Première partie d'une potentielle série d'articles, potentiellement sporadique, potentiellement infinie, qui se penchera chaque fois sur sept légendes de Magic ou événements majeurs ! Cette série est inspirée par cette chaîne, dont viennent les six premières légendes et l'idée de l'article, ainsi que de cet article.
Les sept légendes (I)
Kelsien, la Peste : Kelsien est un chasseur humain de grande renommée vivant sur le plan d'Ikoria, dominé par les monstres. Nommé ainsi grâce à sa connaissance approfondie et son utilisation de toxines en tout genre lorsqu'il chasse, Kelsien a récolté la réputation légendaire de l'un des plus grands braconniers du plan.
Il porte sur lui les défenses, les fourrures et les peaux des créatures tombées sous le coup de son arc et les vend dans les sanctuaires humains, vivant de cet obscur marché. Bien qu'il chasse sans doute majoritairement dans les forêts pluviales de Zagoth, son alignement de couleurs semble indiquer qu'il répond aux ordres de Drannith ou y dirige la plupart de ses ventes.
Les raisons l'ayant poussé à devenir trappeur sont inconnues, mais ses paroles rapportées dans le texte d'ambiance du collet entravant semblent indiquer qu'il serait dans une vendetta personnelle contre les monstres, à moins qu'il ne soit seulement d'une cruauté sans bornes. Ses méthodes sont barbares, et il lui arrive fréquemment d'attraper de petites créatures afin d'attirer des proies plus conséquentes.
Cependant, la fin justifie les moyens, et la fin qu'est la gloire est atteinte : seul Chevill, fléau des monstres le surpasse en célébrité. Sans doute leurs chemins se croisent-ils fréquemment puisqu'ils traquent tous deux les monstres les plus rares et les plus dangereux.
Nous ne saurions affirmer que Kelsien est encore de ce monde, au vu de l'illustration de la proie facile, véritable allégorie de la déroute continuelle des chasseurs.
Traxos, fléau de Kroog : Il y a des siècles, les deux frères Urza et Mishra se sont querellés après avoir trouvé chacun une moitié d'ancienne lithoforce qui résulta en une guerre sans merci qui ravagea le continent dominarian de Terisiare.
Kroog, la capitale de Yotia était le foyer de Kayla bin-Kroog, fille du Seigneur de guerre et épouse d'Urza, seigneur grand-artificier. En cela, la ville constituait un point stratégique pour Mishra, qui l'infiltra avec son armée Falaji sous prétexte de paix, la démolissant avec l'aide de ses dragons-machines phyrexians, lesquels intimidaient les constructions sous l'influence de sa pierre de faiblesse. Bien qu'Urza et ses forces fussent finalement victorieuses, et Kroog libérée, la capitale autrefois resplendissante avait été réduite à l'état de ruines par les pillards.
Traxos resta enterré ainsi des millénaires sans être perturbé, avant qu'un gigantesque sylvin ne soit déraciné sur l'île actuelle de Yavimaya, déplaçant Traxos de sa millénaire immobilité.
Quoique cela ne soit pas clairement précisé, il est hautement probable que Traxos soit l'un des dragons-machines utilisés par Mishra pour mettre à sac la capitale de Yotia, et son incapacité à se dégager sans qu'on ne lance un sort historique pourrait montrer sa servitude complète au joug de la pierre de faiblesse et de son maître – mais d'être un artefact sur la terre naturelle de Yavimaya est sans doute déjà un arrêt de mort.
Kalitas, chef de sang des Ghet : Tandis que les Eldrazis étaient enfermés sur Zendikar, certains les prenaient pour des dieux, et une secte effectuait des rituels sanglants au nom d'Ulamog, qui de son influence les a corrompus par le moyen d'une infection. Quand les Titans élargirent les barreaux de leur prison, une vague de pouvoir submergea Zendikar, transformant les cultistes en vampires.
À l'heure actuelle, cinq familles menées par des chefs de sang immortels règnent sur le continent de Guul Draz. Kalitas est à la tête de la famille la plus pauvre de Malakir, la famille de Kalastria méprisant royalement ces ploucs considérés comme ne valant pas mieux que des rats d'égouts.
Quand les Eldrazis brisèrent définitivement leur prison, l'influence corrompue d'Ulamog frappa les cœurs des vampires qui n'étaient que ses créations, presque la moitié des vampires lui fut donc immédiatement asservie. Ces pions d'Ulamog menèrent leurs frères à faire éclater une guerre civile entre vampires.
Kalitas succomba à l'appel d'Ulamog et se fit chef des vampires asservis contre Drana, libératrice de Malakir qui menait les vampires libres. Considéré à présent comme Kalitas, traître des Ghet, lui et ses drones se battirent aux côtés des entités qui détruisaient leur monde, complètement soumis à la volonté d'Ulamog.
Avec la défaite de ses maîtres, l'état de Kalitas est aujourd'hui inconnu. Qui sait, la prochaine édition répondra-t-elle à cette question ?
Amirale Beckett Hardiesce : Il y a plus d'un siècle, les cités côtières de Torrezon ont été assaillies par la Légion du Crépuscule. Plutôt que de se soumettre à cet empire, les habitants de ces villes, connus pour leur talent en matière de constructions navales, s'enfuirent vers les hautes mers où leur liberté serait conservée.
Ils commencèrent à piller sur les routes commerciales et à chercher des trésors afin de subvenir à leurs besoins, devenant les premiers pirates. Dans sa jeunesse, Beckett Hardiesce était capitaine du Fléau et obtint une réputation glorieuse quant à son aptitude comme duelliste et sa maîtrise de la magie d'enchantement. Il était dit que la figure de proue de son navire était imprégnée de sa magie, rendant son équipage plus chanceux, plus rapide et plus fort.
Entretenant une rivalité féroce avec le capitaine de l'Œil de Calamar, Jareth Vigisl (traduction non-officielle de Jareth Wake), leur conflit vit son apogée lors d'une bataille sanglante où leurs deux flottes entrèrent en collision. Après des heures de combat sans que personne ne prenne clairement le dessus, les capitaines voulurent mettre fin au combat, mais ne pouvaient démêler leurs navires. Ils décidèrent donc d'en faire un terrain neutre, faisant de ces navires entrelacées la cité flottante de La Rade, joyau de la naissante Coalition des Hardis.
Depuis lors, Hardiesce a été élevée au rang d'amirale et contrôle la plus vaste flotte des mers connue sous le nom de Flotte des grands fonds. Ses pirates se reconnaissent grâce aux cordes qui composent une partie de leur habillement, comme emblème des liens qui unissent les navires de la flotte, et la Coalition.
Le Massacre de Reito : Il y a des siècles, le plan d'Ulgrotha connut un temps de grande destruction qui eut des répercussions dans tout le Multivers, affaiblissant la frontière entre le monde matériel et le monde immatériel sur le plan de Kamigawa.
Konda, seigneur d'Eiganjo vit cela comme une opportunité de voler à O-Kagachi, divinité parmi les divinités, de quoi donner au royaume des mortels un pouvoir durable. Enragé, O-Kagachi, kami vengeur envoya une armée d'esprits dans le monde physique pour reprendre ce qui fut pris, ce qui déclencha un conflit de vingt ans qui dévasta une grande partie de Kamigawa.
Le royaume des mortels était aussi peu préparé que mal équipé pour la guerre contre des esprits immortels, et de nombreux villages dominés par le seigneur Konda furent pris par surprise lorsque les kamis se tournèrent contre eux. La ville de Reito fut la première à tomber face au massacre et son destin est connu dans les chroniques comme l'une des plus grandes batailles du plan.
Les shamanes chantèrent et prièrent pour leur protection, ce qui n'eut aucun effet : la horde des kamis déferla, massacrant la moindre âme qui vive dans un instant dont on se rappelle sous le nom de massacre de Reito. Même la terre ne fut pas épargnée. Les forces de la ville se regroupèrent, mais les forces des kamis étaient inébranlables. Les vies arrachées furent si nombreuses qu'un nouveau kami émergea des cendres de Reito, Horobi, gémisseur de la mort, incarnation de la douleur et de la peur.
Cet événement marqua le début de la Guerre des Kamis, qui dura vingt ans, et même après la guerre Reito fut réduite à l'état de ville fantôme.
Par ailleurs, « Reito » ressemble assez au japonais pour « exemple ». Ironique, quand on sait que ce massacre servit d'exemple pour la vengeance des kamis.
Le Royaume perdu de Vithia : Avant que la Scission ne divise le plan d'Alara en cinq éclats, un ancien empire basé sur le mana blanc régnait sur les terres de Vithia et luttait constamment contre les forces maléfiques de la région.
Quand Alara se scinda, Vithia perdit l'accès aux manas blanc et vert. Perdant leurs principales sources de magie, les sorciers de Vithia ne purent défendre leur royaume, qui devint la proie des démons et des nécromanciens qui devinrent plus puissants avec la prolifération du mana noir.
Malgré le génie militaire de Sedris, le roi de Vithia, et le talent de ses chevaliers, leur défense faillit et les châteaux devinrent des cités habitées par les morts sur lesquelles régnaient des abominations. Le dernier bastion de l'empire était la capitale, commandée directement par le roi.
Sedris garda bien sa ville, mais ne protégea pas aussi bien son esprit et fut séduit par les forces du mal. Les démons le tentèrent avec des rêves de puissance et il succomba à leurs mensonges : contre les milliers de vie de son royaume, Sedris, le Roi traître obtint le pouvoir et la morte-vie. Avec sa trahison, c'était la fin de Vithia.
Les survivants fuirent avec le mot « Grixis » en bouche, qui signifie dans leur ancienne langue « Traître », d'où le nom du plan.
La capitale de Vithia est désormais connue sous le nom de Sedraxis, plus grande nécropole du plan. La mémoire des Vithiens a oublié une grande partie de leur histoire et sont constamment traqués par les morts-vivants sur Grixis à cause de leur grande quantité de « vithe », c'est-à-dire d'énergie vitale. Ils vivent donc en ermites et se cachent grâce à des illusions, mais ils espèrent encore à ce jour dans ce monde infernal, retrouver leur foyer.
Tuktuk l'explorateur : Les gobelins ont souvent une vie courte, mais sur le dangereux plan de Zendikar, il est fréquent qu'elle le soit plus encore. Ils se divisent en trois clans : les Lavemarches, les Grotags, et les Tuktuks. Ces derniers sont menés, vous l'aurez compris, par Tuktuk, qui n'est pas tout à fait un gobelin.
Tuktuk était un gobelin aventureux, courageux pour un gobelin, curieux, voulant toujours s'aventurer en profondeur dans les ruines renfermant les objets les plus brillants de Zendikar. Il n'était ni un combattant remarquable, ni un meneur charismatique, mais sa curiosité brûlait comme une flamme pure. Il était aussi vraiment bien con.
Tuktuk savait que le seul moyen pour acquérir le respect de ses pairs était d'obtenir un trésor comme on n'en avait jamais vu. Jurant de ne revenir qu'avec l'artefact le plus incroyable de l'histoire gobeline, il plongea dans une ruine jamais explorée, mais connue pour son danger – car, rappelez-vous, il était vraiment bien con.
La ruine que Tuktuk avait choisie avait été altérée par des millénaires d'influence Eldrazi. Les murs étaient recouverts d'une croûte de formations rocheuses artificielles qui imitaient les formes de hédrons, et l'air était imbibé de paroles muettes d'anciennes horreurs. Tuktuk avait peur, mais il poursuivit, son courage soutenu par sa tragique stupidité.
Dès qu'il eut trouvé sa récompense, Tuktuk fut promptement tué. Il découvrit (malheureusement) un hédron massif et incroyablement puissant fusionné avec le mur de la caverne, le toucha (stupidement), et déclencha (inévitablement) un ancien piège runique. Le piège explosa avec de sombres énergies, rompant sa peau et fragmentant ses os – mais aussi en libérant une libre mesure de magie Eldrazi. Et ce qui se passa ensuite fut plus étrange encore.
Le piège mystique d'hédron, créé pour protéger l'intégrité des ruines, lutta pour remplacer ce qui avait été perdu. La magie imprégnée d'influence Eldrazi tira de la pierre des murs de l'ancienne chambre, fusionnant le tout afin de former une créature vaguement humanoïde. Ce qui en résulta fut un golem de pierre massif et puissant, mais gardait une étrange ressemblance avec l'explorateur trépassé. Même si les entrailles de Tuktuk était répandu à travers la caverne, son esprit (vraiment bien con, souvenez-vous) et sa mémoire furent piégés dans la pierre, lui donnant une forme goblinoïde – mêlant l'esprit de Tuktuk avec l'ancienne magie Eldrazi.
La créature de pierre n'était pas Tuktuk. Mais, d'une certaine manière, elle l'était.
Quand le goblem émergea de la ruine, sa nouvelle et intimidante forme émerveilla et asservit les membres de sa tribu. Ils étaient stupéfiés de sa forme-midable, son courage intrépide, ses muscles faits de beaux artefacts de pierre. Ils le surnommèrent Tuktuk le Reparu, et il devint le plus célèbre des siens. Ce jour précis le fit chef de clan, qui finit par être nommé la tribu Tuktuk.
L'histoire aurait pu finir là. Mais il enseigna un jour aux gobelins qu'ils deviendraient plus forts en mangeant des hédrons et autres pierres magiques. Ironiquement, ce fut aussi ce qui marqua sa fin : Zada, broyeuse d'hédron, écoutant le sage conseil de Tuktuk, le mangea.
C'est tout pour cette semaine. N'hésitez pas à marquer votre enthousiasme en commentaires si vous en voulez d'autres, ou à demander que je traite de telle ou telle légende ! Je me pencherai avec plaisir sur les plus obscures d'entre elles, mais je préviens : pas de Gideon, Urza et autres personnages majeurs : je veux du pittoresque !
Le 19/08/2020
Excellant article. Surtout sur Tuktuk. Quelle stupidité ! ^^
Sinon, l'amateur d'anges que je suis serait ravi d'en voir un dans un prochain article.
Je propose Linvala ou Sigarda.
1 réponse(s)
Le 19/08/2020
Sigarda sera présente dans la partie II ! Et je ferai sans doute Linvala dans la partie III, il y a des choses à en dire, à ce que je crois.
Le 18/08/2020
..............
Edité 1 fois, dernière édition par jucos le 15/02/2021
2 réponse(s)
Le 18/08/2020
Ce ne sont que des légendes mineures.
Le 19/08/2020
Joli !
Le 18/08/2020
Génial, continues comme ça !
Le 18/08/2020
C'est une excellente idée ! Est-ce que Lathliss, reine des dragons à un lore ? Si oui j'aimerais bien le découvrir
3 réponse(s)
Le 18/08/2020
Malheureusement, nous n'avons quasiment rien pour Lathliss... Pas même le plan d'où elle est originaire, pas même le récit de sa prise de pouvoir, ou une idée de sa lignée etc. A moins que je ne trouve de quoi chapeauter quelque chose à partir de l'illustration, ce sera sûrement un non.
EDIT : Je n'ai malheureusement pas assez de ressources pour justifier une entrée. Tout ce qu'on peut dire d'elle, c'est qu'elle incarne le dragon rouge type... Or, je crois que tu n'as pas besoin de moi pour l'apprendre !
Le 18/08/2020
Effectivement je le sais, merci pour la recherche !
C'est dommage que WotC n'ai rien fait sur son lore...
Le 18/08/2020
C'est malheureusement le cas d'un certain nombre de légendes... Le seul espoir qu'on ait, c'est de découvrir un jour son plan dans une édition, ce qui lui donnerait plus d'importance et de profondeur. Mais en attendant, nous devons nous contenter de "Dragon rouge lambda."
Le 18/08/2020
Excellent, j'adore le concept et la façon dont tu racontes cela !
Comme tu t'en doutais, je ne peux que te proposer mon cher Omnath
1 réponse(s)
Le 18/08/2020
Et Omnath fera donc partie de l'article II !
Le 17/08/2020
Super article! J'aimerai bien connaître l'histoire de Skwi l'immortel, savoir comment il l'est devenu et caetera si possible
1 réponse(s)
Le 18/08/2020
Je prends ta suggestion en note, et je peux même le dire : il fera partie de l'article II ! Cependant, pour garder un aspect succinct, je devrai passer sous silence les épisodes de la saga de l'Aquilon ne l'affectant pas directement... Sinon il y a de quoi faire un roman, littéralement !
Le 17/08/2020
Les remarques sur l'intelligence du gobelin m'ont bien fait rire
1 réponse(s)
Le 17/08/2020
Je ne m'en suis même pas voulu de ces truismes à répétition...