches tout en complétant les couches de soie blanche en dessous. Mais peut-être que l'élément le plus impressionnant était la cotte de mailles qui serrait ses jambes, ressemblant à des bas résille. Le diadème sur son front la faisait se sentir comme une reine et lui donnait la confiance dont elle avait besoin pour entrer dans le cabaret vers lequel Xander l'avait dirigée, un lieu pour les nouvelles recrues des Cabaretti.

Après un rapide balayage de la salle bondée, Elspeth se dirigea droit vers le bar.

« Du Halo? » demanda l'elfe derrière le bar en plaçant devant elle une petite serviette ornée du sceau de Cabaretti.

« Je ne suis pas là pour ça. Je suis là pour un travail, essaya-t-elle de dire avec désinvolture.
– Je ne peux pas dire que je stocke des emplois ici, juste du Halo. » Il rit.
Elspeth ratait déjà sa tentative ; elle pouvait le sentir. Elle se racla la gorge et essaya une approche différente. « Je sais que le Crescendo approche à grands pas et que les Cabaretti doivent chercher des mains supplémentaires pour les aider. J'aimerais vraiment travailler pour la famille.
– Tu penses que moi, je peux prendre ces décisions ? » demanda-t-il, incrédule.
– Je pense que tu connais les gens qui peuvent.
– Pourquoi devrais-je mettre ma tête sur le billot pour une inconnue au hasard ? » Le barman se tourna rapidement vers une léonine qui arriva à la gauche d'Elspeth. « Comme d'hab, mon oiselle ?
– Tu me connais trop bien, Rocco, » dit-elle sans lever les yeux de la partition qu'elle tenait. C'était un miracle qu'elle puisse voir les traits derrière les poignets et le col épais et emplumés de sa robe. « Juste assez pour me calmer avant que mon spectacle ne commence, pas trop, s'il te plaît.
– Ça roule. » Il passa un dé à coudre de Halo au musicien et se retourna pour partir.
– À propos d'un travail... » commença Elspeth, essayant à nouveau d'attirer leur attention.
Rocco lui lança un regard qui disait : Pour qui te prends-tu, toi ? et s'éloigna rapidement.

Elspeth se mordit la lèvre, piquant légèrement les coutures de ses gants. Elle avait été trop directe, n'est-ce pas ? Trop rentre-dedans. C'est pour cela qu'elle...

La léonine éclata de rire, et il fallut un moment à Elspeth pour se rendre compte que c'était à ses dépens. « Tu as tellement envie de travailler, hmm ? » Sa voix était lyrique, presque comme une chanson.
« A qui ai-je l'honneur de parler ? Elspeth essaya de maîtriser ses nerfs. Cela ne fonctionna pas.
« Je suis surpris que tu ne me connaisses pas. » Elle passa ses mains sur les paillettes de sa robe. « Tu as sûrement dû entendre parler de la grande chanteuse, Kitt Kanto ?
– Je m'excuse, je ne peux pas dire que ce soit le cas. » Elspeth se demanda d'emblée si elle aurait dû mentir pour le bien de l'ego de Kitt.
Heureusement, Kitt ne semblait pas trop perturbée. « Alors vous allez vous régaler. Je suis sur scène dans moins d'une heure alors assurez-vous d'écouter, mademoiselle... »
– Elspeth.
– Elspeth ? Vraiment ?
– Oui. » Elspeth ne savait pas pourquoi son nom faisait frémir les oreilles de Kitt.
« Maintenant, tu dois absolument venir avec moi. Je connais quelqu'un qui va être chatouillé par un nom comme ça. » Kitt prit la tête et Elspeth la suivit à contrecœur jusqu'à une alcôve festonnée qui bordait les murs du cabaret où deux autres femmes étaient assises.
« Kitt, qui est-ce ? » La plus âgée des deux femmes haussa un seul sourcil. Un chien recroquevillé devant la table leva la tête en tandem.
« Dis-lui. » Kitt donna un petit coup de coude à Elspeth avant de se glisser sur le banc.
– Elspeth.
– Elspeth, répéta la femme assise, avec amusement. Je n'ai jamais rencontré d'Elspeth qui n'était pas gravée sur une pierre tombale. Bienvenue dans les temps modernes, visage de poupée. J'adore la robe, je suis contente que tu n'aies pas laissé les fantômes faire des coutures qui correspondent à ton nom. Je m'appelle Jinnie. »

Jinnie. Le bras droit de Jetmir, le chef des Cabaretti. Le destin avait souri à Elspeth, semblait-il.

« Un plaisir. » Le regard d'Elspeth se posa sur la jeune femme assise à table. Elle semblait sous-habillée par rapport aux autres. Ses vêtements étaient d'une taille trop grande pour sa silhouette, comme si elle essayait de s'y cacher.
« C'est Giada, » dit Jinnie à l'intention tout en caressant lentement le chat ronronnant sur ses genoux.
« Ravie de te rencontrer, Giada, » Elspeth se fit un devoir de lui parler directement. Giada hocha simplement la tête.
« Elspeth cherchait du travail, spécifiquement pour aider avec le Crescendo, déclara Kitt. « Ça m'a frappé que tu l'aimerais. Avec un nom comme le sien et un sens de la mode comme ça, elle pourrait être un ajout digne de l'équipe de scène.
– Tu as généralement un meilleur sens pour ces choses que moi-même, » admit Jinnie. Elle regarda Elspeth. « Est-ce vrai ? » Elspeth hocha la tête. « Alors je pense que j'ai quelques petits travaux pour toi. Qui sait, si tu joues bien tes cartes, tu pourrais faire partie des Cabaretti à temps pour le Crescendo. Crois-moi quand je le dis, ce sera une fête que tu ne voudras pas manquer. »

Alors c'était comment ?

2 Louange(s) chantée(s) en coeur


Zndrsplt, eye of Wisdom Le 17/02/2023

Hum, actually ... Rocco utilise des pronoms neutres
source : The Legends You'll Find in Streets of New Capenna

1 réponse(s)
Drark Onogard Le 17/02/2023

Et pas moi. J'utilise le masculin générique. Mais tu fais bien de le préciser pour qui voudrait le savoir.

Toi aussi, loue son œuvre !


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Le Dark Mogwaï

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- Vous vous demandez tous qui, après avoir volé un livre de sorts, a bien pu être surpris par ce vigile zélé et été forcé de tuer celui-ci pour le réduire au silence ?
Ce brave capitaine prééminent avait écarté de la liste des suspects le voleur de grimoire qui était engagé au moment des faits, ainsi que les chapardeurs de terrier qui venaient d'être invoqués, accusant le boggart exilé d'avoir fait le coup, tenant pour preuve le fait qu'il prétende ne se souvenir de rien.
Hors, n'en déplaise à la fierté de la milice, le boggart exilé ne pouvait être coupable, ayant été défaussé le tour précédent suite à une dispersion et un projectile piscidé. Plusieurs témoins ont dit avoir entendu à ce moment l'exclamation "Et pan dans la tronche !", ce qui corrobore cette version.
- Allons, vous déraisonnez, comment aurions-nous alors pu l'arrêter ?
- J'y viens. Comment pouvais-je alors résoudre ce mystère où tous les suspects ont un alibi ? Et bien en réalité l'un des alibis ne tient pas.
En effet, j'ai parlé à un fossoyeur qui m'a certifié que le corps du boggart exilé, qu'il avait reçu le tour précédent, a disparu du cimetière justement la nuit du meurtre.
Il est en outre tout à fait possible que le projectile piscidé ait été lancé suite à l'incursion d'un gredin complice du voleur, que j'affirme être... les chapardeurs de terrier.
- De mieux en mieux ! Je vous rappelle que les chapardeurs venaient d'arriver en jeu et qu'ils appartiennent au même camp que le boggart exilé.
- C'est en fait le boggart exilé lui-même qui a lancé le projectile piscidé sur son propre contrôleur juste avant d'être dispersé, ce qui lui a permis d'être défaussé. Au tour suivant, les chapardeurs de terrier ont donc pu utiliser leur capacité en arrivant en jeu et ont acquis la célérité, c'est ainsi qu'ils ont été bloqués par le malheureux vigile zélé qu'ils n'avaient pas prévu et qui les a surpris. Le boggart exilé a ensuite été simplement réinvoqué. Il ne pouvait pas se souvenir de quoi que ce soit, ayant perdu la mémoire en quittant le jeu.
- Ooooh !
- Et bien Sherh l'orque, je dois bien avouer que vous avez encore une fois résolu brillamment cette affaire !

—Les enquêtes de Sherh l'orque, Manigances boggartes

Proposé par Dark Mogwaï le 19/06/2012

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