Les Hors-la-loi de Croisetonnerre : Bien loin de chez soi - Magic the Gathering

Les Hors-la-loi de Croisetonnerre : Bien loin de chez soi

Les Hors-la-loi de Croisetonnerre : Bien loin de chez soi

Nashi a perdu sa mère pendant l’invasion phyrexiane du Multivers. Sur Croisetonnerre, il fait de son mieux pour continuer son œuvre – mais Nashi n’a jamais su rester longtemps loin des ennuis.

  La storyline de Magic / Les Hors-la-loi de Croisetonnerre

Nashi a perdu sa mère pendant l’invasion phyrexiane du Multivers. Sur Croisetonnerre, il fait de son mieux pour continuer son œuvre – mais Nashi n’a jamais su rester longtemps loin des ennuis.

  La storyline de Magic / Les Hors-la-loi de Croisetonnerre



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le , par Drark Onogard
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Nashi a perdu sa mère pendant l'invasion phyrexiane du Multivers. Sur Croisetonnerre, il fait de son mieux pour continuer son œuvre – mais Nashi n'a jamais su rester longtemps loin des ennuis. Vous trouverez l'histoire originale écrite par Akemi Dawn Bowman ici ; pour les francophones, votre humble serviteur l'a traduit sur cette page. Un petit résumé reste disponible en fin d'article, pour qui le souhaite.

Voici la dernière des histoires secondaires se déroulant sur le plan Far West de Croisetonnerre. Ici, nous suivons Nashi, héritage de la lune, fils adoptif de la lunaréenne Tamiyo, sage parachevée, qui n'a pas survécu à l'invasion.

Les Hors-la-loi de Croisetonnerre : Bien loin de chez soi



Nashi se tenait sous une voûte de cactus surdimensionnés. La lumière du soleil se faufilait entre les courtes aiguilles, faisant apparaître des ombres entrecroisées au-dessus de ses pieds. Il recula d'un pas, s'enfonçant un peu plus dans l'ombre. La forêt de cactus était l'un des endroits les plus verts de Croisetonnerre, mais seules les fleurs sauvages les plus robustes et la végétation du désert survivaient sa la chaleur sèche.

Il en était de même pour les gens.

La queue de Nashi s'agita derrière lui, et il déroula le parchemin qu'il tenait dans ses mains, ses yeux parcourant l'histoire qu'il avait apprise par cœur. Il laissa chaque mot s'infiltrer dans son esprit, puis fit de son mieux pour l'y maintenir. Il imaginait le sort s'accrocher à son âme, comme s'il s'y enracinait. Lorsque la magie commença à le traverser, elle pulsa dans son sang comme un être vivant et volatile.

Les vibrations le firent frissonner.

« Doucement, dit la voix de sa mère à côté de lui. Il ne faut pas précipiter la magie des récits. C'est un échange, et un échange qui demande de l'équilibre. Donne de la force aux mots, et ils t'en donneront en retour. »

Ce ton familier suffit à nouer la gorge de Nashi. S'il avait fermé les yeux, il aurait pu imaginer le parfum de fleurs et d'épices qui flottait toujours sur ses robes, et le frôlement de l'air qui chatouillait ses joues chaque fois qu'elle passait devant lui. Au lieu de cela, il leva les yeux pour apercevoir la silhouette chatoyante de feue sa mère.

Il ne s'était toujours pas habitué à cette version d'elle – pas vraiment vivante, mais pas vraiment disparue. La Tamiyo qui existait maintenant n'était qu'un recueil de souvenirs, un parchemin d'histoire animé qui représentait tout ce qu'elle avait été.

Tamiyo se déplaçait comme une aura pixelisée, et l'air autour d'elle crépitait de lumière. Elle s'approcha de Nashi d'un pas. « Trouve l'équilibre. »

Nashi respira lentement et laissa l'histoire couler en lui. Il récita les mots avec précision, racontant l'histoire d'une plante jaillissant à la vie à partir d'une simple particule de sable, chaque vrille poussant à des hauteurs impossibles, contrôlée par la volonté de son créateur. Une arme née de la terre.

Au moment où Nashi prononça le dernier mot, une jeune pousse se détacha du sol du désert, s'élevant lentement vers la lumière du soleil.

« C'est tout, dit patiemment Tamiyo. Maintenant, termine l'histoire. Donne-lui de la vie. »

La vie. Le mot frappa Nashi comme un coup de poing et, en un instant, son esprit fut ramené au jour où la Vagabonde avait tué ce qui restait de Tamiyo. Il ne savait pas si sa mère était toujours là – si une partie d'elle avait réussi à survivre à sa transformation – mais cela n'avait pas d'importance. La perte subie ce jour-là avait été tout aussi brutale que le jour où il avait appris qu'elle avait été parachevée.

Nashi vacilla, et la pousse poussa un faible frisson avant de s'enrouler à nouveau dans le sable.

Il resserra sa prise autour du parchemin, les moustaches se contractant. « Je ne peux pas le faire. Je ne suis aussi doué que tu l'étais. »

La forme fantomatique de Tamiyo vacillait entre l'existence et le néant ; elle tendit la main pour soulever le menton de Nashi. Il ne sentait rien, mais il essayait quand même de l'imaginer.

« Tu es facilement distrait par des choses que tu ne peux pas contrôler, dit-elle. Je comprends ton chagrin, mais tu ne dois pas le laisser interrompre le cours de ton histoire. Tu dois rester concentré. »
Il haussa les épaules. « Je peux me concentrer sur toi. » Il désigna le rouleau de mémoire qui ne le quittait jamais. « Quand je lis ton histoire, tu es là, à chaque fois.
– Oui. Et pourquoi penses-tu que c'est le cas ? »

Il connaissait la réponse sans avoir à y réfléchir, mais il ne voulait pas la dire à voix haute.

Les seules histoires qui ont un sens sont celles qui me ramènent à toi.

Nashi se détourna et cligna des yeux. Il fourra le parchemin de pousse dans son sac à dos et tira vivement sur la sangle. « Le soleil va bientôt se coucher. Je devrais rentrer. »
Tamiyo observa Nashi avec une curiosité prudente. Finalement, elle hocha la tête. « À la prochaine fois, alors. »

Nashi relâcha son emprise sur le rouleau de mémoire de Tamiyo. La version lumineuse de sa mère disparut ; pas la douleur dans sa poitrine.

Avec un soupir fatigué, il retourna à travers la forêt de cactus, évitant les serpents à sonnettes qui se cachaient dans les buissons de cassis environnants, tout en se dirigeant vers la ville la plus proche.



Le train du soir entra en gare, et un sifflement profond retentit avant que les roues ne s'arrêtent en hurlant. Quelques instants plus tard, un flot de voyageurs se déversait sur le quai, et la clameur des pas résonnait dans l'air nocturne. Un petit orbe métallique se faufilait dans la foule, contournant les étrangers avec aisance. Il resta un moment en vol stationnaire, hors de portée, tandis que sa lumière bleue balayait l'espace animé, enregistrant chaque détail. Au bout de quelques minutes, il survola le train et se dirigea vers le saloon à trois étages situé de l'autre côté de la rue principale.

L'appareil s'arrêta devant les portes fermées. L'obscurité ne dissimulait en rien l'usure visible sur l'ensemble du bâtiment : peinture écaillée, cadres de fenêtres fendus et nombreuses tuiles manquantes sur le toit.

La plupart des gens qui y passaient ne cherchaient qu'à se dégourdir les jambes au milieu de leur voyage en train. C'était une ville de bord de route, avec peu de choses à offrir en dehors d'un seul troquet où jouer aux cartes, d'une mine abandonnée et d'une gare ferroviaire dont les connexions s'étendaient des plus grandes villes de Croisetonnerre jusqu'aux lointaines périphéries des terres arides. Mais l'arrivée de nouveaux visages chaque jour signifiait qu'il y avait toujours de nouvelles histoires à découvrir.

Enregistrer et préserver l'histoire était la plus grande quête de Tamiyo. Son héritage. Nashi voulait désespérément garder cette partie d'elle en vie, de la seule façon qu'il connaissait.

L'orbe métallique s'élança vers le ciel et suivit l'inclinaison du toit. Nashi attendait au sommet, où plusieurs poutres apparentes créaient une surface lisse pour s'asseoir. Le drone espion ralentit devant lui avant de s'installer dans la courbe de sa paume tendue.

Nashi appuya un doigt sur la puce électronique située sur sa tempe, faisant passer l'alimentation du drone d'« enregistrement » à « lecture ». L'appareil tourna sur lui-même et un hologramme se forma au-dessus du dôme de verre de la caméra. L'image lumineuse de la gare s'étendit devant Nashi, et il regarda avec intérêt l'holo-enregistrement commencer à se dérouler.

La plupart des scènes étaient tout à fait ordinaires : des étrangers traînaient leurs sacs sur le quai, jetant des regards inquiets entre leurs billets et la tour de l'horloge. Deux jeunes enfants se tenaient devant le café de la gare, se disputant une bouteille de limonade. Une femme âgée attendait sur un banc en lisant le journal. Et un couple était tellement occupé à se disputer pour savoir à qui revenait la faute de s'être trompé de gare que ni l'un ni l'autre n'avait remarqué la main malveillante qui s'était glissée dans la poche de leur manteau, les délestant d'une montre à gousset en argent, de plusieurs pièces d'or et d'une carte d'identité à l'aspect plutôt important.

Rien d'intéressant sinon un petit vol, conclut Nashi, qui tapota encore plusieurs fois la puce sur sa tempe et passa en revue la bibliothèque partagée d'enregistrements vidéo qu'il avait rassemblés à Croisetonnerre. Il y avait des images de duels entre Éperenfers et Proscrits pratiquant la magie sauvage, mais au lieu de regarder, il s'arrêta sur un holo-enregistrement qu'il avait déjà vu à maintes reprises.

L'image scintillait sur le toit. Une mère et ses deux enfants se tenaient devant la Percée de présage. Les enfants faisaient les cent pas, leurs doigts s'emmêlant d'impatience. Leurs yeux étaient fixés sur le large portail clignotant, et leur mère prit une de leurs mains et la serra fort.

Des ombres apparurent dans les tourbillons bleus et un groupe de silhouettes traversa la Percée de présage. L'une d'elles était grande et large, mais les sacs surdimensionnés qui pendaient sur ses épaules lui donnaient l'air d'un colosse. Son visage était fatigué et usé par le voyage, mais il y avait aussi de l'espoir.

L'homme s'éloigna à peine du portail qu'il commença à chercher, ses yeux passant d'un étranger à l'autre. Il ne lui fallut pas longtemps pour apercevoir sa famille – ou pour qu'elle l'aperçoive.

La joie éclata sur son visage et ses sacs tombent sur le sable. Il lança ses bras autour de sa famille, les serrant dans une étreinte désespérée, les membres emmêlés les uns aux autres, tandis que ses yeux devenaient vitreux. C'était une réunion qu'il avait manifestement attendue depuis longtemps.

Le nœud dans la gorge de Nashi était dur comme du fer. Une partie de lui savait qu'il était injuste de reprocher à la Vagabonde de l'avoir privé des retrouvailles qu'il aurait pu avoir avec sa mère, mais une plus grande partie de lui était trop accablée par le chagrin pour se sentir autre chose que dupé.

Nashi avait cru qu'il y avait encore un moyen de sauver la vie de sa mère. Si Kaito l'avait écouté... Si la Vagabonde n'avait pas brandi son épée...

Ses mains se recroquevillèrent et se serrèrent, et ses pensées noyèrent le son des rires de la famille.

Tamiyo avait conservé ses souvenirs dans un parchemin magique, mais les souvenirs de Nashi étaient dans sa tête. Ils étaient au mieux faillibles et risquaient encore plus d'être oubliés un jour. Il souhaitait pouvoir revoir chaque détail de sa vie. Il aurait aimé se souvenir de la dernière fois que sa mère l'avait serré dans ses bras. La dernière fois qu'elle l'a tenu dans ses bras pendant qu'il pleurait. La dernière fois qu'elle l'avait bordé dans son lit et lui avait chanté des chansons pour qu'il s'endorme.

Les coins de ses yeux se remplirent d'eau salée, et il coupa brusquement l'holo-enregistrement du drone, s'essuyant la joue du revers de la main.

Tu peux encore la rendre fière, se dit-il, le visage réchauffé. Tu peux finir ce qu'elle a commencé.

Il prit une inspiration, tentant de retrouver son calme, lorsqu'une paire de voix dans la ruelle en contrebas lui fit dresser l'oreille : « Je te le dis, ces boulots de périphérie valent rarement la peine, vu la paye. On peut gagner deux fois plus en s'attaquant aux gros bonnets de Port-présage.
– C'est deux fois plus risqué, aussi. T'as vu vu le nombre de gardes de l'Argenfin qui se promènent dans la ville ces jours-ci ? Je n'ai aucun intérêt à affronter l'équipe d'Eaugrise. Au moins, dans ces endroits reculés, on sait se mêler de ses affaires. »

Il y eut un ricanement bourru, et Nashi s'approcha du bord du toit. Deux Tirecharmes portant des manteaux de velours criards se tenaient entre les bâtiments, comptant l'argent qu'ils avaient gagné au saloon. Il était étrange de voir un Tirecharme si loin de la ville, mais encore plus étrange de les voir travailler par deux. La plupart d'entre eux ne se faisaient pas confiance.

« Il n'est pas étonnant que Lilah obtienne tous les bons emplois ces jours-ci. Cet amplificateur magique la rend pratiquement intouchable !
– Je me demande ce que coûterait une telle préparation sur le marché noir ?
– Peu importe le prix, personne ne vole les Tirecharmes et ne vit assez longtemps pour dépenser l'argent.
– Je ne veux pas vendre l'ampli, je veux l'utiliser. Et ce n'est pas comme s'il n'en existait qu'un seul, non ? Il doit bien venir de quelque part.
– Avec les percées de présage ouvertes aux affaires, il y a mille et une possibilités. Probablement plus.
– J'ai entendu dire qu'il venait d'un plan gelé rempli de dieux. La rumeur dit que c'est ce qu'ils boivent pour rester immortels.
– Je n'y crois pas une seconde. C'est plus probablement ce truc de Halo qui vient de la ville-plan.
– Ravnica ?
– Non, l'autre !
– Et puis merde. On ne sait plus où donner de la tête de nos jours. Le fait est qu'il doit y en avoir plus là-bas.
– Bonne chance pour le retrouver. Mais si tu continues à parler de voler Lilah, je vais envisager de te dénoncer. Ce serait un bon moyen de gagner de l'argent. »

Le Tirecharme répondit par un rire, mais il y avait quelque chose d'insondable à ce rire. Nashi avait l'intuition qu'un seul d'entre eux retournerait en ville demain matin.

Alors qu'ils retournaient à l'hôtel de l'autre côté de la rue, leurs voix s'estompaient dans le lointain. Nashi ne prit pas la peine de les suivre ; il en avait assez entendu.

Il y avait un amplificateur à Croisetonnerre. Quelque chose qui pouvait renforcer la magie de son histoire en un instant. Et il était actuellement en possession d'une patronne des Tirecharmes appelée Lilah.

Nashi se leva, époussetant le sable de ses vêtements. Il ne pouvait pas faire grand-chose ce soir. Mais demain ?

Il avait un train à prendre.



Le Voyager Grande s'étendait jusqu'aux nuages. Des toits triangulaires aux angles aigus et des moulins à vent de grande envergure se dressaient au sommet du mégaplexe de divertissement. Des guirlandes colorées s'étendaient d'un balcon à l'autre, et des lumières sphériques étaient suspendues le long des pignons du toit, où la peinture bleue s'étalait en lignes nettes et uniformes.

Après des jours passés à parcourir les holo-enregistrements à la recherche d'informations sur Lilah, Nashi avait trouvé ce dont il avait besoin : l'emplacement de l'amplificateur. Il redressa sa cape, s'assurant qu'elle dissimulait l'équipement qu'il avait attaché à sa ceinture, et franchit les portes principales du mégaplexe.

Des tables pour jouer aux cartes bordaient la grande salle d'entrée. Deux larges escaliers menaient au deuxième étage, où des lumières clignotaient autour des portes de chaque établissement. Il y avait des restaurants, des salles de danse et de théâtre, tous conçus pour alléger au maximum les bourses des voyageurs. Nashi se dirigea vers l'un des ascenseurs et s'y engouffra en gardant la tête basse.

La porte de l'ascenseur s'incurva autour de lui, et la plate-forme commença à s'élever. Nashi étudia le panneau de commande au mur. Il y avait deux rangées de boutons en bronze et, au sommet, une fente pour la clef qui permettait d'accéder au dixième étage. Nashi avait fait suffisamment de recherches pour savoir que le quartier général des Tirecharmes se trouvait au sous-sol, mais que le dixième étage était réservé aux clients les plus exclusifs de l'hôtel. En d'autres termes, tous ceux - ou tout ce que Lilah voulait garder hors de vue.

Nashi retira l'un des appareils de sa ceinture et le fixa au panneau de contrôle. Les boutons se mirent à clignoter frénétiquement, et la fente de la clef s'illumina d'un bleu néon. Lorsque l'ascenseur s'ouvrit au dixième étage, il se retrouva dans un vaste hall d'entrée.

Prenant le couloir de droite, Nashi se dirigea vers la bouche d'aération la plus proche et saisit l'un de ses drones. Le petit orbe métallique frémit avant de s'engouffrer dans le tunnel sombre. À l'aide de l'appareil situé sur sa tempe, il dirigea l'orbe à travers la bouche d'aération, se faufilant dans les coins tout en longeant le couloir. Lorsqu'il s'arrêta devant l'une des pièces, il positionna le drone au bord de la grille métallique, le dôme de verre tournant pour obtenir une image complète de l'espace en dessous. Il était prêt à affronter un ou deux gardes et avait les bombes fumigènes à sa ceinture pour le prouver – mais la pièce était vide, à l'exception d'un bureau près de la fenêtre et d'une large étagère en verre qui longeait tout le mur du fond.

Nashi souriait, suffisant. Une pensée lui vint à l'esprit, celle de Kaito impressionné par ses méthodes d'entrée, mais il repoussa cette idée. Les rapports avec Kaito étaient... compliqués.

Se concentrant sur la caméra, Nashi laissa le drone faire le tour de la pièce, vérifiant qu'il n'y avait pas d'alarmes dans les moindres recoins. Un fil d'alerte était tendu au sol, et Nashi faillit rire en le voyant.

Un enfant aurait pu tendre un meilleur piège, s'amusa-t-il.

Le drone se divisa en deux parties : la caméra resta en l'air, mais la moitié inférieure prit la forme d'un papillon en origami. Il traversa la pièce à toute allure, se précipita vers la porte et s'accrocha à la poignée. Ses pattes métalliques s'enfoncèrent dans le trou de la serrure, et Nashi entendit le déclic de l'extérieur. Il ouvrit la porte, en prenant soin d'enjamber le fil d'alerte, et se dirigea vers le fond de la pièce quand quelque chose le fit hésiter.

Une petite bouteille en verre était posée au milieu du bureau, sans aucune protection.

Le liquide était d'un rouge profond et indubitablement métallique. Il n'y avait pas d'écriture sur la bouteille, mais les narines de Nashi s'enflammèrent lorsqu'il en perçut l'odeur. La magie était d'une âcreté détestable, et la puanteur le fit même pleurer. Voilà peut-être la raison pour laquelle il n'y avait pas de gardes ici.

Nashi ne se réjouissait pas vraiment à l'idée d'avaler quelque chose d'aussi putride, mais si cela lui permettait de ressembler davantage à sa mère...

Je pourrais être ce qu'elle a toujours voulu que je sois, se pinça le cœur de Nashi.

Il attrapa la potion, mais sa main traversa le verre, comme si la bouteille n'était pas là du tout. Il fronça les sourcils, essayant une fois de plus de refermer son poing sur l'élixir, mais il ne sentit rien d'autre que de l'air.

Nashi retira son bras, et les poils de sa nuque se dressèrent, en alerte. Quelque chose ne tournait pas rond.

Un craquement se fit entendre, et lorsque Nashi se retourna vers la bouteille, celle-ci s'était brisée sur place. Les bruits se succédèrent rapidement, le verre se brisant au rythme du cœur de Nashi, lorsqu'il se rendit compte qu'il n'y avait pas que la bouteille – la pièce entière était en train de se briser. Des lignes apparurent dans sa vision, découpant le monde autour de lui comme des éclairs miniatures. Nashi tourna sur lui-même, cherchant la porte, mais il y avait aussi des fissures. Puis le monde explosa.

Nashi se jeta les mains par-dessus la tête et s'accroupit, retenant le cri qu'il poussait au fond de sa gorge. Un rire profond transforma sa panique en terreur.

Il regarda au-delà de ses doigts tendus, et la pièce n'était plus constituée de milliards de morceaux brisés. Elle était entière et immobile, mais à la place de la bouteille se trouvait une ogresse à la peau bleu-gris et au regard féroce. Un côté de sa tête était rasé presque à blanc, tandis que l'autre arborait des vagues rousses sauvages qui semblaient pousser dans toutes les directions. Une paire de défenses crochues perçait ses oreilles pointues, et une cape marron sans manches laissait apparaître les courbes musclées d'une combattante bien entraînée. Mais c'est la lanterne en forme de sablier accrochée à son gilet qui fit tressaillir Nashi.







« Vous êtes un mage du temps, » dit Nashi d'une voix enrouée. Il chercha rapidement dans ses souvenirs des informations sur les mercenaires engagés par les Tirecharmes. Il ne l'avait pas vue sur les images de son drone, mais il se souvenait d'un nom qui était apparu plus d'une fois. « Obeka. »
La femme montra les dents. « Tu sais qui je suis, et tu as quand même essayé de me voler ? Soit je perds la main, soit tu as envie de mourir. »
Nashi se leva lentement. « Écoutez, ce n'est qu'un malentendu. Je croyais que cette pièce était vide.
– Plutôt envie de mourir, donc. Pour qui est-ce que tu travailles ?
– Personne, » insista Nashi.
Obeka pencha la tête sur le côté avant de sortir l'élixir de son manteau. « C'est pour cela que tu es venu, n'est-ce pas ? Qui veut l'amplificateur ? Eaugrise ? Les Éperenfers ? » Elle serra les dents. « Je savais que ces serpents ne supportaient pas la concurrence. Je parie qu'ils espéraient que j'irais doucement avec toi parce que tu n'es qu'un gamin. Quelle bande d'incapables...
– Je ne suis pas un gamin, interrompit Nashi. Et je ne sais pas de quoi tu parles. » Il regarda Obeka faire tourner la bouteille dans son poing et l'étudier. Son esprit se mettait à chercher des détails sur les Tirecharmes, les mages du temps et les ogres – tout ce qui pouvait lui donner un avantage. Il essaya de garder une voix stable. « Je suis venu ici seul.
– Sais-tu ce que mon employeur fait aux voleurs ? » Obeka prononça ses mots avec précaution, ses yeux sombres cherchant à déceler la peur dans ceux de Nashi.

Il la regarda. Il regarda la bouteille. Il calcula la distance.

Obeka prit ses mouvements pour de la peur et ricana. « Les Tirecharmes aiment se montrer les uns aux autres, tu vois. Un bon vieux duel ne suffit pas. Il faut quelque chose de spécial. Quelque chose de tape-à-l'œil.
– Si c'est la même chose pour toi, commença Nashi en se passant un doigt sur la tempe, je crois que je vais passer mon tour. »

Le drone papillon descendit d'en haut, s'écrasant contre le poing d'Obeka pour arracher l'élixir de sa prise. Il se dirigea en piqué vers la bouche d'aération, atteignant à peine la grille avant de se figer sur place – gelé.

Obeka se tenait debout, le visage rougi par la rage et le bras tendu. La magie ondulait autour de sa main avant qu'une chaîne de maillons dorés ne s'élance vers l'avant, tirant sur l'air comme si elle ramenait le drone dans le temps.

Le drone-papillon retraça ses mouvements, en route pour livrer l'élixir dans le poing d'Obeka – exactement comme Nashi l'avait prédit.

L'attention d'Obeka fixée sur le drone, Nashi sortit de son sac l'un des parchemins de sa mère et parcourut des yeux l'histoire d'un voleur qui disparaissait sous un voile d'invisibilité pour s'enfuir. Il prononça les mots en essayant de ne pas trébucher sur ses propres pensées, et laissa la magie l'envahir. Il la sentit en un instant, observa son reflet dans le mur miroir alors qu'il disparaissait, mais le sort s'interrompit, comme il l'avait fait dans la forêt de cactus.

L'ondulation de magie avait suffi à attirer l'attention d'Obeka, alors même qu'elle récupérait l'élixir et écrasait le drone contre le sol.

Son rire était plein de dédain. « Je comprends maintenant. Tu voulais vraiment l'amplificateur pour tes propres besoins. » Elle rangea le flacon dans son manteau et redressa les épaules. « Tu devrais savoir que la potion serait inutile pour un faible comme toi. L'élixir ne donne pas de pouvoir, il le renforce et tu n'as clairement rien qui vaille la peine d'être renforcé. »

La colère de Nashi le traversa. Peu importait qu'elle ait raison ; il devait agir, vite. Il attrapa une bombe fumigène et leva le bras pour la lancer, quand Obeka lui donna un violent coup de poing à la mâchoire.

Il sentit la douleur irradier son menton, suivie de violentes répliques qui l'ébranlèrent jusqu'au plus profond de lui-même. Mais le poing d'Obeka était figé devant lui. Des fissures se creusèrent autour de lui et, une fois de plus, le monde commença à se désagréger. Des éclats de verre apparurent, de plus en plus vite, jusqu'à ce que l'explosion fasse voler sa réalité en éclats.

Quelque chose tira le corps de Nashi, le projetant en arrière et le faisant dégringoler dans un tunnel de verre brisé. La chambre d'hôtel se transformait en flashs d'images qui passaient devant lui comme des formes dans un kaléidoscope.

Non, pas des images, réalisa Nashi, dont les yeux s'écarquillaient à mesure qu'il s'imprégnait des détails qui l'entouraient. Ce sont des souvenirs. Mes souvenirs.

Lorsque le visage de Tamiyo se brouilla devant lui, il lutta contre les entraves invisibles avec toute l'énergie qu'il lui restait, se libérant jusqu'à ce qu'il s'élance vers sa mère. Il était en apesanteur, dérivant vers la lumière et la couleur, lorsque le souvenir l'entoura.

Une version beaucoup plus jeune de Nashi se tenait dans l'entrée de la bibliothèque de sa mère, la regardant lire ses parchemins. Il tenait dans ses mains un petit gadget. Quelque chose qu'il avait fabriqué avec des boulons, des fils de rechange et une puce recyclée d'un drone de surface. Il gazouillait comme un oiseau et répondait aux commandes manuelles. Nashi espérait que sa mère l'apprécierait. Elle avait toujours aimé les oiseaux.

Mais plus Nashi observait sa mère, plus il commençait à douter de lui-même. Il n'obtiendrait pas son approbation avec des jouets qu'il bricolait avec des pièces recyclées. Il avait besoin d'étudier. De s'exercer à la magie des récits.

Il devait devenir comme sa mère.

Nashi rangea le petit appareil dans la poche de sa chemise, les épaules affaissées par le doute, lorsque Tamiyo se tourna vers lui. Elle ne posa aucune question ; au début, elle ne dit rien du tout. Elle se contentait d'observer Nashi d'un œil curieux, comme elle étudiait les gens dont elle enregistrait l'histoire.

Au bout d'un moment, elle quitta ses parchemins et attira Nashi dans ses bras. « Ne cache jamais qui tu es, Nashi. Ni à moi, ni au monde. »
La voix de Nashi était timide. « Je ne veux pas être différent de toi. Je veux que nous soyons pareils. »
Tamiyo incline la tête. « Nous sommes une famille. Tu es mon fils. La partie de mon cœur qui t'aime correspondra toujours à la partie de ton cœur qui m'aime. En ce sens, nous serons toujours les mêmes. » Elle prit son visage dans ses mains et passa ses doigts sur ses joues. « Mais nous n'avons pas besoin d'être pareils pour que je sois fière de toi. Tu es Nashi. C'est de toi que je suis fière. Ne l'oublie jamais. N'oublie jamais qui tu es. »

Le souvenir se dissipa. Nashi cligna des yeux, la tête tourbillonnante et la mâchoire douloureuse, et il se décolla de la moquette. Il était de retour dans la chambre d'hôtel, mais Obeka avait déjà disparu avec l'amplificateur. Il ne savait pas combien de temps il était resté inconscient, ni jusqu'où Obeka l'avait renvoyé dans ses souvenirs. Mais la chaleur du retour en arrière mijotait à l'avant-plan de son esprit.

Obeka ne l'avait pas voulu, mais elle lui avait rendu service.

Lorsque Nashi reprit son calme et retourna à l'hôtel, il savait exactement ce qu'il devait faire ensuite.



Une collection de drones à moitié construits était étalée sur le bureau de Nashi. Ses sourcils se fronçaient tandis qu'il travaillait, les yeux rivés sur la broche d'une puce électronique. Il appuya la pointe d'un fer à souder contre celle-ci, et le grésillement de la chaleur provoqua une vague de nostalgie en lui. L'odeur du métal brûlé avait quelque chose de réconfortant.

Cela lui rappelait sa maison.

Lorsque Nashi eut terminé les modifications, il sortit tous les holo-enregistrements des disques de stockage. Il regardait les flux de surveillance qu'il avait rassemblés à Croisetonnerre, passant chaque image au peigne fin, à la recherche de ce dont il avait besoin.

Lorsqu'il s'imagina de retour dans le bureau de sa mère, étudiant les drones comme elle étudiait autrefois ses parchemins, il sentit une partie de son cœur se mettre en place.

Nous n'avons jamais été si différents, après tout, pensa-t-il, et le soulagement lui serra la gorge.

Nashi travailla toute la nuit, sélectionnant une série d'holo-enregistrements et les transférant sur leurs drones respectifs. Lorsque le soleil se leva sur le désert et que la lumière scintilla à travers la vitre poussiéreuse, il s'adossa à sa chaise et appuya sur le dispositif situé sur sa tempe.

La magie se mit à briller au bout de ses doigts, plus naturellement que jamais. Il n'y avait pas de tension. Pas de lutte pour le contrôle. Le pouvoir se canalisait à travers lui comme une extension de son propre être. Pour la première fois depuis des mois, il se sentait lui-même.

Cela avait toujours été suffisant pour sa mère – maintenant, cela le serait aussi pour lui.



Nashi se tenait à l'extérieur du Voyager Grande pour la deuxième fois. Cinq drones tournaient autour de lui, prenant la forme de petits oiseaux en origami. Les préférés de sa mère.

Il ne portait ni chapeau ni cape. Il n'apportait que lui-même et la vérité de son cœur.

Nashi prit l'ascenseur jusqu'au dernier étage de l'hôtel, avança prudemment dans les couloirs et s'arrêta devant une porte qu'il ne connaissait que trop bien. Lorsqu'il déverrouilla la porte à l'aide d'un de ses appareils, il n'attendit pas d'invitation.

Obeka était assise dans le fauteuil derrière le bureau, les jambes posées sur la table. Derrière elle, l'élixir trônait dans l'une des vitrines.

Elle fronça les sourcils à la vue de la porte ouverte, mais ses yeux ne s'arrêtèrent pas sur Nashi. Pas avant qu'il n'ait laissé le sort d'invisibilité se dissiper.

Il ne lui fallut qu'un instant pour le reconnaître, et lorsqu'elle le fit, sa bouche se retroussa sur le côté. « Sérieusement, petit ? Je sais que je t'ai laissé vivre, mais il était fortement sous-entendu que je ne voulais plus te revoir.
– C'est vrai, acquiesça Nashi. Mais comment aurais-je pu te remercier autrement ? »
Obeka croisa les bras sur sa poitrine et ricana. « Ce n'est pas la réaction habituelle que j'obtiens après avoir frappé des gens. »
Nashi fit un pas en avant. « Tu m'as montré un souvenir. Cela m'a aidé à réaliser ce dont j'ai manqué pendant tout ce temps.
– Le bon sens ? L'instinct de survie ? »
Nashi se fendit d'un sourire. « Non. Enfin, peut-être un peu. Mais j'étais tellement occupée à essayer d'être comme ma mère que j'ai oublié d'embrasser ce que j'ai toujours été au fond de moi. »
Obeka appuya ses poings sur le bureau, faisant craquer la surface en bois. « Et qu'est-ce que cela peut-il être ? »

Nashi fit avancer l'un de ses drones et un hologramme apparut sur sa caméra. Une vidéo de la nuit où Obeka l'avait frappé. Le son était déformé et brouillé, mais l'image était homogène. Précise.

Nashi regarda la vidéo en même temps qu'Obeka, sans prêter attention à sa réaction lorsque le Nashi de l'hologramme attrapa une potion qui n'était pas là.

Obeka ricana. « Alors, tu es un enfant qui s'est fait piéger par mon illusion temporelle. C'est ce que tu es venu me dire ? »

Nashi secoua la tête avant de disparaître. Obeka sursauta, clignant furieusement des yeux en parcourant la pièce, lorsqu'elle réalisa que la vitrine était grande ouverte.

Lorsque la voix de Nashi retentit à nouveau au milieu de la pièce, elle se retourna pour lui faire face.

Il prit l'élixir dans sa main et haussa les épaules. « Je ne suis pas un grand conteur, mais je sais me servir d'une caméra. »

Les yeux d'Obeka s'embrasèrent de rage, et elle s'élança sur Nashi avant de le percuter de plein fouet et de s'écraser sur le sol. « Qu'as-tu fait ? »

Par le cadre de la fenêtre ouverte, Nashi regardait Obeka tomber une fois de plus dans l'illusion temporelle qu'il avait lui-même créée, copiée à partir de la magie enregistrée d'Obeka. C'était un sort utile – et il s'avérait que la magie des histoires était beaucoup plus facile à contrôler une fois qu'il avait échangé des parchemins contre des vidéos de surveillance. Il sourit avant de s'agripper fermement au mur extérieur et de grimper sur le toit, à l'abri des regards.

Nashi traversa la pente du toit et appuya un doigt sur sa tempe, rappelant ses drones à lui. Ils se déplacèrent lentement en orbite autour de lui, le suivant alors qu'il escaladait le mur suivant et se frayait un chemin dans la foule en contrebas. Il releva alors sa capuche, couvrant son visage d'ombres.

« Tu as réussi, dit la voix de Tamiyo dans un murmure. Comme je savais que tu en étais capable. »

Aujourd'hui, il fêterait l'événement ; demain, il rendrait sa mère fière. Il y avait de nouveaux plans à visiter, des histoires à découvrir et de la magie à enregistrer – et Nashi était prêt pour tout cela. Tant qu'elle serait à ses côtés, rien ne pourrait se mettre en travers de son chemin.

Résumé



Nashi, héritage de la lune est sur Croisetonnerre pour lui aussi trouver un nouveau départ. Sa mère, Tamyio, sage de la lune, lui manque terriblement : d'elle, parachevée par les Phyrexians, puis tuée par la Vagabonde, il ne reste qu'un fantôme composé de tous les souvenirs qu'elle a enregistrés dans un parchemin.

La lunaréenne maîtrisait en effet la magie des récits : elle enregistrait sur ses rouleaux des événements, petits et grands, de l'histoire du Multivers, et à partir de ces rouleaux lançait des sorts qui reproduisaient ces événements parfois d'une grande puissance. Mais de toute évidence, Nashi n'est pas bon pour cela : il peine à user de cette magie ; et pourtant, il tient à faire comme sa mère, à enregistrer l'Histoire du Multivers. Alors, le plus souvent, il lance ses drones pour filmer des événements de la vie de tous les jours.

Lorsqu'il entend deux bandits des Tirecharmes parler de la présence, sur Croisetonnerre, d'un amplificateur de magie, il sait qu'il doit le retrouver, afin de maîtriser enfin la magie de sa mère. Il est en possession d'une patronne de ce groupe, Lilah : grâce à tous ses enregistrements, il parvient à retrouver sa trace au Voyager Grande, sorte de casino à dix étages.

Arrivé au dernier, il trouve une pièce quasiment vide, aux pièges très sommaires : avec son drone, il passe sans problème la porte, et va chercher l'élixir – du Halo de la Nouvelle Capenna ou l'Elixir du Cosmos de Kaldheim, on ne sait. Mais quand il saisit la potion, celle-ci s'avère n'être qu'une illusion, et la réalité éclate autour de lui en millions d'éclats de verre.

Il est tombé dans le piège d'Obeka, brute chronologue, cachée sous l'identité de Lilah. Il ne peut pas faire le poids face à sa magie du temps : s'il arrive à la déconcentrer, le sort d'invisibilité qu'il tente de lancer échoue, et d'un coup de poing, elle l'envoie loin dans ses souvenirs. Un souvenir d'avec sa mère, qui lui disait de ne pas cacher qui il était. Et c'est une révélation pour lui.

Il revient le lendemain, après avoir travaillé toute la nuit à ses drones. Il vient remercier Obeka – c'est bien la première fois qu'on la remercie pour une mandale –, et lui montre l'enregistrement de la veille. Alors, la voix de Nashi résonne à l'autre bout de la pièce, et l'élixir a disparu de sa vitrine. Le même sort d'illusion temporel que celui d'Obeka. Il s'avère que le nezumi est bien plus habile pour copier la magie, quand il utilise des enregistrements vidéos et non des parchemins.

L'élixir en poche, il se sent prêt à accomplir sa mission d'historien dans tout le Multivers.

Alors c'était comment ?

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Ma chambre, un capharnaüm ? Mais pas du tout, Maître Barrin, c'est... heu... une création ! C'est... héhé... c'est l'expression de mes pouvoirs de Mage du bazar !

Téfeiri, Mage de Zhalfir

Proposé par Dark Mogwaï le 19/06/2012

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