Children of the Nameless - Magic the Gathering

Children of the Nameless

Children of the Nameless

Il y a peu, Wizards of the Coast a fait appel au célèbre Brandon Sanderson pour écrire une nouvelle. Aucun rapport avec l'histoire actuelle ; mais on y découvre des personnages qui pourraient être utilisés dans l'avenir, dont Davriel Cane... Voici donc un résumé de cette histoire dont je vous conseille la lecture en intégrale !

  La storyline de Magic

Il y a peu, Wizards of the Coast a fait appel au célèbre Brandon Sanderson pour écrire une nouvelle. Aucun rapport avec l'histoire actuelle ; mais on y découvre des personnages qui pourraient être utilisés dans l'avenir, dont Davriel Cane... Voici donc un résumé de cette histoire dont je vous conseille la lecture en intégrale !

  La storyline de Magic



Articles

le , par Drark Onogard
12014 | Louanges 1

Un projet secret de Wizards était de mettre à disposition une nouvelle complète, sans lien avec l'histoire principale. Bien sûr, ce texte n'est disponible que dans la langue de Donald Trump ; hors c'est pourquoi je vous transmets cette histoire par résumé, puisque qui dit nouvelle dit cent vingt-sept pages. Toujours.

Le disclaimer habituel s'impose : vous savez bien que je ne suis pas l'auteur de cette histoire : c'est Brandon Sanderson qui a écrit « Les enfants de Celui-qui-n'avait-pas-de-nom » (parce que je traduis Nameless comme je veux, na !). Vous pouvez trouver le texte original ici, que je vous conseille bien sûr de lire si vous en avez les capacités linguistiques, d'autant plus que la patte de l'auteur est excellente.





Les Enfants du Sans-Nom



Prologue

Il y a deux types de ténèbres, et Tacenda craint les secondes. Celles qui arrivent la nuit et rampent jusqu'au foyer, et celles du jour. Tacenda est aveugle le jour, n'a jamais vu le soleil. Sa jumelle Willia la comprend : sa malédiction est inverse, et jamais elle n'a pu voir la lune. Jamais elles ne purent se regarder dans les yeux, car elles ne peuvent voir en même temps.

Toutefois, leur malédiction est aussi une bénédiction : Tacenda peut de son chant repousser les ténèbres tandis que Willia est une grande épéiste. Jusqu'à leurs quinze ans, tout allait bien : plus personne n'était tué par les loups-garous la nuit. Un nouveau seigneur, l'Homme du Manoir, avait bien fait son arrivée, mais ces affaires semblaient bien lointaines pour les villageois.

Mais, dès leur anniversaire, tout se mit à mal tourner.

Partie 1



Chapitre 1

Depuis quelques semaines, le village de Tacenda subissait des attaques de créatures inconnues, les Chuchoteurs, que son chant ne parvient pas à repousser. Ses deux parents avaient été emportés, puis sa jumelle ; aujourd'hui, une autre attaque survenait. Sa musique aurait dû suffire, mais pas cette fois-ci.

Les habitants du village avaient beau fermer leur porte, ces sortes d'esprits n'avaient que faire d'une porte close. Bientôt, l'horrible chœur que formaient les cris humains s'éteignit, peu à peu. Plus un son. Tous étaient morts. Sa famille. Ses amis. Elle entendit alors des bruits de pas. Les Chuchoteurs ne font pas ce genre de bruit.

« Homme du Manoir ! » s'exclama-t-elle avec douleur. Elle désirait elle aussi mourir, elle qui n'avait plus rien. Mais les bruits de pas s'éloignèrent, et s'arrêtèrent. Le village était vide – juste Tacenda, et les cadavres.





Chapitre 2

Après une heure à chercher des survivants, Tacenda s'arrêta : c'était en vain, tous les corps étaient déjà froids. On ne savait rien de la volonté de l'Homme du Manoir, mais sa puissance était hors normes. Elle avait tout de même espéré que le Marais les protégerait ; en vain. Comment pourrait-elle rendre les corps au Marais comme il se devait ?

Accablée de douleur, elle se dirigea vers ce lieu. Elle faillit se jeter dans l'eau, rejoindre ses parents, si Rom ne l'avait pas arrêtée. C'était un ancien chasseur de loups-garous, un étranger au village, qui ne pouvait comprendre que plus qu'une religion, le Marais était leur nature.

Il lui fit promettre de ne pas mettre fin à ses jours avant de partir, et elle se rendit compte que le suicide n'était pas son destin. Non. Elle prit ce qui ressemblait le plus à une arme. Les seigneurs avaient toujours été les monstres de cette terre, bien plus que n'importe quel loup-garou ou geist. Elle allait au moins essayer de tuer. De lui faire payer.

Chapitre 3

L'Homme du Manoir avait remplacé le seigneur précédent, un vampire nommé Seigneur Vaast. Personne n'avait pleuré sa mort, mais jamais il n'avait tué un village entier. Le nouveau seigneur pactisait avec les démons. Elle arriva devant son château de nuit, la vue lui étant rendue. Tacenda entendit alors des voix.

C'étaient des diables ricanants, et elle ne put s'empêcher d'entamer un chant qui les fit fuir. Elle cessa sa musique et entra dans le fortin, où elle remarqua un gigantesque démon et se cacha dans l'obscurité d'une salle de bain. Elle entendit alors des bruits de pas, et la voix de l'Homme du Manoir, puis la porte qui s'entrouvrit...





Alors, elle sauta et lui planta le pic à glace dans le cœur. Il ne bougeait plus... Aurait-elle réussi ? Elle le crut jusqu'à ce qu'il appellât sa servante Mlle Highwater, impassible, tout juste agacé qu'une paysanne se trouvât chez lui. Sa servante, qui est une démone, prend la situation avec peu de sérieux, ce qui énerva son maître : sa veste était ruinée !

Le fait qu'elle fût là pour se venger ne semble pas le heurter le moins du monde. Avec un calme inattendu, il propose de la jeter vivante en pâture aux diables. En effet, elle est immobilisée par magie, et ne peut pas résister. Comme si elle ne revêtait que peu d'importance, s'ensuivit une discussion entre Davriel et sa suivante quant au style vestimentaire honteux des paysans.

Il prit finalement la décision d'appeler Crunchgnar, pour qu'il la fasse parler...

Chapitre 4

Davriel Cane commençait à en avoir assez des gens qui tentaient de l'assassiner. L'Entité lui susurra alors à l'oreille d'accepter de se laisser submerger afin de devenir si puissant que personne n'imaginerait s'opposer à lui, mais il chassa ces murmures semblables à ceux du Voile de Chaînes de Liliana Vess.

Crunchgnar, démon au QI d'huître, arrive dans la salle et plaça Tacenda, qui était comme un bloc de glace, dans une chaise en face de Davriel. Le sort de Davriel faiblit alors, laissant parler celle qui avait tenté de le tuer. Elle exprima sa colère face à celui qui avait assassiné l'entièreté de son village, une rage qu'il ne comprit pas.

Tous morts ? Il n'aurait jamais fait ça ! Vous imaginez la quantité de travail que cela représente ? Et Verlasen était son village préféré ! Comment allait-il faire sans son thé pour dormir ? Mais au-delà de ces questions paraissant futiles, la peur grandit en lui : personne n'était censé savoir qu'il était sur Innistrad...

Pour s'en assurer, il interrogerait l'âme d'un des nombreux assaillants ayant tenté il y a quelques jours d'attenter à sa vie.

Chapitre 5

Brerig, un autre des serviteurs de Davriel, lui apporta une tête humaine. Tacenda lui demanda naturellement s'il était nécromancien, mais la question vexe l'Homme du Manoir, ce qui révèla son mépris absolu de ces personnes. C'est un démonologue, encore étudiant, ce qui ne l'empêchait pas d'avoir assez de connaissance pour animer la tête.

La tête avait appartenu à un cathare, Jagreth de Thraben, qui avait été envoyé pour le tuer : face à la cruauté de son bourreau, il refusa d'obtempérer, ne voulant pas qu'il portât d'autres malheurs sur la terre. Davriel lui rétorqua que le village de Tacenda a été massacré par des entités inconnues, leurs âmes arrachées.

Toutefois Tacenda restait persuadée que Davriel était le coupable, puisque Willia disait avoir vu cet homme avec son éternel masque. Mais il persistait à se dire innocent de ces exactions... et à se demander comment quelqu'un avait bien pu imiter son identité. Il décida donc d'envoyer deux de ses démons enquêter sur l'identité de cette personne.

Enragée face à cette inaction de la part de Davriel qui décidait de rester en son manoir, elle sauta de la chaise puisqu'elle avait déjà défait ses liens non pas pour fuir mais pour libérer l'esprit du cathare, qui la remercia. Cependant, répétant encore et encore ces mêmes paroles d'une manière déformée, il finit par l'attaquer elle et Davriel, qui dut user de pyromancie pour se débarrasser du geist.

Suite à un interrogatoire, Davriel apprit donc que les âmes des personnes ont bien été enlevées, la bonne nouvelle étant que, si on venait à les retrouver assez tôt pour que les corps ne pourrissent pas, on pourrait tous les ramener à la vie. Davriel congédie Tacenda, qui est emportée par un démon... Mais elle avait une question : combien de temps avant que cela soit trop tard ?

Il refusa de répondre aussi bien qu'elle de partir, et elle se mit à chanter pour que les démons s'enfuient. Elle le menaça alors : s'il n'agit pas assez vite, elle chanterait son désespoir avec plus de force, et elle lui promit que, même morte, elle s'assurerait qu'il soit pourchassé, puis massacré. Cet argument le persuaderait presque s'il ne savait pas la jeune fille trop faible.

Par contre, les rumeurs elles ne peuvent être contrecarrées. Un seigneur ayant exterminé un village entier... Il enquêterait lui-même.

Partie 2



Chapitre 6

A mesure que Davriel tentait d'arracher des informations à Tacenda durant leur voyage jusque le village en calèche, il comprenait que ce massacre n'était pas le fait d'un simple nécromancien un peu ambitieux, qui aurait utilisé les cadavres. Arrivés avec son attroupement démoniaque, le constat est marquant : âmes échappées, le traumatisme risquerait d'être trop grand pour qu'elles puissent jamais retrouver leur corps.

Davriel réfléchit à des pistes : les geists ne pouvaient de toute manière s'être coordonnés seuls, un démon aurait dû défoncer les portes pour récupérer les âmes... Tous vouaient une allégeance au Marais : aucun démon n'aurait fait de pacte, car leur âme appartient déjà à une autre entité... Le Marais les aurait-il réclamées ? Sinon, le coupable était assez puissant pour ne pas Le craindre...

L'Entité continuait de lui susurrer à l'oreille des promesses alléchantes de pouvoir s'il acceptait de ne faire qu'un avec elle... Jamais il n'aurait dû, comme il le faisait toujours, voler l'esprit de ce vieil homme ! D'habitude, il en prenait les talents, lui octroyant une polyvalence impressionnante, et il avait d'emblée senti la puissance de l'Entité.

Davriel remarqua par la suite que tous les emblèmes d'Avacyn avaient été retirés : depuis que les anges avaient attaqué Verlasen, ils n'avaient plus confiance en ces êtres. Alors, un étrange symbole sembla se graver dans la lune, provoquant la panique générale : Davriel, par précaution, ordonna à Miss Highwater, Crunchgnar, Gutmorn et Yledris de rester aux aguets.





Chapitre 7

Tacenda, Davriel et ses démons entrèrent dans l'ancienne église d'Avacyn. Il paraissait qu'à Thraben, ils prient désormais un nouvel ange ; comment peut-on changer de foi si facilement ? s'interrogeait Tacenda. Tous étaient morts, comme les autres. Toutefois, des griffures sur les murs extérieurs indiquaient que les geists n'étaient au départ pas parvenus à entrer.





Cela voudrait donc dire que la bénédiction d'Avacyn est plus puissante que celle du Marais... Et si les Chuchoteurs étaient des âmes du marais ? Les attaques avaient grandi au fur et à mesure en puissance... Peut-être que ces esprits n'étaient autres que ceux arrachés des gens du village, chaque nouvelle vague amenant toujours plus d'assaillants.

En observant plus attentivement les cadavres, ils remarquèrent que le prêtre avait été poignardé : sans doute le meneur l'avait-il assassiné afin de permettre aux Chuchoteurs de pénétrer. Il était donc à l'intérieur. Il faudrait que Davriel interroge Edwin, un jeune prêtre ayant vu l'usurpateur, mais en l'absence d'âme, il lui faudrait prendre un objet important à ses yeux pour provoquer un choc au cas où il le rencontrerait...

Mais il n'en eut pas le temps : des chasseurs de démons arrivèrent, et attaquèrent d'emblée Gutmorn...

Chapitre 8

Assiégés dans l'église, Davriel se préparait à envoyer ses démons se battre, tandis que Tacenda croyait vainement qu'elle pût leur expliquer la situation. Cependant, ils ne restèrent pas longtemps enfermés : un pyromancien adverse fit tout bonnement sauter la porte.





S'ensuivit une bataille entre démons et chasseurs, où Tacenda tenta sans effet de convaincre les deux partis de cesser le combat. Davriel vola durant l'agitation un talent d'un des guerriers – invocation de la dernière arme touchée, pas surpuissant mais relativement utile.

Les soldats submergeaient les démons : pourquoi Davriel n'agissait-il point ? Un moyen de se débarrasser de se contrats, sans nul doute. L'Homme du Manoir essaya de voler le talent du pyromancien usant de salve de geist, mais ce dernier semblait protégé par quelque sort.

Le combat revint en la faveur de Davriel lorsqu'il se lança lui-même à l'attaque : malgré le diaboliste qui identifiait les démons et affirmait que ces derniers n'étaient pas ignifugés, menant le pyromancien à brûler les êtres magiques, il réussit à attirer l'attention du mage qui tenta de l'incinérer vif, et répondit par un sort plus puissant, ne laissant qu'un tas de cendres.

Les derniers soldats debout prirent la fuite tandis que le diaboliste continuait à chercher des informations dans les pages de son livre. Après une assez longue torture spirituelle afin de trouver un talent, mais aussi pour se venger de la mort d'un serviteur utile, Davriel laissa le vieil homme fuir à toutes jambes.

Chapitre 9

Après avoir réfléchi et révoqué l'un de ses démons blessés, Davriel conclut que la prêcheuse était sans doute celle qui avait dirigé les chasseurs de démons vers cet endroit, persuadée que l'Homme du Manoir était responsable du massacre : son objectif était donc de la retrouver afin de l'interroger sur ce qu'elle disait avoir vu.

Ils partirent donc dans leur voiture à chevaux, et Davriel expliqua les différents contrats qu'il avait avec les démons : Crunchgnar aurait son âme s'il vivait jusque 65 ans sans mourir, d'où sa dévotion – quoiqu'il soit déjà mort une fois – et Brerig, le petit démon qui était mort, devait résoudre une énigme qui était « A quoi pensé-je ? », la réponse étant une pierre en forme de gourde qu'il avait vue un jour.





Miss Highwater aurait quant à elle son âme quand elle arriverait à le séduire... Après quatre ans à son service, cela semblait mal parti. En bref, Davriel est une figure bien plus méphistophélique que n'importe quel démon, d'un machiavélisme et d'un cynisme innommables. Je l'aime bien.

Chapitre 10

La suite de la traversée se fit en silence, excepté pour Davriel à qui l'Entité parla : il était poursuivi, inlassablement, par quelque chose de plus fort que lui, qui l'avait retrouvé. L'Entité lui souffla ensuite qu'elle l'avait emmené sciemment sur Innistrad, et la pensée de ne pas avoir de contrôle sur soi-même le perturba grandement.

Une voix amicale les appela alors qu'ils arrivaient devant le prieuré : c'était Rom, qui ne connaissait pas seulement Tacenda mais aussi Davriel et Miss Highwater. Il les fit entrer : ils se tenaient prêts à se battre au cas où – des démons dans un lieu sacré, qui plus est potentiellement le lieu de départ de leurs assaillants.

Rom fut chasseur de loups-garous, mais aussi de démons : pendant dix ans, il risqua sa vie à tenter d'attenter à la vie de Miss Highwater, en vain – il vaut mieux traquer les démons idiots, il y en a bien assez comme ça. Ils passèrent dans le monastère sans trop de souci, mais un jeune prêtre les stoppa avant qu'ils atteignissent la prêcheuse.

C'était Edwin, le premier témoin, et il avait dégainé son arme, prêt à donner sa vie pour protéger sa cause et se venger. Davriel lui posa alors des questions quant à ce qu'il avait vu ; face au refus d'obtempérer, il fut forcé de faire danser les flammes entre ses doigts, de l'intimider. Le garçon n'avait en fait vu qu'une vague silhouette dans un manteau semblable au sien menant les deux geists.

Il laissa Edwin s'enfuir après qu'il l'eût intimidé tout en faisant apparaître de sanglantes lettres en ulgrothan, et se tint face à Merlinde, celle qui avait envoyé les chasseurs à ses trousses.

Chapitre 11

Merlinde et Davriel avaient un contrat : en échange de la dissuasion de Merlinde d'attaquer leur seigneur, Davriel devait se montrer bon envers son peuple. Cependant, l'attaque de chasseurs de démons avait brisé ce contrat : elle l'avait envoyée afin qu'il réagisse. Ses sujets souffraient, et il n'en prenait nullement compte.

Leur discussion les amena à saisir la puissance du Marais, qui pouvait être derrière tout ceci : il aurait épargné Tacenda car il avait des ambitions pour elle, mais tué Willia car elle l'avait trahi en tentant de devenir cathare. Comme Merlinde pouvait traquer par magie les esprits voire leur faire garder leur forme physique, Davriel lui prit ce talent pour effectuer son devoir.

Partie 3



Chapitre 12

Pendant ce temps, Rom avait emmené Tacenda dans les catacombes afin non seulement qu'elle évitât la colère de Davriel, mais aussi qu'elle y vît la Seelenstone, une pierre immaculée donnée par l'Ange sans Nom il y avait de ça des décennies qui permettait de protéger les âmes des défunts.

Tacenda y remarqua aussi le corps de sa jumelle, prête à être enterrée. Elle se fit derechef la promesse de retrouver son âme à temps, sa sœur si forte et si belle. Davriel arriva alors en semblant assez pressé, elle l'interrogea donc sur la raison de son empressement : il doit faire une sieste... On ne change pas un seigneur.

Chapitre 13

Il ne riait pas. Après s'être enfermé dans la voiture, il s'endormit, laissant ses démons et Tacenda dehors. Crunchgnar proposa alors un marché à Tacenda : ils pourraient emprisonner Davriel, jusqu'à ce que le contrat lui permette de se saisir de son âme. Elle se sentit très mal à l'aise par rapport à ceci, puis demanda au démon s'il croyait au destin.

En effet, Davriel lui avait dit que chaque homme se créait lui-même : aucun destin, la volonté seule façonne ce que tu es. Crunchgnar lui rétorqua qu'il faisait ce pour quoi il était fait : se saisir des âmes de mortel. Pourquoi éprouverait-il un quelconque remords, si c'était ce pour quoi il avait été créé ? Miss Highwater l'envoya ensuite vérifier les environs car elle dit avoir entendu quelque chose.

C'était un simple stratagème pour donner sa propre réponse avec une histoire : avant, elle était une démone passant le plus clair de son temps à séduire des hommes. Sortie du Helgruft, elle avait pactisé avec Davriel, qui ne portait qu'à peine un regard sur elle et lui donnait à faire de la paperasse.

Cela l'avait étonnée, enragée, mais elle comprit plus tard : il avait senti en elle toute l'intelligence, et avait été séduit par la finesse de ses contrats. Enfin, elle avait été appréciée pour autre chose que ce pour quoi elle avait été prévue. A ses yeux, le destin n'existe donc pas, et on a toujours le choix d'être autre chose que ce que l'on devrait.

Après le retour du démon lourdaud, Tacenda entonna un chant qui n'était pas celui de protection. Un chant élégiaque, empli d'une grande tristesse. Lorsqu'elle eut fini, les démons paraissaient étonnés de se retrouver ici, comme s'ils avaient effectué un voyage dans leur subconscient. Davriel lui aussi se réveilla.

Il s'introduisit dans l'esprit de Tacenda afin de comprendre ce qui venait de se passer, mais dès lors qu'il tenta, il fut repoussé à une dizaine de pieds par un rai lumineux. Alors qu'il touchait le talent de chant, il avait senti quelque chose de plus puissant et de plus profond. Définitivement, ils devaient aller au Marais.

Chapitre 14

Dans les faits, Davriel avait déjà utilisé le pouvoir de l'Entité une fois. Après l'avoir volée dans l'esprit d'un vieillard mourant, des amis ou concurrents s'étaient mis à le poursuivre inlassablement, et il les avait tués, en même temps que ses amis apparemment avant de fuir vers un autre plan, celui d'Innistrad.

Non pas qu'il n'eût jamais exploré le Multivers : il a passé le plus clair de sa jeunesse à le faire, mais maintenant il était cloîtré sur ce maudit plan. La puissance qu'il avait sentie dans l'esprit de Tacenda n'était rien d'autre qu'une mince part d'une autre Entité... comme la sienne, une rémanence d'un ancien plan détruit, au pouvoir dilué...

En arrivant au Marais, il plongea son esprit à l'intérieur dans le but résolu d'utiliser le pouvoir de son Entité afin d'absorber celle du Marais. Il trouva le Marais vide.

Chapitre 15

Il sentait encore des parts infimes de ce pouvoir immense, mais il voyait bien que l'Entité était partie. Apparemment, depuis des années... Elle avait dû quitter ce lieu qu'elle avait façonnée avant de s'infuser dans différents êtres, dont Tacenda. La personne qu'ils cherchaient devait être l'un d'eux, seulement qui, et surtout pourquoi ?

Tacenda émit la proposition que la foi avait effrayé le Marais. Elle avait dû survivre car les Chuchoteurs se seraient trompés, et auraient pris Tacenda pour leur maître. Ils n'eurent cependant pas le temps de réfléchir plus avant : les Chuchoteurs arrivèrent, les forçant à fuir au plus vite.

Chapitre 16

Ils fuirent donc dans la carriole, à très grande vitesse. Mais les geists eux aussi sont rapides, et eux ne doivent pas suivre une route cahoteuse. Leur véhicule finit par se renverser sur le côté et ils furent propulsés par dessus-bord. Alors, Davriel use du pouvoir de Merlinde afin de rendre les geists substantiels. L'épée de Crunchgnar devrait se montrer utile en ce cas.

Tandis qu'il tranchait les esprits, ces derniers devenaient une brume verdâtre, ce qui n'effaçait espérons-le pas les âmes. Ils tentèrent d'arracher celle de Davriel, mais il s'était protégé au moyen du talent qu'il avait volé à Tacenda. Normalement, ils devraient fuir à cheval, mais Tacenda dégaina sa pierre sacrée de l'Ange sans Nom.

Les geists stoppèrent, et l'un d'eux reprit visage humain avant de partir à travers la forêt. Ce phénomène étrange suscita l'attention de l'Homme du Manoir, qui courut après lui, Tacenda à sa suite. Dans le profond bois, l'esprit mit un genou à terre. Lorsqu'elle sortit la pierre, l'esprit devint reconnaissable : c'était Rom. L'abbaye avait été attaquée.

Face à une accalmie relative, ils purent penser à l'Entité du Marais. Peut-être que quelque chose – l'église d'Avacyn, par exemple – avait siphonné les ressources du Marais, absorbant les âmes lui étant vouées, jusqu'à ce qu'elle tentât, désespérée, de trouver un hôte, mais elle s'était enfermée en deux, car ses hôtes étaient jumelles. Les esprits se mirent à revenir, coupant leurs réflexions.

Miss Highwater et Crunchgnar arrivèrent au même instant à cheval, et Davriel prit la décision d'emprunter la direction du monastère. Ils furent poursuivis tout du long, et encerclés lorsqu'ils s'engouffrèrent dans le bâtiment à la recherche de réponses. Ils y trouvèrent Willia. Vivante.

Chapitre 17

Willia est vivante. Tacenda exulta, avant que celle-là lui expliquât. Lorsqu'elle s'était engagée, elle avait été mise à la garde de la Seelenstone. Vite, elle avait entendu des voix. Ce n'était pas l'Ange ; c'était le Marais. Chaque habitant des Approches avait une infime part du Marais en son âme. Elle avait tué ces personnes afin de s'accaparer ce pouvoir. Les ténèbres la craindraient.

Crunchgnar fut vaporisé par Willia, mais Davriel eut le temps de protéger Miss Highwater, avant de la faire disparaître. Il s'introduisit ensuite dans l'esprit de Willia, et fut puissamment repoussé et aveuglé. L'Entité lui susurra d'user de son pouvoir : il n'y avait pas d'autre issue... La main de Tacenda le saisit et le mena où il ne sait, afin de le protéger.

Chapitre 18

Davriel recouvra la vue en même temps que Tacenda la perdit, au lever du jour. Ils fuyaient Willia à travers le dédale des catacombes sans pouvoir sortir à cause des geists. De son pouvoir, l'Homme du Manoir rendit aux esprits leur forme physique alors qu'ils descendaient l'escalier en colimaçon, les faisant se bousculer violemment.

Tacenda se mit à entendre un chant. Ils continuaient de fuir Willia mais se retrouvèrent bientôt dans une impasse. Davriel tenta un marché, ne voulant user du pouvoir de l'Entité ni fuir ce plan : il pouvait lui apprendre bien des choses sur la voix qui lui murmurait de telles choses dans l'esprit... L'Entité du Marais l'avait bien prévenue qu'il essaierait de négocier.

Alors, il tenta de la prendre par l'affect : elle ne tuerait pas sa sœur, tout de même ? De toute évidence, elle ne pouvait entendre raison. Tacenda poussa un bas-relief représentant l'Ange sans Nom, qui ouvrit comme d'autres un passage. Le chant était bien plus clair pour Tacenda quoique Davriel ne semblât pas l'entendre. Alors, il le vit. Un ange.

Chapitre 19

L'Ange sans Nom était réel. Mais attaché au mur. Mort. Tacenda, aveugle, ne put le remarquer et s'agenouilla, touchant cette protectrice décédée et entonnant un chant de plus en plus puissant. Il s'introduisit à nouveau dans l'esprit de Willia, en vain : il était trop fatigué pour parvenir à ses fins sans l'Entité qu'il s'obstinait à ne pas utiliser.

Il vit un instant des centaines de plan, des millions de personnes qui se laissaient vivre sans se rendre compte de la vanité de leur vie. Il ne voulait pas être de ceux-là ; il voulait être de ceux qui façonnent l'existence.En réponse à l'intrusion, elle envoya les Chuchoteurs vers l'Homme du Manoir, et ils commencèrent à tenter de lui arracher son âme.

Se sachant perdu, il essaya de se transplaner ; en vain. Son âme était progressivement tirée hors de son corps, et son Étincelle avec. Il ferma les yeux, ayant fait son deuil. Tué par une fille de 15 ans. Pas ce qu'il y avait de plus glorieux, mais il n'y pouvait rien. Alors, il se sentit revenir à lui. Il ne comprit pas : les geists regardaient Tacenda.

Son chant. Il fonctionnait. Les créatures s'étaient arrêtées. Davriel ne chercha pas plus loin : il invoqua dans sa main la viole de Tacenda et lui donna : quoiqu'elle fît, qu'elle continue. Mais elle s'arrêta. Elle ne se souvenait plus, elle avait oublié le chant. Elle eut la sensation de parler à l'âme de l'Ange – ce qui est impossible, les anges n'ont pas d'âme.

Elle l'aida à retrouver le Chant de Joie, celui qu'elle entonnait encore jeune lorsque les hommes et les femmes du village travaillaient. Les geists étaient comme subjugués, et reprenaient progressivement forme humaine. Willia tenta d'attaquer sa sœur, sentant son emprise s'évanouir ; Davriel usa de son dernier pouvoir, et peignit ses yeux en noir.

Willia tomba à genoux, à nouveau dans les ténèbres. Les geists se mirent à pulser d'une lumière verte bien plus vivante avant de venir en Tacenda. Sa jumelle mourut dès qu'elle la toucha dans un flash de lumière verte : Tacenda avait désormais l'intégralité de l'Entité du Marais. C'était le moment ou jamais. Davriel pouvait la lui voler.

Il vit des royaumes entiers plier sous son joug, des millions d'âmes lui obéir servilement, des mondes être façonnés de sa main. Mais il se vit aussi sur son trône maudit, à devoir éliminer les rivaux un à un. Il ne voulait plus être cet homme-ci. Tacenda était désormais complète ; elle put rendre la vie aux habitants de son village et de l'abbaye – excepté ses parents et sa sœur.





Épilogue

Tout est revenu à la normale : Davriel, derrière les apparences, fait le deuil de Crunchgnar et cherche à le remplacer par un autre démon. Ses réserves de thé sont à sec : il va devoir en réclamer aux habitants de Verlasen – ils ont passé toute une journée morts, c'est assez de repos, non ?

Conclusion



Davriel est en quelque sorte un anti-Liliana : il méprise par excellence tout ce qu'elle est quoiqu'ils partagent bien une chose : l'ambition. Sa volonté semble être de s'élever au-dessus des autres, et de refuser le destin qui a pour lui été tracé en laissant une trace durable de son passage. C'est un homme d'esprit, au calme cynique mais qui n'est pas pour autant foncièrement mauvais et, quoiqu'il sache que la bonté n'est qu'une question d'interprétation humaine au même titre que l'héroïsme ou toute autre caractéristique, il sait la respecter ; c'est pourquoi aussi il a laissé Tacenda se saisir du pouvoir du Marais.

N'hésitez pas à me poser des questions d'interprétation, de précision sur certains passages, ou un avis sur les réactions, quoi que ce soit : les louanges sont faites pour ça !

Alors c'était comment ?

1 Louange(s) chantée(s) en coeur


DanteDragocuore Le 24/12/2018

Trés bonne traduction, j'avais déjà lu la version anglaise mais c'est sympa pour ceux qui ne parle pas anglais. En tout cas j'aime beaucoup le personnage de Davriel, j'espère qu'on le reverra.

Toi aussi, loue son œuvre !


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L'auteur

Drark Onogard
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Le Dark Mogwaï

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Hahaha, Yaugzebul est fichu, j'ai conçu l'arme ultime ! Quand j'appuie sur le bouton de cette télécommande, ça met instantanément les vautours en veille.

Urza

Proposé par Dark Mogwaï le 19/06/2012

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