Ravnica… mégalopole bâtie au fil des millénaires, vaste univers urbain formé par la cannibalisation de citées abandonnées au vice et à la décadence. Parmi les bâtiments de pierre et les ruines anciennes, perdus dans un dédale de ruelles sombres et glaciales errent les ravnicains : humbles citoyens ou âmes vendues toujours prêtes à de nouvelles bassesses en échange de quelques pièces. Mentir, feindre, fuir, se mentir… Tout cela pour survivre devant la main mise des 10 Guildes qui se déchirent sans relâche dans une quête du pouvoir absolu.

Celui qui gagnera saura être malléable, il pourra plier sans rompre et composera avec ses meilleurs ennemis… Sans foi, ni loi.

Ravnica… Hasbro. Vous n’avez pas saisi le lien ? Hasbro a commencé avec une figurine en plastique assez sympathique : Joe, métier : G.I. Ensuite, de nombreuses prises de contrôle ont permis au papa de Joe de devenir propriétaire des marques Monopoly, Trivial Pursuit, Playskool, Pictionary, Cluedo, Atari, Teletubbies, des dérivés du Pokémon et de Star Wars, de très nombreux jeux électroniques, des firmes de bonbons et bien d'autres encore. Et même de Wizards of the Coast, le propriétaire d’un certain jeu de cartes à collectionner : Magic l’Assemblée.

Fusion, acquisition, alliance, plan de licenciement, délocalisation, exploitation, profit, sur-profit, politique… Oui, politique. Car Paul Dundes Wolfowitz, directeur d’Hasbro de 1995 à 2001, membre du comité de direction, est aussi une grande tête pensante de l’administration Bush : celle qui a trouvé les justifications juridiques de l'invasion de l'Irak.

Ravnica… Et si cette société déchue et corrompue n’était qu’une caricature d’Hasbro, clin d’œil cynique des artistes de Wizards, lassés de prostituer leur talent pour des financiers au cœur noir ?