
Sujet : Mon deck Magic m'a rendu folle (ou c'est Mornebrune qui m'a appelée)
Posté par Lya, le 12 octobre à 2h43
Ok, je ne sais même pas pourquoi j'écris ça ici. Peut-être pour me convaincre que tout ça n'est qu'un jeu.
Je jouais à Magic depuis le collège, et j'étais plutôt du genre joueuse tranquille. J'adorais les jeux de combos, les decks bleus-verts avec des interactions tordues.
Et puis un jour, j'ai découvert une vieille boîte de cartes dans un cash, avec des éditions que je ne connaissais même pas. Le nom qui revenait souvent, c'était Mornebrune.
J'ai cru que c'était un set fan-made, parce que les cartes avaient un style bizarre — sombre, avec des détails un peu trop réalistes. Certaines cartes semblaient même avoir une texture différente, un genre de relief presque humide. Mais le pire, c'est qu'elles fonctionnaient : quand je les glissais dans mes decks, le jeu tournait mieux. Les sorties étaient parfaites.
J'ai gagné des tournois. Beaucoup trop facilement.
Petit à petit, les illustrations ont commencé à changer. Pas d'un coup, hein, mais... subtilement. Une ombre plus longue, un œil de trop, un fond qui semblait bouger. Je me disais que c'était juste la fatigue ou l'éclairage.
Sauf que ça n'arrêtait plus.
Et j'étais la seule à le voir.
Mes potes se moquaient : “Trop d'EDH pour toi, Lya, va dormir un peu.”
Sauf qu'une nuit, en rangeant mes cartes, j'ai remarqué une chose : chaque illustration avec des yeux de mon deck regardaient vers un point fixe, hors de la carte, comme si elles suivaient quelque chose que moi, je ne pouvais pas encore voir. Ou comme s'ils elles me fixaient.
La première de mes cartes avec ce regard singulier, c'était celle-ci

Puis il y a eu ce tournoi de Duel Commander.
Je jouais contre un mec qui avait un deck Rakdos classique. Rien d'inhabituel. Mais au troisième tour, mes cartes se sont mises à coller un peu. Je croyais que j'avais renversé quelque chose, alors j'ai soulevé une pochette.
Dessous, il y avait comme une goutte séchée, sombre, presque noire, incrustée dans le plastique.
Quand j'ai frotté... l'odeur métallique m'a pris à la gorge.
Je n'ai jamais fini la partie.
Depuis, je vois Mornebrune partout.
Dans les ombres des cartes, dans les reflets de mes vitres, dans mes rêves.
Il y a ce nom qui revient, encore et encore : Valgavoth.
Je ne sais pas si c'est le démon d'un set oublié, ou si c'est juste mon cerveau qui m'invente des mots. Mais je l'entends murmurer quand je dors. Il parle de sacrifice parfait, de nexus entre les plans.
Parfois, je crois comprendre ce qu'il veut dire.
Et puis, les infirmiers me ramènent mes médicaments.
Le psychiatre de l'hôpital me parle doucement, comme s'il essayait de m'empêcher de glisser ailleurs.
Mais parfois, pendant qu'il parle, je le vois autrement — pas dans ce monde-ci.
Dans le miroir, derrière lui, tout devient gris et tordu, comme un fragment de Mornebrune qui aurait fui le plan.
Les murs respirent lentement, et les ombres rampent sous les portes.
Je lui dis que je le vois sur le plan en sursis.
Lui, et tous les autres ici.
Des silhouettes pâles, prêtes à s'effondrer au détour d'une porte tordue, ou d'une pièce pleine de papillons de nuit qui battent des ailes comme des minutes qui s'épuisent.
Je sais qu'ils ne comprennent pas.
Mais moi, je vois les fils de Valgavoth se refermer sur eux, un battement d'aile après l'autre.
Ils disent que je ne joue plus à Magic.
Mais hier, dans la salle commune, j'ai retrouvé une carte pliée derrière un coussin.
Une plaine.
Juste une plaine.
Mais dessus, gravé à la main, on pouvait lire :
“Bienvenue à Mornebrune, Lya.”
Les cartes que l'on a retrouvées dans ma chambre :
Si vous lisez ces lignes, je souhaite qu'aucune de mes cartes ne se retrouvent entre vos mains...faites attention, peut être qu'un de vos terrains de base récupéré dans un vide grenier a un poub=voir qu'une vous ne comprendrez pas...surveillez les images...












