Nouvelle Capenna - Histoire secondaire : Le père de famille - Magic the Gathering

Nouvelle Capenna - Histoire secondaire : Le père de famille

Nouvelle Capenna - Histoire secondaire : Le père de famille

Le jour du mariage de sa fille, Anhelo découvre que la Nouvelle Capenna a des plans pour lui – ce ne sera pas une journée de repos.

  La storyline de Magic

Le jour du mariage de sa fille, Anhelo découvre que la Nouvelle Capenna a des plans pour lui – ce ne sera pas une journée de repos.

  La storyline de Magic



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le , par Drark Onogard
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Le jour du mariage de sa fille, Anhelo découvre que la Nouvelle Capenna a des plans pour lui – ce ne sera pas une journée de repos. Vous trouverez l'article original ici.

Le père de famille



« Est-ce qu'on doit vraiment s'arrêter ici ce soir, Papa ? Cet endroit... c'est plutôt vieillot, n'est-ce pas ? »

Anhelo grimaça. Elle n'avait pas tort. Les Hauts-Parcs étaient une œuvre d'art faite avec application, le genre de chose qu'on meurt d'envie de voir. Toutes ses parties chantaient comme un chœur de... d'anges, certes. Et pour un homme comme Anhelo – un homme de goût, un connaisseur, un vrai sardanapale – choisir le bon environnement pour ce travail était comme choisir la bonne clef pour une symphonie.

Mais il ne pouvait pas imaginer que quiconque puisse composer ici. Si vous lui demandiez, ce lieu était une décharge, purement et simplement. Ça puait comme de la bouffe pourrie, de la saleté partout sur les murs. Pas de calcaire ici, non monsieur ; pas de marbre, pas d'or. Des ordures bordaient les rues, attendant à être ramassées. Les gens ici étaient juste aussi sournois – pas une once de sens de la mode où que ce soit. Les anges ne devaient pas surveiller ce lieu.

Bien sûr, Délinquant détestait cela. Elle avait raison aussi. L'amener ici, c'était comme emporter un rayon de soleil dans une grotte. Mais il n'y avait pas d'autre choix. Le boss voulait des renseignements, et Délinquant avait besoin de provisions de dernière minute pour la grosse journée du lendemain.

Anhelo n'était pas sûr du nombre de chances qu'il aurait de s'en sortir pour elle. Il devait les emmener quand il les attrapait. Mais le boss, eh bien...

« Je suis désolé, ma chérie, » dit-il. Il l'embrassa sur le front. « Cinq minutes, je te promets.
– Qu'est-ce que tu peux bien venir acheter là ? » lui demanda-t-elle en faisant la moue. Elle avait la peau hâlée de sa mère, mais les épais cheveux ondulés étaient à lui. Elle fit un signe en direction de la fenêtre, sa manucure luxueuse appauvrie par les lumières qui clignotaient, mal nourries. « Pas moyen que cet endroit cache des artistes.
– L'art est partout, si tu sais où regarder, » répondit Anhelo. Vœu pieux de sa part, mais ce n'était pas totalement un mensonge. Il sortit de la voiture. Un regard au conducteur lui fit comprendre ce qui se passerait s'il arrivait quoi que ce soit à Délinquant pendant qu'il était parti. La rumeur qui courait les rues prétendait que cet endroit faisait vite le boulot, mais s'ils ne le faisaient pas... « Si je ne suis pas de retour dans un quart d'heure, alors à demain matin. »
Délinquant croisa les bras. Elle ressemblait tellement à sa mère quand elle faisait cela, paix à son âme. « Tu as dit cinq minutes. Maintenant c'est quinze. Est-ce que ça va être comme cette fois où tu as raté ma fête à cause de ce Severo ? »

Aucun des couteaux qu'il avait jamais portés aurait pu blesser autant que cette déception. Il la méritait. Délinquant ne savait pas pourquoi il était là, et elle ne le voudrait pas.

« Tu m'as eu, admit-il. Cinq minutes. »



Cinq minutes pour faire son affaire. Cinq minutes pour obtenir son information. Cinq minutes pour retourner à la voiture. Il ne pouvait pas la décevoir, pas encore. La pensée de cela seulement était un élan suffisant pour y arriver.

« Toluz. T'as entendu les nouvelles ? »







Son rictus était large et ses dents blanches dans l'obscurité de son bureau, aussi pâle qu'un rasoir tenu contre la gorge de la nuit elle-même. Sa voix était plus riche que tout le voisinage réuni. « J'entends toutes les nouvelles, Anhelo. Est-ce que ça peut plaire à ta famille ? »

Anhelo pinça le bout de son propre nez. « Je n'ai pas beaucoup de temps, et nous ne sommes pas encore une famille. »

Des ongles frappaient le bureau. Malgré cela, il avait assez vu Toluz pour connaître ce regard. Elle avait toujours le regard d'une mère qui vous avait surpris levé de nuit. Ses sourcils bruns épais étaient ce qu'il y avait de plus expressif dans cette partie de la ville. « Les affaires, donc ? Je n'attendrais rien d'autre de la part d'un Maestro. Tu n'as aucun sens de la bienséance.
– Les affaires, » acquiesça Anhelo. Il laisserait le rester passer sans commentaire, pour aujourd'hui. « Il y a une femme qui se balade en blanc dans le territoire du boss. Tu sais quelque chose ?
– Pas mal de choses, » répondit-elle. Bien sûr. Toluz avait la réputation de jouer avec sa nourriture, et Anhelo n'avait aucune illusion. Dehors, il était un assassin inarrêtable, un artiste du couteau sans égal. Mais ici ?

Il y avait une raison pour laquelle Toluz conservait son bureau si sombre. Et le futur mariage de Délinquant avec la fille de Toluz n'importerait pas s'il l'agaçait. On ne l'appelait pas Luz l'Eteigneuse pour rien. Elle avait gagné un gadget astucieux de ceux d'en-haut, un jour, à la loyale selon elle. Un générateur d'ombre. Si Luz l'Eteigneuse voulait que tu partes, tu ne le verrais pas venir.

Mais Anhelo n'avait pas de temps à perdre, et il n'aimait pas l'idée de quelqu'un qui travaillait dans l'ombre. Mieux valait travailler à l'extérieur. En partie pourquoi il détestait ce quartier, vraiment. Beaucoup de gens inventifs ici – mais aucun sens du spectacle.

« Que devrait-on faire pour obtenir cette information ?
– Si tu étais de la famille, commença-t-elle, ce serait gratuit. »
Et la voilà, à dévoiler les choses. Anhelo grinça des dents. « Dis-moi.
– N'aie pas l'air si sombre, Anhelo. Tout ce que je demande, c'est une faveur. Ça t'aide autant que ça m'aide.
– Je trouve ça difficile d'y croire, vu ta réputation, » rappela-t-il. La puissance supplémentaire que Toluz offrait à ses clients voulait dire qu'elle chargeait la note beaucoup plus que les Courtiers eux-mêmes pour ses services. Ça n'avait pas l'air de tant la ralentir que ça, d'avoir sa jambe foutue à cause de cette affaire de générateur d'ombre. La seule différence était qu'elle faisait un peu moins de travail de terrain – et quand elle le faisait, elle prenait sa canne.
« Tu ne me connais pas très bien, » répondit-elle. Ses talons cliquetaient contre le sol. « Fiero Vespin. Tu connais ce nom ? »
Anhelo gloussa : « Ouais, je connais ce gars. L'un des nôtres. Sans goût, mais toujours au niveau du buffet. Le boulot ?
– La bouffonnerie n'est qu'une couverture. Ma fille a des ennuis avec lui depuis des années. La nuit dernière il a fait quelque chose. Tu l'as vue. »

En effet. Parnesse se montra au dîner d'avant-mariage avec une entaille à sa joue de la taille d'un chewing-gum en barre. Délinquant n'avait pas pu s'empêcher de s'agiter pour elle toute la soirée. Anhelo n'avait pas manqué l'odeur de sang sur elle, non plus, ou ses grimaces lorsque Délinquant la serrait dans ses bras. Côtes brisées. Parnesse refusa d'en parler, bien sûr – fierté idiote – mais Anhelo avait le pressentiment que ce fût grave. Il pensait que c'était peut-être la femme en blanc dont il avait tant entendu parler, qui causait du trouble à droite à gauche.

Mais Fiero ? Fiero ? Ça n'avait aucun sens. Ce type n'avait jamais fait de vrai boulot, d'après ce qu'Anhelo en avait entendu. C'était vraiment juste un vendeur d'art, et un mauvais, en plus.

Et pourtant, il savait que Toluz n'était pas une menteuse. En particulier lorsqu'il s'agissait de Parnesse.

« Si tu veux des informations pour ta Famille, tu dois faire un petit boulot pour la nôtre. Liquide-le, et nous en parlerons, » déclara-t-elle.

Il se pinça l'arête du nez. Supprimer quelqu'un de la famille allait être compliqué à expliquer, mais il pouvait faire que ça marche. C'était pas comme s'il aimait Fiero, de toute façon. Personne ne l'aimait. Ce gars mettait assez d'eau de Cologne pour t'étouffer à mort à un kilomètre à la ronde.

« Pour quand est-ce que je dois le faire ?
– Demain.
– Mais c'est...
– Le mariage, je sais, » le coupa-t-elle. Un coup sur le sol de pierre froide – sa canne, sans doute. « Il a vingt branques à sa botte qui cherchent à mettre le brin sinon. Marre d'être la blague, je dirais, il essaie de se faire un nom. Quel meilleur moyen de se montrer sans merci que de ruiner une affaire de si haut rang ? »

Il serra le poing. Ce petit...

Le temps commençait à être serré. Il devait être au Hall du Grand Capenna à 33 pour se rendre au mariage. Délinquant voulait qu'il la mène le long de l'allée. Faire de Fiero le monument aux traîtres et aux lâches qu'Anhelo voulait en faire, cela prendrait des heures. « Pourquoi est-ce que tu ne peux pas t'en charger ?
– Parce que tu vas le faire, rétorqua Toluz. On va pas tourner autour du pot. »

Elle aurait pu le faire elle-même. Que ce Fiero essaie de s'attaquer à Parnesse quand sa mère avait déjà fendu un crâne de rhox à main nue montrait son audace, son hybris. Qu'il essaie d'y donner suite avec une attaque sur un mariage entre familles...

Il détestait devoir admettre qu'elle avait raison. Il fallait s'en débarrasser.

« Ça fait trois minutes et demi, Anhelo. Si tu pars maintenant, tu auras le temps de retourner à la voiture.
– Très gentil de ta part, » dit-il. Il se tourna vers la porte. « Je vais m'en charger.
– Je sais bien, répondit-elle. Félicitations pour le mariage. »
Il lâcha un rire nerveux. « Ouais. Toi aussi, Toluz. Toi aussi. »



On a beau composer la meilleure symphonie du plan, si c'est pour la faire jouer à quelques gamins, sur des violons désaccordés, elle ne vaut rien. Le grand art – musique, peinture ou meurtre – n'était que la réunion de ses parties. Compositeur, interprète, instrument. Peintre, canevas, peinture.

Anhelo devait travailler avec des matériaux médiocres. Fiero n'était l'ami de personne, et ce qu'il appelait mode allait se mettre en travers de l'expression artistique d'Anhelo. Trop chamarré, et de loin. S'il devait faire que ça marche, il devait s'assurer que le corps serait trouvé dans un lieu propre et simple, pour contraster. C'était une grosse demande pour un homme qui dirigeait un musée.

C'était une plus grosse demande quand on n'avait que douze heures pour faire le boulot.

Mais Angelo détestait décevoir – le boss, Délinquant, son public d'admirateurs. Il y arriverait.

La première étape, c'était d'envoyer l'invitation. Qu'il puisse le faire la nuit où il recevait les ordres, et cela lui donnerait du temps.

A Monsieur Fiero Vespin, pour reconnaissance de votre contribution à la mode en éternel mouvement de la Nouvelle Capenna, nous voudrions vous inviter dans une visite privée du musée...

L'étape suivante était de trouver un bon collaborateur. Le bel art comme celui-ci demandait bien deux artistes, après tout. Première chose qu'il fit le matin, déferler chez Evelyn, baiser son anneau, parler de ses dernières acquisitions – mais elle le débusqua en cinq minutes.







« Tu n'es pas là pour regarder des portraits, n'est-ce pas ? »
La pénétrance d'Evelyn était aussi acérée que les couteaux qu'Anhelo gardait dans ses manches. Elle avait eu des siècles pour l'aiguiser. « Tu m'as eu, reconnut-il. J'ai besoin de quelque chose pour demain.
– Pour le mariage ? » demanda Evelyn. Ses sourcils se soulevèrent. « J'ai entendu dire que Parnesse s'était trouvée au milieu d'une lutte, mais je ne pensais pas que ce soit avec toi.
– Ce n'était pas le cas, répondit Anhelo.
– Alors... tu t'occupes d'affaires de famille le jour du mariage de ta fille ? »
Le coin de la lèvre d'Anhelo trembla. Il détestait la manière dont ça sonnait, mais... « Ouais. Je bosse. J'ai besoin de quelque chose à installer dans le musée. »
Un moment de silence passa entre eux, Evelyn le dévisageant. « Eh bien, quelle... impasse. Bien sûr, je vais t'aider. »
Il sentit un poids dans son estomac : « Pour un prix ?
– Malin, répondit-elle en faisant luire ses crocs. Nous nous chargerons des détails plus tard, mais pour l'instant, disons que c'est faveur contre faveur. »

Les « faveurs » d'Evelyn étaient à peu près la pire chose qu'on pouvait porter autour du cou en tant que Maestro. Le boss en colère contre toi, voilà la seule chose qui pouvait inspirer plus de désespoir dans la famille. La dernière fois qu'il lui avait dû une faveur, elle lui avait demandé de tuer un Cauchemar. Elle lui avait dit qu'elle voulait être le seul dans la ville. Il l'avait fait – mais les blessures qu'il en avait reçu striaient toujours ses côtes. Une chair inesthétique avec laquelle il devrait vivre pour l'éternité. Toluz pouvait en faire une fierté, mais pas lui.

Il aurait pu lui refuser. Il aurait pu chercher un autre moyen de s'en occuper lui-même, un moyen qui aurait eu moins d'éclat. S'il abandonnait l'idée d'en faire une œuvre d'art, alors il aurait pu simplement acculer Fiero dans une alcôve et le tuer là, aussitôt dit aussitôt fait. Arriver au mariage assez tôt pour placer l'argenterie.

Mais quel genre de message enverrait-il ? Quelle impression ?

Non. Un artiste n'admet aucun compromis. Il avait le temps pour les deux. Il était les deux. Il ne pouvait pas plus trancher la gorge de Fiero dans une ruelle qu'abandonner sa fille. Ça allait marcher, ça devait marcher.

« Bien, dit-il. Dis-moi ton prix. »



« Anhelo, Anhelo, Anhelo ! » Fiero le prit dans ses bras comme s'ils étaient de vieux amis. Des volutes de fumée de Halo s'enroulaient autour d'eux, attirant les regards de la sécurité. Qu'importent les signes tout autour – Fiero voulait faire impression. « Mon vieil ami ! Quel honneur. Je n'aurais jamais pensé que vous m'offririez cette visite. N'est-ce pas le mariage de votre fille aujourd'hui ? »
Le sourire d'Anhelo fut serré : « En effet.
– Prendre du temps sur un tel jour pour aider un branquignol comme moi, » dit-il. Après deux autres tapes sur l'épaule, il laissa Anhelo aller librement, maintenant oint de la puanteur d'une mauvaise eau de Cologne. « Je te le dis, y a personne dans la famille comme toi, frère. Plus personne d'aussi attentif au grouillot. »
Au moins, ils étaient d'accord sur le fait que c'était un branquignol. « C'est ton boulot, après tout ? » rappela Anhelo. Il commença à marcher, espérant que Fiero comprendrait. « S'occuper de tous nos nouveaux gars, leur montrer les ficelles, garder un œil sur les nouvelles œuvres. Où irions-nous sans toi ? »

Hameçon, ligne et plomb, il attirait Fiero. Le gars marchait droit dans sa propre tombe. Malgré la banalité de sa personne, la solennité de l'occasion donnait à ces choses une certaine poésie à laquelle Anhelo ne pouvait résister.

« Eh, tu sais, je fais ce que je peux. Dis, comment va Délinquant, en ce moment ? Nerveuse, à ce grand jour ? »

Anhelo leur fit passer le portrait d'un ange déposant un baiser sur un démon, dont la gorge était tranchée. Rédempteur et racheté. Le crétin ne prenait même pas la peine de regarder. Voir quel vendeur d'art il faisait. Un tour privé, et il s'occupait à se lisser les plumes à propos d'un mariage qu'il voulait ruiner. Si Anhelo le tuait juste ici, ce ne serait pas hors de propos.

« Je ne sais pas. Je ne l'ai pas vue, » admit-il. Le pincement de culpabilité dans sa voix ne relevait pas du jeu d'acteur. « Mais elle était aussi contente que possible avant que je la quitte ce matin. Parnesse est tout son monde. »
Fiero prit une bouffée de sa cigarette de Halo. Il cracha sa fumée directement en direction de la peinture à l'huile. Anhelo en eut mal aux dents. « Et elle est tout ton monde. Je suis surpris que tu ne sois pas déjà là-bas, dit-il.
– Oh, crois-moi, j'aimerais y être. Mais tu sais comment c'est. Les ordres du boss sont que je m'occupe de cet endroit, répondit Anhelo avec un sourire derrière lequel bouillonnait le venin. Par ici, Fiero. Nous avons une toute nouvelle exposition que je voulais te montrer. Je me suis dit que je pourrais avoir besoin de ton œil d'expert.
– Qu'est-ce que t'as pour le vieux Fiero ? » demanda-t-il. Il traversa la porte qu'Anhelo tint ouverte pour lui. L'air dans cette pièce était notablement plus froid et plus sec que dans l'antichambre principale. « Ma spécialité c'est plutôt, tu sais, tout ce qu'est contemporain. Modernisme, qu'ils appellent ça. Toi aussi, tu trempes les doigts dans ce bain de sang ?
– On peut dire ça, » répondit Anhelo. Pourquoi voulait-il à ce point dire des choses insignifiantes ? Au moins étaient-ils sur le chemin. Il fit un geste en direction des murs autour d'eux, festonnés qu'ils étaient de panneaux de bois récupérés dans des églises vieilles-capennanes. Au plafond se trouvaient d'authentiques corniches arrachées des mêmes lieux, en chêne et cerisier. « Bienvenue dans l'exposition de la Vieille Capenna.
– Vieille Capenna ? Anhelo, un gars comme vous, vrai... Qu'est-ce que c'est ? »

Même un rustaud comme Fiero savait qu'il y avait quelque chose de spécial en le voyant. C'était en effet quelque chose de spécial. Deux fois plus grand qu'Anhelo et deux fois plus large que Fiero, la lame du Guerrier vieux-capennan était redoutable même dans la mort. Un orage d'angles tranchants, une symphonie de métal, Anhelo n'avait jamais vu une telle œuvre. Il ne savait pas non plus où Evelyn l'avait trouvée.

Mais il savait que s'il pouvait faire que Fiero se mette à un emplacement particulier, la hache qu'il tenait lui couperait la tête pendant que la lumière l'illuminerait au travers des vitraux. Et c'était un délice de travailler pour.

« Impressionnant, n'est-ce pas ? » demanda Anhelo. Il posa maintenant sa main sur l'épaule de Fiero et l'approcha de cette merveille. La tête de la hache à elle seule était de la taille d'une personne roulée en boule. « Un nouvel arrivage. Je voulais connaître ton avis sur la manière dont nous l'exposerions. »
Fiero, pour la première fois, retira sa cigarette de Halo de sa bouche. « La taille de ce truc. Je me demande ce que je ferais avec une telle hache...
– Tu veux dire, mettre les mains dessus ? » proposa Anhelo. Plus près, plus près... « Nous pouvons la faire descendre. Tu pourrais essayer d'en donner un coup, si tu veux. »
Fiero lui lança un regard d'enfant à qui l'on aurait dit qu'il prendrait ce qu'il voudrait dans la confiserie. « Vous dites ça pour de vrai ? Vous feriez ça pour moi ?
– Pour mon vieil ami, Fiero ? N'importe quoi. » Anhelo sourit. Son sang battait dans ses veines, de plus en plus fort à mesure que l'occasion approchait. « Tenez-vous juste là et je vais y monter pour la descendre. »

Fiero posa ses pieds à l'endroit parfait. La lumière était déjà sur ses chevilles ; c'était le moment.

Anhelo sifflait en faisant le tour de la plinthe. Il grogna même comme s'il allait vraiment monter. En fait, tout ce qu'il avait à faire, c'était couper un petit câble, presque invisible. Il n'avait même pas besoin de couteau pour le faire – il suffisait d'un ongle.

Il s'avérait que, qui que fût le guerrier, la hache soudée à son bras était encore aiguisée. La tête de Fiero fut coupée proprement. Le sang jaillit en un arc parfait autour de la statue, puis atterrit dans les rainures qu'Anhelo avait passé toute la matinée à graver. Des lettres sanglantes au pied du guerrier disaient cet avertissement : mort aux traîtres.

Il s'autorisa un moment pour admirer son œuvre – la manière dont la lumière multicolore jouait sur l'écarlate du sang de Fiero, le contraste de son corps contre le sol de marbre blanc, lisse. C'était presque parfait. Après une seconde à ajuster la posture du corps pour être en accord avec celle d'une icône proche, l'image était achevée.

Et ce n'était pas trop tôt. Anhelo avait trois heures à sa montre. Il avait une demi-heure pour traverser la ville.









Conduire soi-même était de mauvais ton. De la même manière qu'il n'avait pu tuer Fiero avec la méthode facile la nuit dernière, son cerveau ne le laisserait pas se mettre dans n'importe quel vieux taco et conduire jusqu'au mariage. Si le jour venait jamais où Anhelo devrait choisir entre la mort et se montrer à une fête dans une tenue à la mode du mois dernier, la seule chose qui pourrait faire pencher son avis serait l'idée de Délinquant endeuillée.

Même quand le temps pressait, il ne pouvait se forcer à voler une voiture et conduire, qu'importe la vitesse de cette voiture. Et, bien sûr, il s'était tant concentré sur l'idée de donner une belle mort à Fiero qu'il n'avait pas pensé à réserver un conducteur. Il n'avait pas le temps d'attendre une voiture approuvée par les Maestro – ce qui voulait dire, horreur des horreurs...

Prendre un taxi.

Mais tout allait bien. C'était pour Délinquant, et il ne voulait vraiment pas conduire lui-même. Tout irait bien. Les taxis connaissaient les routes de la Nouvelle Capenna comme personne, non ?

Il dépassa les larbins aux portes et dévala les marches. Dehors, une flotte de voitures se tenait prête, à attendre n'importe quel péquenaud qui voudrait payer leur prix. Les yeux d'Anhelo atterrit sur la plus belle d'entre elles – le conducteur à l'extérieur portait un veston croisé, adapté au meurtre. Sa voiture était élégante, aussi – toute noire polie d'accents dorés. Avec cet homme, cela n'aurait même pas l'air d'une virée en taxi.

« Hall de la Grande Capenna, au plus vite, dit Anhelo en s'asseyant sur le siège arrière. Faites-moi ça en un quart d'heure, et je vous achète ce que vous voudrez.
– On y sera, Boss, on y sera, » assura la conducteur. Un sourire lui fendit le visage – quelque chose ne tournait pas rond avec ses yeux, quelque chose comme un feu crépitant, prêt à naître.

Mais à la seconde où Anhelo eut cette pensée, les verrous des portes se bloquèrent. Les poils de sa nuque se hérissèrent. Peut-être était-ce le stress de la situation, mais n'y avait-il pas quelque chose d'étrange ici ? L'odeur de cerise lui restait sur la langue ; il savait bien assez que les nettoyants industriels les plus efficaces se servaient de la cerise pour cacher l'odeur du dissolvant. Et bien que l'intérieur de la voiture fût somptueux et neuf, c'était trop neuf. Un taxi n'était pas si parfait.







« Hall de la Grande Capenna. Un grand jour pour vous, hein ? » La voix du conducteur était douce et aiguë, mais la brûlure était toujours là dans ses yeux quand il réajusta le rétroviseur. « Monsieur Anhelo.
– Vraiment grand, » confirma Anhelo. Il ne détourna pas le regard de ce gars. « Pensez-y, mon offre tient toujours. Je me fous de qui vous êtes. Aujourd'hui, plus que n'importe quel autre jour, si vous m'emmenez là où je dois aller – je vous aurai ce que vous voudrez. »

Le conducteur les fit foncer dans la rue. Quel que soit son vrai but, il n'avait pas peur d'appuyer sur la pédale. Les lumières de la ville autour d'eux devinrent des rais de lumière en quelques minutes. Les autres voitures s'écartaient de leur chemin et klaxonnaient quand elles n'y arrivaient pas. Chaque virage les envoyait d'un coin à l'autre de la voiture. Quelque chose cliqueta dans le coffre – quelque chose comme du verre, quelque chose qui avait l'air cher.

« Vous ne pouvez pas m'avoir ce que je veux, » rétorqua le conducteur, toujours doux, toujours professionnel.

Anhelo chercha des yeux le badge de cet homme. Là, au niveau de la cloison, il le vit – un portrait esquissé et des informations de base. Antonio Prompt. Quel nom pour un conducteur. Pas un nom qu'il avait déjà entendu, non plus. Il s'en serait souvenu.

Mais, à y penser, ce visage n'était-il pas un peu familier, aussi ? Le nez, en particulier – cassé une fois et mal soigné, comme une craquelure dans le béton.

« Oh, les choses commencent à se mettre en place pour vous, hein ? demanda Antonio. Ma tronche. Vous l'avez déjà vue. »
Anhelo serra ses doigts autour de son couteau. Un malheur n'arrive jamais seul. « Possible. On a déjà eu affaire ensemble, Antonio ? Parce que ça peut attendre. Aujourd'hui, c'est le jour du...
– Mariage de votre fille, je sais, le coupa le conducteur. Je sais tout sur vous. C'est comme ça que je vous ai eu si facilement. Cette voiture, cette tenue. Je n'étais pas sûr que ça fonctionnerait, mais vous les vampires, vous êtes si faciles à comprendre. Votre addiction au luxe est pathétique. »

Voiture volée et tenue volée. Peut-être n'était-ce pas une coïncidence.

« Vous ne vous appelez pas Antonio.
– Non, en effet. Je m'appelle Severo. Il y a trois ans, vous avez tué mon père le jour de mon anniversaire, » expliqua-t-il avec un sourire sinistre. Il donna un coup de volant à droite. Des lumières étincelantes remplirent le taxi tandis qu'ils s'engouffraient en sens inverse de la route. « Félicitations pour le grand jour. J'espère que votre fille aura aussi mal que moi. »

Anhelo plongea pour le saisir au travers de la cloison, mais même plonger son couteau dans la poitrine de Severo ne suffisait pas à prévenir ce qui arrivait. Un énorme transporteur des Riveteurs les fracassa comme un rhox en colère, Anhelo vit rouge, puis blanc ; sa tête cogna contre la cloison. La dernière chose qu'il entendit avant que ses oreilles ne sifflent fut le rire maniaque de Severo.

Mais même pendant qu'il dansait aux bords de l'inconscience, il ne se laissa pas capituler. Il ne pouvait pas. Pas aujourd'hui. Pas avec si peu de temps à perdre. Et Severo avait eu raison à propos d'une chose :
Anhelo ne pouvait pas lui donner ce qu'il voulait.

Il allait arriver à ce mariage. Qu'importe s'il ressemblait à un chevreuil écrasé et encore chaud, qu'importe si tout ce temps la tête lui tournait comme une roulette, il y arriverait.

Au moment où la voiture s'arrêta de bouger, c'était sa seule pensée. Il avait du verre plongé dans la chair ; un éclat de la taille de sa dague lui transperçait l'avant-bras. Anhelo l'arracha, puis libéra d'un coup sa main clouée à l'épaule de Severo. Il se tira de la voiture. S'il avait été mortel, son estomac aurait été vidé – mais il y avait des avantages à la non-vie, et la liberté de ne pas vomir en était une.

Mais il n'y avait pas que des bonnes nouvelles. Anhelo posa une main sur l'épave de voiture afin de reprendre équilibre, seulement pour entendre de grands cris derrière lui.

« Ce serait pas un Maestro avec notre marchandise ?! »

Anhelo souffla. Marchandise. Le machin dans le coffre, le verre. Il se traîna à l'arrière de la voiture pour voir ses peurs confirmées.

Qui que fût cet Antonio, il transportait du Halo de Riveteurs.

Les Riveteurs qui l'avaient à l'instant mis hors de route, et qui voulaient leur marchandise. Les Riveteurs qui l'encerclaient, pieds-de-biches et clefs à molette en main. Il pouvait les entendre même sans les voir.

Il avait un quart d'heure, peut-être, pour se rendre au mariage avant de manquer à Délinquant. Il pouvait difficilement voir, sa tenue était écharpée, il avait tué deux personnes en un jour, et chaque os dans son corps le faisait souffrir, fraîchement brisé.

Mais tandis que les gros durs se rapprochaient de lui, tout ce à quoi il pouvait penser, c'était au grand jour de Délinquant. Il avait bien fait de prendre ce boulot, non ?

Eh bien, il ne laisserait pas cette erreur ruiner le mariage.

Anhelo, ensanglanté, battu, tira un couteau de sa botte. « Vous voulez danser ? se moqua-t-il. Alors dansons ! »

Les péquenauds reconnaissaient une invitation quand ils en voyaient une. Des bruits de pas se précipitèrent autour de lui, de plus en plus proches. Un rhox lança un morceau de barre d'armature à la tête d'Anhelo. Des réflexes surnaturels furent la seule chose qui le firent tenir debout – il n'avait pas vu le coup venir mais sentit le vent au-dessus de sa tête. Mais esquiver avait un prix élevé : Anhelo ne put retrouver son équilibre à temps.

Il tomba face contre la route. Du verre plongea dans ses joues ; la cendre couvrit sa langue. Quand il roula de côté, il vit les Riveteurs rassemblés mais ne put distinguer leur visage à cause du monde qui tournait autour de lui. Dans ce flou, il vit Délinquant, et dans le hurlement des klaxons et des moteurs qui l'entouraient, il entendit sa voix.

Tu promets, hein ?

Combien de fois le lui avait-elle demandé ? S'il se posait pour compter, sans doute plus de fois qu'il n'y avait de lumières dans cette ville.

« Je... J'arrive... » marmonna-t-il. Il posa ses genoux plantés de verre dans l'asphalte et se mit debout non sans mal.

Il ne vit pas le couteau dirigé sur son dos.

Mais il n'eut pas à le voir – Toluz l'avait fait.

Le couteau tomba au sol un instant avant son propriétaire. Si le craquement de douzaine d'os et les murmures frénétiques de « l'Eteigneuse » ne lui avait pas révélé qui était venu à son aide, les ténèbres soudaines auraient suffi. Un nuage noir engloutit tout ce qui se trouvait dans sa vue. A l'intérieur, il entendit des râles de mort et des sternums broyés, des rêves soufflés et des espoirs éteints. Quand tout fut fini, elle était la seule encore debout – sans une goutte de sang sur sa tenue.

Elle lui tendit la main. Il la regarda un instant, regarda le sang sur sa paume, et considéra ses options. Il pouvait essayer de s'occuper tout seul de cela, mais... que penserait la Famille s'ils entendaient parler de cela ? Se faire botter le cul par un troupeau d'imbéciles, à avoir besoin de l'aide de Toluz. Le boss ne prendrait pas ça à la légère.

« Ne laisse pas ta fierté se mettre en travers du chemin, conseilla-t-elle. Tu es de ma famille, Anhelo. »
Cela le prit un peu au dépourvu. Les vagues du monde continuaient de rouler – mais sa main était une amarre. « Tu m'as suivi ?
– Je protège mes investissements, » répondit-elle. Elle enroula le bras d'Anhelo autour de son épaule. Cette canne les supportait tous les deux, à présent. Ensemble, ils se dirigèrent sur le côté de la route, où elle avait une voiture prête qui les attendait. « Et je... j'avais quelques regrets à propos du boulot. »
Il rit, ce qui lui fit seulement cracher du sang. « Oh ? Toi, tu as quelques regrets ? Dis-m'en plus. »
A sa grande surprise, elle rit, elle aussi. « Ça doit sembler généreux de ma part, hein ? » Ses acolytes ouvrirent la porte et aidèrent Anhelo à se mettre sur le siège arrière de sa limousine. L'attendant dehors, un soigneur et un gars, une nouvelle tenue dans les mains. Un designer, même. « Mets donc ça, Anhelo. Si quoi que ce soit t'arrivait, Parnesse n'arrêterait jamais de me le reprocher. »



La route va vite quand on a la tête qui tourne. Il ne pouvait rien retenir de tout cela – sa chair qui se recousait, l'assistant qui le changeait, de ses habits déchirés dans ses nippes toutes nouvelles. Pendant que les lumières flottaient autour de lui, tout ce qu'il pouvait faire était vérifier l'heure. Dix minutes. Huit minutes. Cinq.

Promets ?

Quand ils arrivèrent au Hall de la Grande Capenna, il avait à peine commencé à prendre ses repères. Mais il savait, même alors, que si son cœur battait tout de même, le métronome qu'il suivrait : sa fille. La pensée de Délinquant recroquevillée dans sa chambre de mariée à se demander où il était...

Il se jeta hors de la voiture sans attendre qu'elle fût à l'arrêt. A sa grande surprise, il vit Toluz faire de même – bien qu'elle eût l'air plus sereine que lui. Les Obscura n'avaient peut-être pas autant de style, mais ils savaient comment garder la face.

Et, c'est vrai, peut-être que sa canne était classe.

La fête commença au moment où ils passèrent l'entrée. Tout autour d'eux, ce n'était qu'or, perles, plumes et soie. Les Obscura en gris digne avaient sourires et joues rougies, le champagne égayant leurs esprits ; les assassins Maestro discutaient de choses insignifiantes, grâce au Halo. La musique jazzy donnait un certain rythme même au pas fatigué d'Anhelo.

Proche de lui, Toluz lâcha un soupir de soulagement. « J'aurais pensé que ton équipe aurait déjà commencé une baston.
– Et ruiner une si belle nuit ? N'y pense même pas, rétorqua Anhelo. Si quiconque devait commencer une baston, ce serait l'un des tiens. »
Elle se fendit d'un sourire amusé et secoua la tête : « Pas ce soir, pas ce soir. » Comme lui, elle cherchait sa fille dans la foule. Deux Obscura à l'autre bout du hall la lui avaient déjà signalé. Toluz tira une enveloppe de sa veste et la lui offrit. Le papier était noir et crêpé, scellé de cire noire. « J'avais mes doutes à propos de tout ça. Les gens comme moi n'ont pas tendance à se réunir facilement. Trop de sang sur nos mains. Mais voir tout ça, et comment tu t'es mis là... j'ai peut-être été trop sévère avec toi. J'ai eu tort de te faire sauter dans tous ces traquenards. La prochaine fois que tu as besoin d'une information, c'est pour moi. »
Il baissa les yeux sur l'enveloppe comme il avait regardé sa main. Une fois de plus, la réponse lui sauta au visage. Il la refusa d'un geste de la main. « Ecoute, je comprends. Les gens comme moi passent trop de temps à penser au boulot, tu avais besoin de savoir que ça importait pour moi. On peut laisser les affaires pour plus tard. »
Toluz lui accorda un acquiescement respectueux. Elle cacha de nouveau l'enveloppe, puis prit un verre du plateau d'un serveur qui passait. Elle le leva à son intention avant sa sortie : « Félicitations, Anhelo.
– Toi aussi, Toluz, » lui souhaita-t-il. Il remarqua les escaliers qui montaient à la suite des épouses et ne perdit pas de temps. Les dames de chaque côté lui proposèrent un peu de courage liquide pour ses problèmes, mais il n'en avait aucun besoin. Ce dont il avait besoin, c'était d'être monté là haut dans trois minutes.

C'est pourquoi lorsque l'un des laquais le saisit par le bras, il perdit le dernier peu de patience qu'il gardait. Même quand il se rendit compte qu'il était plus pâle que les fleurs qui débordaient de l'urne d'une cariatide proche. « Tu ferais mieux d'avoir une bonne raison de faire ça, claqua-t-il.
– Boss, on a perdu des gars à Caldaïa... »
Anhelo se pinça le nez : « Qu'est-ce que je viens de dire ?
– Que je ferais mieux d'avoir une bonne raison, répéta-t-il.
– Ouais. Ce n'en était pas une. Va trouver quelqu'un d'autre pour ce rapport. Dis au chef que tu n'as pas pu m'atteindre si la question vient à se poser, dit Anhelo. A moins que nous ayons des brutes qui défoncent les portes, pour les huit heures à venir, la seule famille qui m'importe est dans cette pièce. Maintenant, tire-toi. »

Au moins il n'eut pas à se répéter. Le laquais partit, emportant avec lui ce qui restait d'aura de travail. Ne restait que la suite des épouses. A l'intérieur, il pouvait entendre Délinquant et ses amis bavasser et éclater les bulles joyeuses du rire.

A ce moment, cela ne lui importait plus de savoir à quel point il avait souffert pour arriver ici à temps.

Anhelo ouvrit la porte. Elle était là, sa petite fille, dans la robe de mariée de sa mère. Elles se ressemblaient tellement que cela l'interrompit dans son avancée, le souffle coupé. L'avait-il jamais vu si heureuse ? Entourée par ses amis, irradiant de joie, l'air lui-même autour d'elle semblant étinceler ? Les fleurs dans son giron ne pouvaient espérer rivaliser avec elle. Elle sauta sur ses pieds à la vue de son père, laissant le bouquet à sa demoiselle d'honneur : « Papa ! Papa, tu es là ! »







« Toujours, ma chérie. » Il l'embrassa. Il avait un nœud dans la gorge. Le nœud ne fit que grossir quand il se rendit compte que sa mère ne la verrait jamais ainsi. Anhelo était là à sa place, dès qu'il avait pu, mais...

Cela n'importait pas. Il serait là. Pour Serena, pour Délinquant, pour toujours, c'était sa promesse.

A ce jour et pour tous les jours à venir, elles étaient le centre de son monde.

Aucune œuvre d'art ne pourrait rivaliser.

Alors c'était comment ?

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L'auteur

Drark Onogard
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Eh, regarde un peu ce qu'on m'a offert pour Pâques ! Un Œuf de dingus ! Tu savais que les dingus ça pond des oeufs, toi ? Je me demande s'il y a une surprise à l'intérieur...

Cadet impatient, dernières paroles

Proposé par Dark Mogwaï le 19/06/2012

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