Strixhaven : Le mentor - Magic the Gathering

Strixhaven : Le mentor

Strixhaven : Le mentor

Difficile de mener à bout un projet de fin de semestre quand celui-ci ne vous intéresse plus. Mais quand son mentor ennuyeux à mourir lui dévoile des informations sur une cité légendaire, les choses deviennent enfin intéressantes aux yeux de Quintorius.

  La storyline de Magic / Strixhaven : l'Académie des Mages

Difficile de mener à bout un projet de fin de semestre quand celui-ci ne vous intéresse plus. Mais quand son mentor ennuyeux à mourir lui dévoile des informations sur une cité légendaire, les choses deviennent enfin intéressantes aux yeux de Quintorius.

  La storyline de Magic / Strixhaven : l'Académie des Mages



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le , par Laerl
1799

Vous pouvez retrouver l'article original ici.

Cinq minutes après sa première rencontre avec Astérion, Quintorius conclu qu'il en avait assez entendu de la part de l'esprit qui lui servait de mentor. Ce n'était pas une révélation agréable, ni quelque chose à laquelle il était préparé. Il avait l'impression qu'une importante relation entre mentor et mentoré était la clé pour couronner de succès ses études à Strixhaven. Après tout, combien de fois le pauvre fils d'un berger eut la chance de parler à un personnage historique aussi renommé d'évènements que ce dernier avait vécu en personne ?






Quintorius, historien de terrain (artwork : Bryan Sola)

Alors, quand Quint reçut enfin son assignation à un mentor, il se précipita vers la Promenade des Effigies – probablement la section la plus importante de l'Université de Forsapience. Durant toute sa première année et la moitié de ses études, Quint avait pris l'habitude de marcher le long des chemins de pierre de la Promenade, s'arrêtant pour s'émerveiller devant les statues de professeurs révéré, d'éminents étudiants-mages et de héros légendaires des siècles passés. Imaginez avoir l'un d'entre eux en tant que mentor ! Quel genre d'histoires pourrait-il apprendre aux côtés de Golwanda l'Étripeuse et de Xandril le Bourreau ? Vivants, ces deux chefs de guerre étaient ennemis jurés : Golwanda et ses Chevaucheurs de Tonnerre, une cavalerie orc intrépide qui rallia les peuples des steppes sous la bannière du Glaive pourpre ; et Xandril, le héros de guerre kor qui réunit les misérables fiefs des Terres de la Horde. Leurs forces se sont battues sur les champs de bataille noyés de sang trois mille ans avant la naissance de n'importe lequel des étudiants de Strixhaven. Et pourtant ils se trouvaient là, attendant de transmettre des siècles de savoir à un étudiant chanceux.

Quint ne s'est jamais considéré comme quelqu'un de très chanceux. Et pourtant, quand il a conjuré l'esprit de son mentor dans sa statue pour la première fois, même lui n'avait pas anticipé que l'essentiel de cette première conversation tournerait autour des scones. Mais ce fut le cas. De long, en large et en travers. Avec de la confiture de mûres et de la crème épaisse. Les deuxième et troisième sessions ne se passèrent guère mieux, les sujets de conversation allant de la mise en place efficiente d'une ceinture de costume à l'hygiène correcte d'une certaine race de chien – les petits qu'on trouve fréquemment dans les sacs à main des nobles et qui présentent un niveau de maussaderie inhabituel malgré leur apparence. C'était donc sans surprise que l'enthousiasme de Quint pour son projet de fin de semestre s'était plus ou moins volatilisé à l'approche de la quatrième séance.

Hélas, une note est une note, et les bonnes notes sont importantes pour les étudiants boursiers. Quint avait pensé parler au doyen Plargg pour changer de mentor, mais il savait que c'était peine perdue. C'était l'idée de Plargg d'appairer les étudiants avec des statues récemment exhumées. « Les étudiants de Forsapience devraient vouloir être à l'avant-garde de l'histoire ! » De plus, Plargg ne voyaient pas d'un très bon œil les étudiants qu'il considérait comme des « lâcheurs. »

Avec un soupir, Quint posa l'œil sur la statue de son mentor. Elle représentait un jeune homme habillé de ce qui serait la meilleure armure de plate qu'un forgeron puisse faire et arborant un regard d'acier digne de celui d'un habile tacticien. Il se tenait dressé avec la main sur le pommeau de son épée, prêt à frapper sa cible. Si quelqu'un venait à passer par là, il ne serait pas déraisonnable de voir en Astérion un féroce chevalier.

Cette personne aurait tort.

Levant ses mains devant lui, Quint traça les sceaux sacrés de « L'Éveil » dans les airs. C'était le sort le plus important de Forsapience, la clé de voûte nécessaire à la compréhension de l'archéomancie. Les sceaux étaient un focaliseur pour l'esprit, permettant au lanceur de sorts de projeter sa volonté contre les courants du temps qui tourbillonnaient tout autour d'Arcavios. Une fois en harmonie avec ces courants, l'archéomancien avait simplement à dégager un nom, un visage ou un évènement, à s'y accrocher et à le tirer jusqu'au présent.

Mieux vaut en finir avec ça, se dit-il à lui-même. Plus vite je termine ce projet, mieux c'est.

L'estomac de Quint se serra et se tordit alors qu'il arrivait au climax du sort – l'éclat brillant d'une flamme sans chaleur envahi la statue, emplissant les fissures de la pierre d'une lumière dorée incandescente. Peu importe combien de fois Quint avait lancé ce sort, il était toujours accompagné par une sensation comparable à celle de boire du lait de brebis après avoir mangé un peu trop de melon de prairie, bien que cette fois-ci il se demandait si son malaise actuel pouvait être attribué à la perspective de devoir une fois de plus engager la conversation avec son mentor.






Mentor entrave-roc (artwork : Svetlin Velinov)

« Quint, mon bon loxodon ! » s'exclama Astérion en descendant de son piédestal. « Je réfléchissais à ta question de la dernière fois, et ma réponse est que ce serait avec un immense plaisir. »

Quint sortit un journal de son sac et feuilleta jusqu'à ses notes. La dernière chose qu'il avait notée étaient les ruminations d'Astérion sur les avantages et inconvénients de l'usage d'un parasol. « Je ne vois pas de quoi vous parlez. »

« J'adorerais t'accompagner pour une visite de ton superbe campus ! » Astérion pointa en direction du chemin vers l'imposante colonne de la Salle Kollema. Des dizaines de deuxièmes années, dont certains que Quint connaissait de loin, étaient occupés à la même chose que lui, mais avec des figures d'une plus grande importance historique. « Je pensais que tu ne demanderais jamais. »

« Je n'ai pas demandé, » répliqua Quint en s'asseyant sur le sol. « Et si on parlait simplement ? »

« À chaque fois qu'on s'est vu, on n'a rien fait d'autre que parler. Je suis sûr que ton projet ne se limite pas qu'à ça. Que dirais-tu de faire plus ample connaissance ? »

« Je pense qu'on se connait bien suffisamment comme ça, » répondit Quint. Il posa son stylo sur une page de son journal.

Astérion commença à marcher. « Très bien. Je suppose que tu veux en savoir plus sur ma vie, où je vivais, mes ancêtres, n'est-ce pas ? »

« En fait, j'ai déjà toutes ces informations. »

« Tu... les as déjà ? »

« L'Université a des archives gigantesques. Après notre dernière rencontre, j'ai pensé que je pourrais nous épargner la peine de se souvenir des petits détails. » Quint revint quelques pages en arrière jusqu'aux résumés qu'il avait écrit la veille après avoir parcouru le Registre des Comptes à la Salle Kollema. Il était clair à la vue de la poussière et de la relativement bonne conservation des parchemins se rapportant à la famille d'Astérion qu'il avait été la seule personne depuis des centaines d'années à les avoir consultés. « Votre père était Lord Teutamos de la Lice de Pallade, une province du centre des Vasteterres. Votre mère était Dame Créthéa. »

« Regarde-toi ! Un étudiant qui fait ses devoirs. »

« Vous aviez deux cousines au premier degré du côté de votre mère, Pasiphaé et Déjanire. »

« Je ne les ai jamais vraiment aimées. Trop gâtées. »

« Et du côté de votre père, un seul cousin, Achélôos. Son père, votre oncle Arboron, était un général plutôt connu, anciennement sous la direction du dernier monarche de Jeteloth. On l'appelait aussi "La Bête." »

« En l'honneur de son odeur plus que de ses prouesses au combat. » Astérion s'arrêta et croisa les bras devant Quint. « Puisque tu en sais tant, je ne vois pas qu'est-ce que tu as besoin de me demander. »

« C'est à peu près tout. »

« Oh. »

« Une série de rapports indique que vous avez été vu pour la dernière fois en train de quitter la cour de l'école en direction de Gouttepilier. Un mois plus tard, une équipe de recherche arriva, mais une semaine d'enquête n'apporta rien. Votre mère a commandé un monument à ériger près de l'entrée d'une grotte. C'est là qu'on a retrouvé la statue il y a deux mois. » Quint leva les yeux de son carnet. « Est-ce que cela concorde avec vos souvenirs ? »

« Je ne vois pas en quoi mes souvenirs sont importants. Tu as tes infos. »

« La précision dans les archives historiques est extrêmement importante. »

« Ah. J'imagine que cela contribuera aussi à améliorer ta note finale ? »

« Je... oui. »

« Est-ce que tu me crois si je te dis que je ne m'en souviens pas vraiment ? Je m'en rappelle jusqu'à un certain point, puis... seulement des bribes. Des fragments de souvenir, comme un flou éclairé par une torche.

Quint referma son journal et le rangea dans son sac. « Alors je suppose que c'est tout. Je pense que j'ai obtenu ce dont j'avais besoin de votre part. Merci de votre patience. »

« Attends ! » dit Astérion. « Peux-tu m'emmener à cet endroit – là où la statue a été découverte ? »

Quint se leva et secoua la tête alors qu'il remettait son sac sur son dos. « Les statues-esprits n'ont pas le droit de quitter la Promenade des Effigies. »

« Et pourquoi donc ? »

« Ce sont les règles. Pas de statue en dehors de la promenade des Effigies sans l'autorisation d'un doyen de Forsapience. »

« Je me souviens des règles. Elles existaient déjà à mon époque, et est-ce que tu sais qui les suivaient ? Les couards et les imbéciles. »

Quint dévisagea son mentor. « C'est important de suivre les règles. »

« Alors pourquoi m'avoir ramené ici ? Pour me présenter toutes opportunités et ensuite me dire que "c'est interdit" ou "impossible" ? » Deux étudiants lorgnèrent vers eux alors qu'ils passaient derrière. »

« Si je me fais prendre, je perdrai mon travail, peut-être même que je me ferai renvoyer de l'université. »

« Un travail, » s'amusa Astérion. « Et sur quoi tu travailles ? »

« J'aide une équipe de chercheurs sur un site de fouille. Ça m'aide à payer les frais d'inscription. »

« Hmm. Je respecte ça. Dis m'en plus sur ce site de fouille. »

« Si ça vous intéresse, c'est la grotte où ils ont retrouvé votre statue enterrée sous une un ancien éboulement. On est à peu près certains qu'on y trouvera des preuves que cette université a été bâtie par-dessus l'ancienne ville de Moragitzu-Kesh. »

Le visage d'Astérion se tordit en une grimace, et une seconde plus tard, il était affalé au sol avec un rire hystérique. « Tu penses que Moragitzu-Kesh se trouve quelque part à moins de cent ligues d'ici ? Tu es fou ? »

« C'est pas seulement moi. De nombreux experts pensent la même chose. »

Astérion rit encore plus fort. « Des experts ? Plutôt des escrocs. »

Quint observa son mentor. Il n'était pas le meilleur à décrypter les visages, mais même le meilleur des mages de l'esprit aurait des difficultés à analyser le visage de pierre d'une statue-esprit. « Vous ne savez pas de quoi vous parlez. »

« J'en sais suffisamment pour ne pas confondre Zantafar de Moragitzu-Kesh. Tu as entendu parlé de Zantafar, n'est-ce pas ? Descends les marches, Ô pèlerin, Ô vagabond ? »

Bien sûr que Quint connaissait Zantafar. Tous les loxodons d'Arcavios connaissaient l'histoire de la célèbre cité perdue. Les pauvres enfants nomades se racontaient chacun la version de leur famille de ce conte autour d'un feu de camp. Les chasseurs de trésors de tous bords recherchaient la cité pour ses promesses de fortune et de gloire. Cela ne surprenait pas Quint qu'Astérion soit au courant pour Zantafar. Ce qui le surprenait plus était le vers récité par son mentor.

« Comment connaissez-vous le Cantique de Jed ? » demanda Quint. Attribué le plus souvent à Xyrun-Jed, le dernier empereur loxodon, le Cantique de Jed avait survécu à travers les âges en tant que prière en période de détresse, une méditation pour les loxodons traversant une période difficile.

« Un petit loxodon me l'a appris, » répondit Astérion avec un sourire. « Enfin, il était assez costaud – Vis Svokunol, mon précepteur durant mon enfance. Je connais beaucoup de ces contes – y compris celui sur votre cité perdue. Que penses-tu que je faisais durant tout le temps à l'époque ? On ne s'aventure pas dans des cavernes pour des régler des soucis de santé. Probablement l'inverse, même. »

« Zantafar ? À Goutepilier ? »

« Oui, mon ami au nez préhensile. Il y a une cité perdue à découvrir. Et tu es justement le loxodon de la situation. Vois ça comme étant ta responsabilité. »



Quand les étudiants qui aident les chercheurs lors des fouilles rentraient chez eux le soir, les chercheurs, eux, restaient sur le site dans un petit campement à quelques pas de l'entrée de la grotte. Cela leur permettait de continuer leurs efforts pour nettoyer et identifier les artefacts, ainsi que de débattre sur l'importance de leurs découvertes, ce qui promouvait un esprit de camaraderie et la bonne propagation du savoir parmi les experts chargés de documenter les découvertes importantes pour les collections de Forsapience.

Heureusement pour Quint et son compagnon illégal, ce site n'était pas celui qu'ils avaient prévu d'explorer. Malheureusement, ils devraient traverser le camp pour atteindre leur destination. Ils observèrent un affleurement le camp fourmiller d'activité. Quint remarqua Hofri Spectreforge, chef du projet, se réchauffer auprès du feu et regarder le ciel étoilé pendant qu'il tressait sa barbe.

« Ha ! » s'exclama Astérion. « Ces idiots ne trouveront rien dans ce trou. »

« Ce ne sont pas des idiots, » répliqua Quint. « C'est ici qu'ils cous ont retrouvé – enfin, votre statue – enfoui sous plusieurs tonnes de roches.

« Ma mère n'a jamais été douée en géographie. Dans tous les cas, j'ai été dans cette grotte, et je t'assure qu'il n'y a rien de plus intéressant ici. »

« C'était il y a six cents ans. »

« C'est bien ce que je dis. Bien sûr, vous trouverez quelques tessons de poterie, une arme rouillée ou deux, sans doute laissées là par des voyageurs pour faire une farce à des vantards tels que tes professeurs. » Il pointa une zone sombre en dehors de la lumière des torches, près d'une falaise. « Nous pouvons nous cacher dans les buissons et les contourner. »

Quint se demanda à nouveau s'il avait fait le bon choix, comme il l'avait fait plus tôt en chemin vers Gouttepilier. Malgré les moqueries d'Astérion, les règles de Strixhaven étaient claires, comme toute bonne règle se doit de l'être. S'il se faisait prendre en train de faire sortir Astérion du campus, il se retrouverait dans une situation similaire à il y a deux ans, quand le Commandant Huerty Kostambul de l'Académie militaire de Rundestrome usa de toutes les menaces auxquelles il pouvait penser envers Quintorius, de sa santé physique, celle de sa famille, l'honneur de son père et les générations innombrables de loxodons qui descendraient de sa lignée.

« Comment un avorton tel que toi a pu battre trois de mes meilleurs cadets ? » hurla Kostambul depuis son bureau jonché de tous types d'armes blanches. De son côté, Quint restait silencieux. Rien de ce qu'il aurait pu dire dans cette pièce, à cette personne – un autre loxodon qui plus est – n'aurait pu l'aider. En vérité, Quint n'avait aucun espoir de se défendre lui-même face aux trois brutes qui avaient décidé que c'était son tour d'être bizuté – pas en ayant recours à la force, en tout cas. Heureusement, il avait toujours su qu'il était capable de faire bouger des objets, de les tordre et de les retourner, de les faire tomber subitement à des moments opportuns. Chez lui, il utilisait ses talents magiques pour empêcher des moutons en fuite de trop s'éloigner du troupeau. Une fois, il avait empêché son père de tomber dans un puits en faisant se refermer le toit sur la margelle. C'était plutôt simple de tendre la main et de faire tomber une bannière sur la tête d'un attaquant, de soudainement défaire les lacets des bottes d'un deuxième, et de faire trébucher un troisième pour qu'il chute et se casse le bras. Il aimait à penser cela comme une extension de sa propre maladresse aux autres. Les talents de Quint (et sa magnanimité) n'en faisaient pas quelqu'un de bien apprécié par ses instructeurs.

Exclus, était-il marqué sur le bout de papier qu'on lui avait donné avant de lui indiquer la sortie.






Exclusion (artwork : Billy Christian)

« Quint, es-tu prêt ? » demanda Astérion.

« Et si on se fait prendre ? » Quint ne pouvait pas s'empêcher d'imaginer le visage de ses parents s'il rentrait couvert de honte... encore une fois. La dernière fois, cela lui avait coûté une armure et des armes maintenant inutiles. Cette fois-ci, cela serait sans doute pire. Ils perdraient toute foi en une quelconque destinée pour Quintorius autre que de surveiller des moutons.

« Ne pense pas à ça, » dit Astérion. « Il faut savoir prendre des risques dans la vie ! Allons-y ! »

Astérion prit la tête, et Quint n'eut pas d'autre choix que de le suivre. Ils se faufilèrent à travers les ombres et contournèrent lentement le camp. Une fois à mi-chemin, l'orteil de Quint se prit dans une racine qui dépassait du sol. Avant qu'il ne puisse se rattraper à une branche, il trébucha et s'étala sur le sol. Le pire était que son sac à dos s'ouvrit, laissant ses documents et outils se renverser sur le sol rocheux.

« Qui est là ? » demanda une voix depuis le groupe rassemblé autour du feu.

Quint grimaça. Que disait ce commentaire sur son rapport d'exclusion, déjà ? Ah, oui : Quintorius Kand a la coordination d'une vieille bête de somme aveugle et vérolée. Même s'il ne l'aurait pas dit sur un ton aussi dur, Quint reconnaissait qu'il n'était pas exactement des plus agiles, même pour un loxodon. Il regarda là où était Astérion, mais il était déjà parti. Se retournant vers l'équipe de recherche, il remarqua qu'un d'entre eux se rapprochait de lui, une torche à la main. Le temps pour lui de se relever, Quint vu qu'il s'agissait du professeur Spectreforge en personne.

« Quintorius ? » s'exclama-t-il en levant sa torche. « Tu n'es pas retourné au campus ? »

Quint se remit sur pied et commença à remettre ses affaires dans son sac sans se soucier de les ranger correctement. « Euh, oui... je devrais être au campus, monsieur. »

« Explique-toi. » Son professeur le regardait d'une manière qui le mettait mal à l'aise. Hofri était acclamé à Strixhaven pour sa capacité à réveiller les esprits des morts même sans l'aide d'un focaliseur telle qu'une statue. Comment pourrait-il accomplir cela sans une profonde connaissance du comportement des autres – y compris pouvoir déterminer quand quelqu'un esquive maladroitement des questions directe ?

« J'ai, euh, oublié des outils sur le site. »

Hofri regarda par terre et poussa du pied le matériel que Quint bourrait dans son sac. « Tu parles de ceux-ci ? »

« Non... je parle de mon autre ensemble. Le meilleur. Non pas que je pense que qui que ce soit le volerait... »

« Pourquoi tu ne nous rejoins pas autour du feu ? » demanda Hofri. « Reste un peu, prends du thé. Ensuite tu pourras récupérer tes outils et rentrer chez toi. »

Quint s'apprêta à refuser, puis reconsidéra la question. Une nuit calme avec quelques-uns des professeurs les plus érudits de Strixhaven ? Beaucoup d'étudiants seraient prêts à tuer (ou du moins blesser) pour avoir une telle opportunité. Ces professeurs étaient des gens de terrain, pas comme les généraux à la retraite de Rundestrome qui enseignaient à des cadets des tactiques de bataille qu'ils n'avaient plus effectuées depuis des dizaines d'années. Passer un peu de temps avec eux en dehors d'une occasion officielle était quelque chose de rare et d'inestimable. Il voulait profiter de cette occasion, d'apprendre ce que ça faisait d'être un archéomancien accompli, d'avoir réussi sa vie.

D'un autre côté, s'il y avait une chance que Zantafar puisse être quelque part sous ses pieds, Quint souhaitait être le premier sur le coup. Il pensa à la façon dont Kostambul l'avait rejeté et imagina sa tête quand il apprendrait que Quintorius Kand était celui qui avait rendu Zantafar au peuple loxoodon. Il pensa à la fierté que ses parents ressentiraient, comment les autres révèreraient sa famille.

C'est ce qu'il voulait.

« Je devrais y aller, » dit Quint. « J'apprécie vo... »

« Tu n'es pas là pour récupérer tes outils, n'est-ce pas ? Comment ça se passe avec ton mentor ? Toujours une déception ? »

« Ben, vous savez... »

« Tu te souviens de Siulogma, n'est-ce pas. » Siulogma de Valdrashen n'était pas un nom qu'un étudiant de Forsapience pouvait oublier. De son vivant, elle était une brillante érudite à l'origine de certains des livres d'histoire les plus acclamés, y compris Ichor et fer : Dialogues de l'Âge du Sang (un texte obligatoire pour le cours du doyen Plargg sur les tactiques militaire. Après sa mort, elle fut, entre autres choses, la mentor assignée d'Hofri quand il était encore un jeune étudiant de Forsapience nouvellement transféré de l'Université de Prismari. « Nous ne pouvions pas nous sentir non plus. Qu'est-ce qu'elle disait de moi, déjà ? Ah, oui. "On m'a informé que vous aviez une expérience artistique ! Mais ce que je vois, c'est un idiot sans avenir qui salit toute idée de créativité ! Je ne vous souhaite rien d'autre que du malheur à vous et vos semblables." Tout ça parce que je confondais le mauve et le turquoise. »

« Ce sont deux couleurs très différentes. »

« En effet, » répondit Hofri en souriant. « Tu n'auras pas de problème pour retourner au campus ? »

« Je ne pense pas. »

« Tu sais que tu peux me parler quand tu le souhaites. Tellement d'étudiants pensent qu'ils sont seuls. C'était mon cas. »

« Je m'en souviendrais, » dit Quint. « Ça ira. »

Hofri acquiesça et retourna autour du feu. Si Quint avait un mentor plus traditionnel à Strixhaven, Hofri était sans doute ce qui s'en rapprochait le plus. Comment se faisait-il que quelqu'un d'à peine plus vieux que Quint était plus sage qu'un esprit qui existait depuis plusieurs centaines d'années ? Quint termina de rassembler ses affaires, avant de se retourner et d'apercevoir Astérion faire des signes de la main depuis un groupe d'arbustes. Il se dépêcha de rejoindre l'obscurité où son mentor était accroupi près du sol.

« Bien rattrapé, Quint, » le félicita Astérion. « Maintenant, on part à la recherche de quelque chose de plus grand et intéressant, pas vrai ? »

« Quelque chose de plus grand et intéressant, » répéta Quint.



La grotte où Astérion avait mené Quint ne portait aucune marque d'un lieu remarquable. Il n'y avait aucun signe – extérieur tout du moins – d'une cité, qu'elle soit perdue, trouvée ou simplement mal placée, ni aucune indication que la cave elle-même soit autre chose qu'une formation naturelle. Sur le chemin, lui et Astérion avaient esquivé quelques fossés irréguliers que Quint présumait être d'anciennes carrières où avaient été minées les pierres de Strixhaven.

« On y est, » dit Astérion, qui ouvrait la voie en portant la torche éternelle de Quint. Le sol de la grotte était légèrement incliné, mais pas de manière uniforme ; le sol formait plutôt une suite de marches naturelles avant de s'aplanir en une large chambre abritant une unique colonne de pierre en son centre, et sans autre sortie. Astérion marcha autour de la colonne, approchant la torche de la roche pour l'inspecter pendant que Quint se tenait à côté les bras croisés. « Je me souviens distinctement de cette formation. »

« Et alors ? »

Astérion posa sa main sur la colonne et l'observa, comme s'il venait juste de se rendre compte que son corps n'était plus de chair et de sang, mais de pierre froide. « Et alors » – il se redressa et retira sa main de la colonne – « on va le découvrir ensemble, pas vrai ? »

Ensemble, ils inspectèrent la chambre à la recherche d'un signe ou d'un sceau, du moindre indice de quelque chose sortant de l'ordinaire. « Quelque chose n'a pas de sens, » dit-il.

Astérion leva les yeux de la base de la colonne de pierre. « Quoi par exemple ? »

« Personne n'est jamais venu dans cette grotte depuis la dernière fois que tu y étais ? Des milliers de gens ont exploré Gouttepilier depuis tout ce temps, une telle découverte aurait dû être inévitable. »

« Possible n'est pas la même chose qu'inévitable, Quint. »

« Mais sur une telle période de temps... »

Quint posa son sac et fouilla dedans jusqu'à en sortir un parchemin couleur bronze, qu'il déroula sur le sol. Astérion s'approcha et se pencha, tenant la torche près du papier.

« Il n'y a rien d'écrit, » observa Astérion. « Plutôt anticlimatique, tu ne penses pas ? »

« Il est magique, » répliqua Quint, ennuyé tout à la fois par l'obstination d'Astérion et par ses propres erreurs. La recherche et les opérations militaires partageaient le même principe primordial – assure-toi de bien connaître ce que tu sais avant de chercher ce que tu ne connais pas. Il imagina le Commandant Kostambul rire de sa bêtise pour n'avoir pas tout prévu à l'avance.

Il leva les mains au-dessus du parchemin et murmura, « Éclat, souvenir. » Une unique étincelle d'énergie dorée s'éleva de la page. De là, plusieurs rayons partirent comme des fils électriques tracés par un cartographe invisible dessinant les paysages de Gouttepilier. Quint désigna un lieu près de l'entrée de la grotte. « Le site de fouilles se trouve ici. » Puis, il suivi du doigt un chemin passant par le campement – le chemin qu'ils avaient suivi – en repérant les carrières et le lit de la rivière. « Et on est là, » dit-il, en désignant un autre marqueur à l'extrémité nord de la crète.

« Je ne comprends pas ce que ça change. »

« Ce sont les points de repères cartographiés par les précédents explorateurs, » répondit Quint. « D'autres sont déjà venus. »

« C'est le bon endroit, Quint. »

« Alors je ne sais pas quoi en dire, » dit Quint en rangeant le parchemin et en se rasseyant, le dos contre le mur de pierre froide. « Il n'y a rien. »

Astérion s'assit près de Quint. Aucun des deux ne parla. Des pensées fusèrent dans la tête de Quint. Pourquoi avait-il cru Astérion sans aucune preuve ? Pourquoi n'avait-il pas sorti la carte alors qu'ils étaient encore au campus pour lui prouver qu'il avait tort ? Qu'est-ce qui lui avait pris de mentir au seul professeur qui lui avait montré de l'empathie ?

Il retourna sa colère vers son mentor. « Vous aviez l'air si sûr de vous ! » cria-t-il, sa voix résonnant dans la chambre. « C'était une perte de temps, et vous... vous êtes... »

Astérion tapota les genoux de Quint. « Je pense que le terme précis est "une déception." » Il sourit en voyant que le visage de Quint passait de la colère à la surprise et à la culpabilité. « Quand j'étais vivant, j'étais partiellement sourd de l'oreille gauche. Ça m'a entraîné à devenir plus attentif. »

Quint ne s'était pas rendu compte que son mentor avait entendu sa conversation avec Hofri. « Pourquoi n'avez-vous rien dit quand on était au site de fouilles ? »

« J'espérais pouvoir te donner tort, » répondit Astérion. « J'ai été une déception, n'est-ce pas ? Te voilà, à chercher les conseils d'un ancien, et tout ce que tu as est un bouffon qui fanfaronne au sujet de la crème de citron et de ses récits exagérés d'aventures amoureuses. »

« Exagérés ? »

« Certains, pas tous, » affirma-t-il. « Mais tu dois me croire quand je te dis que je n'exagérais pas quand je parlais de Zantafar. C'est la vérité. »

« Je ne pense pas que vous mentez, » dit Quint. « Je pense juste que vous vous trompez. »

« Vis ne s'était pas trompé, » dit Astérion d'un ton grave.

« Vous deviez être très proches. »

Qu'un humain soit ami avec un loxodon n'était pas quelque chose de particulièrement remarquable de nos jours. Quint avait juste à se balader autour du campus pour voir des vampires, des kors et des gobelins impliqués dans la vie quotidienne de l'Université. Mais du temps d'Astérion, un noble comme lui se prenant d'amitié avec un loxodon vétéran de guerre n'était pas une petite victoire. Sa réputation ne pouvait qu'être détériorée par son association avec un paysan qui n'avait aucune chance de comprendre les rouages de la haute société – c'était en tout cas comme ça que les contemporains d'Astérion auraient perçu la chose. Cette amitié était une explosion silencieuse, une de celles qui avaient posé les fondations pour que Strixhaven devienne un refuge pour tous.

« Vis était un homme bon, » commença Astérion. « Mais tout le monde a un passé. Certains le célèbrent. D'autres le fuient. Vis s'occupa de moi jusqu'à ce que je remplace mon père comme seigneur quand il devint trop infirme pour voyager. J'ai visité des villages, administré des conseils municipaux, ce genre de choses. Je n'étais pas vraiment fait pour ça. Disons que c'était compliqué pour moi d'avoir de l'empathie pour des gens qui avaient si peu. Mais j'ai joué mon rôle parce que je le devais. Un jour que je me trouvais dans un village frontalier, j'ai reçu un communiqué de ma mère me disant que Vis avait été arrêté. »

« Arrêté pour quoi ? »

« Un marchant voyageant en Tarangrad avait identifié Vis comme étant un tristement célèbre mercenaire loxodon connu des humains comme "Le Boucher." Il aurait prétendument brûlé des villages au nom de l'Empire Kathorrien, avant de faire subir le même sort à ses nombreux ennemis. Le temps que je rentre en Tarangrad, il était trop tard. Vis avait été enfermé dans la prison militaire du centre-ville. Ils l'ont dépouillé et humilier pendant trois jours. Sans eau, ni nourriture. Les gens vaquaient à leurs occupations en ignorant ses cris. Ils discutaient avec leurs amis, faisaient leurs courses au marché, parlaient du temps qu'il faisait tandis qu'il devenait de plus en plus silencieux, jusqu'à se taire définitivement. Après ça, son corps a été jeté dans une tombe anonyme.

« Pourquoi votre père n'est pas intervenu ? »

« Il est intervenu. Les villageois ont demandé à un vieil homme boiteux d'assumer ses devoirs de seigneur et de prononcer une sentence. Un homme du peuple ne refuserait pas, n'est-ce pas ? Quand je lui ai demandé de s'expliquer, il ne me donna aucune réponse quand à pourquoi il avait condamné Vis à mort – seulement qu'il était tenu par la loi. "Ce sont les règles," répétait-il. »

Des histoires comme celle-ci ne finissaient pas dans les grandes épopées – les petits nobles et les mercenaires existaient depuis aussi longtemps que les gens rivalisaient pour le pouvoir. La majorité ne s'étaient jamais assuré de place dans les encyclopédies. Il était évident que quelqu'un comme Siulogma ne gâcherait pas de l'encre pour écrire les noms d'Astérion et de sa famille, encore moins celle d'un serviteur condamné au pilori. Les étudiants de Forsapience n'entendraient jamais l'histoire d'Astérion dans aucun cours, peu importe leur niveau d'études.

« Je ne sais pas si Vis a vraiment fait tout ça, » dit Astérion. « J'aime à penser qu'il n'en est rien. Mais même si c'était le cas, il avait son mot à dire lors de ce jugement sommaire. Quand les règles sont injustes, Quint, elles font de nous des tyrans. Je suis parti ce jour-là pour ne jamais revenir. D'une manière ou d'une autre, j'allais rattraper les crimes de mon père. Retrouver Zantafar au nom de Vis semblait être une bonne première étape. »

Quint se releva et tendit la main vers son mentor. « Peut-être qu'on a manqué quelque chose. »

Astérion pris la main de Quint pour se relever. « Tu me crois ? »

« Je crois en cette possibilité, » répondit Quint, incapable de retenir un sourire d'apparaître sur son visage. « On est arrivé si loin, autant être sûrs qu'on a bien tout vérifié ? »

« Ça, c'est une bonne idée ! Alors, par quoi commence-t-on ? »

« La légende, » commença Quint. « La plupart des versions commencent par une description de la cité. »

« C'est comme ça que je m'en souviens. »

« Puis sa chute. Parfois la faute revient aux elfes, d'autres fois aux trolls ou aux nains. »


« Correct. Toujours une trahison, » poursuivi Astérion. « Étant témoin de la destruction de son peuple, Xyrun-Jed pris la décision qu'il préférait voir la cité tomber plutôt que se faire piller. »

« Certains disent que les dieux antiques ont provoqué un grand tremblement de terre comme jugement. D'autres parlent d'une armée de spectres loxodons qui ont enlevé la cité dans les abysses. D'autres encore imaginent que Jed lui-même était secrètement un sorcier et qu'il a utilisé ses pouvoirs pour sceller la cité dans un royaume où ses ennemis ne pourraient pas entrer et découvrir ses secrets. Le résultat final reste le même dans tous les cas : les loxodons ont été dispersés aux quatre coins des Vasteterres, pour ne jamais être réunis jusqu'à ce que la cité de Zantafar soit retrouvée. »

« Et puis le Cantique de Jed. »

« Non, » dit Quint. « Il fait référence à Zantafar mais il ne fait pas partie de la légende. »

« Vis l'incluait toujours quand il racontait cette histoire, » répliqua Astérion. « Il disait que c'était la partie la plus importante – le cœur de l'histoire. C'est ce que son père lui racontait et son grand-père avant lui. »

« Mais pourquoi » – une idée émergea dans l'esprit de Quint, une idée si absurde qu'elle semblait presque réelle – « Si Zantafar a été engloutie par un cataclysme ou par une malédiction, elle est perdue pour toujours. En revanche, si Zantafar a été cachée, ceux qui fait ça ont surement pris des précautions pour qu'elle ne puisse être retrouvée que par la bonne personne. »

« Un loxodon, » dit Astérion.

« Ou quelqu'un qui connait l'histoire du peuple loxodon. » Quint se rapprocha de la colonne de pierre et récita les premiers vers du Cantique de Jed à voix haute :

Descends les marches, Ô pèlerin, Ô vagabond.
Pour trouver Zantafar, tu dois la chercher,
Pour chercher Zantafar, tu dois la comprendre,
Pour comprendre Zantafar, tu dois l'accepter,
Pour accepter Zantafar, tu dois connaître son cœur.


Un tremblement sourd emplit la grotte et, dans un grincement, la colonne s'enfonça dans le sol, dévoilant une entrée sombre.

« Je me souviens, » commença Astérion en s'approchant avec Quint du trou. Son corps tout entier étant comme revivifié, Quint récupéra dans son sac un maillet, des pitons et de la corde. Il planta un piton dans la roche, et lança un bout de la corde dans le gouffre tout en tirant sur le nœud.

« Je vais descendre, » dit-il, en tenant sa torche avec sa trompe. Quint s'accrochant au rebord et affirma sa prise sur la corde. Aucun son ne parvenait d'en bas – pas de vent, pas d'eau, aucun mouvement. « Quand je vous appelle, vous pouvez me suivre, d'accord ? »

« Attends, » dit Astérion. « Tu te rends comptes que même si je suis arrivé aussi loin, je n'en suis jamais revenu. »

« Je m'en rend compte. Mais c'est trop important pour faire demi-tour maintenant. »

« En tant que mentor, je te conseille d'être plus prudent. »

« Et vous ne me dites ça que maintenant ? »

« Est-ce que tu sais ce que ça fait d'être mort ? » demanda Astérion. « On est perdu dans la brume et le silence, à errer dans des couloirs qui s'arrêtent brusquement ou qui tourne sur eux-mêmes indéfiniment. Des escaliers qui ne mènent nulle part et des collines qui descendent vers l'infini. C'est un lieu d'oubli, d'errances infinies sans aucun but. Chaque porte mène à un placard crasseux. Chaque volet s'ouvre sur une fenêtre obscurcie par une crasse tenace. C'est là que je me retrouve quand je ne suis pas avec toi. Je ne sais pas si c'est ma pénitence ou si c'est le destin de tous ceux qui meurent, mais je t'épargnerai ça si je le peux. J'aimerai ne pas avoir plus de morts sur la conscience. »

« Je comprends. Mais je ne suis pas seul ici, comme vous l'étiez. Si quelque chose m'arrive, remontez-moi. »

Quint fléchit les genoux et s'engagea dans le gouffre. Astérion s'agenouilla sur le rebord et lui fit un signe de tête. D'un coup de pied, Quint s'enfonça dans les ténèbres. Pendant une minute, il ne voyait que le mur de pierre, mais rapidement, le tunnel s'ouvrit sur une grande chambre. Au début, il pensa que la lumière qui émanait de la chambre venait d'un minerai. Mais en descendant, la lumière s'avéra provenir d'une immense statue dorée de loxodon, recouverte de gemmes et de jade qui l'éblouissait. À côté, la statue de Kollema, un des premiers professeurs de Forsapience, qui trônait au milieu du hall qui portait son nom, paraissait minuscule.






Découverte fascinante (artwork : Campbell White)

Quint atteint le sol et cria à Astérion de descendre, pendant qu'il observait plus attentivement la statue. Il n'y avait aucune plaque, mais il ne pouvait s'empêcher de penser qu'il s'agissait d'un monument à la gloire de Xyrun-Jed lui-même. Si elle était faite d'or pur, comme Quint le soupçonnait, sa valeur devait dépasser celle du trésor de certaines des plus grandes nations des Vasteterres. Ce trésor n'était rien, cependant, comparé à ce qui se cachait derrière.

« Quint, » entendit-il derrière lui. Astérion se tenait auprès de ce que Quint pensait être un tas de terre.

Quint se rapprocha et reconnut un corps humain, ou ce qu'il en restait après six cents ans. Des bouts de métal accrochés à des bouts de tissu couvraient la chair momifiée. Quint remarqua des fractures sur certains des os exposés. La jambe gauche était tordue dans une position anormale, en face du genou, et le bras gauche semblait brisé à plusieurs endroits.

« Je suis tombé, » dit Astérion. « Je ne pensais pas que c'était aussi profond. C'était une erreur tellement stupide. Je pensais avoir fait quelque chose de formidable alors que j'étais simplement un imbécile dont la vie ne valait rien et qui a eu une mort vide de sens. »

Quint posa la main sur l'épaule de son mentor. « Ce n'est pas vrai. Tu as découvert quelque chose d'important pour tous les loxodons d'Arcavios.» Il leva sa torche et dirigea le regard d'Astérion vers la caverne qui les entourait. « Tu as trouvé ça. » Nichée dans la roche au loin, une métropole fantôme s'élevait dans la pierre, illuminée par des champignons. Un palais s'élevait au-dessus des toits, invitant ses premiers visiteurs depuis des millénaires à entrer et explorer ses secrets. « Et si on partait explorer ? »

« Quint, mon ami, j'ai attendu ce moment pendant des siècles. »

Alors c'était comment ?

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L'auteur

Laerl
mdo

Adepte | Landes

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Proposé par Dark Mogwaï le 19/06/2012

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