Analyse de Innistrad - Magic the Gathering

Analyse de Innistrad

Analyse de Innistrad

Innistrad. Un nom aux consonances d'Europe de l'Est, qui nous emmène bien loin de la science-fiction futuriste du bloc Mirrodin. Un point cependant n'a pas changé : l'ambiance du plan est sombre, voir...

  Analyse d'édition / Innistrad

Innistrad. Un nom aux consonances d'Europe de l'Est, qui nous emmène bien loin de la science-fiction futuriste du bloc Mirrodin. Un point cependant n'a pas changé : l'ambiance du plan est sombre, voir...

  Analyse d'édition / Innistrad



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le , par Thorgor
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Innistrad. Un nom aux consonances d'Europe de l'Est, qui nous emmène bien loin de la science-fiction futuriste du bloc Mirrodin. Un point cependant n'a pas changé : l'ambiance du plan est sombre, voire sinistre, et on arrive pile au moment où les conflits commencent à se multiplier un peu partout. Ben tiens. Et puisqu'on nage en pleine fantasy gothique cette fois, autant mettre le paquet avec les poncifs du genre : vampires, loups-garous, zombies, esprits et autres croque-mitaines s'en donnent à coeur-joie face aux humains, qui ont revêtu pour l'occasion la panoplie des chasseurs de monstres : tricorne, manteau de cuir, fourches aiguisées et torches, sans oublier les symboles religieux.

Oui, les symboles d'Avacyn, divinité protectrice des humains de ce monde depuis des générations. Toutefois, Avacyn semble avoir disparu depuis peu, et son influence s'estompe. Brandir son oméga renversé face aux abominations a du coup nettement moins d'effet, et les communautés humaines sont en danger d'être englouties. Sans compter que des démons bannis depuis longtemps, comme Skirsdag, en profitent pour ressurgir et jouer avec les mortels.

A cette toile de fond se superpose le conflit entre Garruk et Liliana, le chasseur ayant enfin retrouvé la trace de la sorcière sur ce plan. C'était l'occasion d'éditer une nouvelle version de ces deux planeswalkers. On remarquera que la corruption de Garruk est désormais bien plus visible que ce que son incarnation de Magic 2012 laissait supposer.

Plus que jamais, l'extension accumule les références à notre plan d'existence : nombreuses sont les cartes à puiser leur inspiration dans les classiques de la littérature horrifique ou les films de genre (voire l'Histoire avec un grand H ou les jeux vidéos). Frankenstein, Dracula, l'Exorciste, l'Homme invisible, Docteur Jekyll et de M. Hyde et le Pacte des loups ne sont que quelques unes des oeuvres qui se sont vues adaptées à la sauce Magic. Fort heureusement, et malgré la présence simultanée de buveurs de sang à dents pointues et de sacs-à-puce à longues griffes dans l'extension, toute référence directe à la saga Twilight nous aura été épargnée.

Les mécaniques de l'extension correspondent bien aux thèmes abordés, à savoir :

Le mot de capacité "Morbidité", augmente la puissance de certaines cartes à condition qu'une créature soit morte ce tour-ci. Par exemple, plusieurs créatures ont une capacité d'arrivée sur le champ de bataille qui ne se déclenche que si une créature est morte auparavant.

Le mot-clé "se battre" décrit une action qui existait déjà, comme par exemple sur Arène : deux créatures s'infligent mutuellement des blessures égales à leurs forces respectives.

Et le plus gros changement de l'édition : des cartes recto-verso, fonctionnant un peu sur le même principe que les flipcards de Kamigawa, à ceci près qu'elles peuvent être "transformées" (c'est le terme consacré) dans les deux sens. De telles cartes permettent de montrer la version "diurne" et la version "nocturne" d'un même personnage. Généralement, la version nocturne est plus puissante, dans tous les cas elle est plus sauvage. C'est bien entendu un mécanisme partagé par tous les loups-garous de l'extension. Il va sans dire que l'introduction de ce mécanisme a fait grincer quelques dents, notamment à cause de son impact sur les règles du draft. A l'usage, ces cartes arrivent à la fois à être rigolotes et pénibles à jouer.

Un grand nombre d'interactions avec le cimetière, que ce soit pour y mettre des cartes ou pour les y récupérer. Le flashback est d'ailleurs de retour.

Un tribal humain, où ce type de créature est pour la première fois utilisé pour une mécanique et non plus pour une simple raison d'ambiance. Les humains doivent en effet se serrer les coudes face à la déferlante de monstres. Une gamme d'équipements spéciaux pour humains est d'ailleurs disponible.

Un "nouveau" type d'enchantement : les malédictions, qui ont toutes la particularité d'enchanter un joueur et non un permanent.

Et enfin, on peut noter l'absence remarquée des types de créature tribaux habituels : pas d'elfes, de gobelins ou d'ondins ici. Les humains sont seuls pour faire face aux horreurs de la nuit. Pour parvenir à ce résultat, certains types de créature traditionnellement noirs ont dû déborder sur les autres couleurs, et c'est ainsi que l'on se retrouve avec des zombies bleus, des vampires rouges, et des loups-garous verts et rouges.


Parmi les cartes les plus marquantes de l'édition, citons :

Liliana du voile et Garruk l'implacable/Garruk maudit par le voile : comme d'habitude, les planeswalkers font leurs intéressants (et font monter les prix). Garruk est un bon générateur de jetons qui a en plus la particularité d'être le premier de ses congénères à disposer d'une capacité qui ne soit pas une capacité de loyauté (et en plus il est splashable). Quant à Liliana, c'est le premier planeswalker mono-noir à proposer un CCM inférieur ou égal à 4. Les deux ont su se ménager une place discrète dans le Standard actuel.

Le mage lancevif (déjà surnommé "Snappy" dans les milieux autorisés) est certainement la carte la plus prisée de l'extension. On trouve un playset dans quasiment tous les decks Contrôle actuels : il nous permet de rentabiliser les sorts joués en début de partie tout en transformant le cimetière en tool-box, et le tout avec une 2/1 en prime. Toutes proportions gardées, c'est un peu la nouvelle Mystique forgepierre du Standard.

Garenne au loup de Kessig : ce terrain qui ne paie pas forcément de mine a remplacé Valakut, la cime en fusion en tant que cible privilégiée du Titan primitif. L'équation est simple : beaucoup de mana disponible + capacité de boost répétable + piétinement = gros bobo.

Noble de Stromkirk : (terriblement) moins bon que l'excellent Guide gobelin, il l'a cependant remplacé au pied levé dans toutes les versions de Red Deck Wins. L'Orpheline téméraire est un second choix acceptable dans le même rôle, mais elle reste beaucoup moins populaire car moins stable.

Geist de Saint Traft : Pour 3 malheureux manas, on a virtuellement 2 créatures qui sont toutes les deux très difficiles à gérer : le Geist lui-même est inciblable pour notre adversaire, et son ange gardien n'existe que pendant notre phase de combat. Les autres légendes multicolores de l'extension (Olivia Voldaren et Grimgrin, né des cadavres), bien que moins impressionnantes, méritent également une petite mention.

Chapelle isolée, Chutes de soufre, Cimetière des sylves, Rectorat du haut des falaises et Port de l'arrière-pays : Voici la version "couleurs ennemies" des terrains bicolores Magic 2010. On peut noter que ces terrains n'ont strictement rien à voir avec les mécanismes ou les thèmes d'Innistrad : ils font partie de ces cartes dont la présence a été imposée à la R&D pour répondre à la demande des joueurs (et vendre l'extension), dixit MaRo.

Pisteur invisible : En plus d'être une chouette référence, la combinaison de défense talismanique et d'imblocabilité en fait un très honnête porteur d'équipement et d'aura (on pensera notamment aux célèbres Epées de Truc et de Machin des blocs Mirrodin)

Skaab déprédateur : Une créature ridiculement puissante pour son coût, et dans une couleur qui n'a pas l'habitude de ce genre de choses. Elle peut également être jouée depuis le cimetière, ce qui bien sûr incite à s'auto-meuler et à se défausser.

Alchimie interdite : rien de folichon en soit, mais elle se marie bien avec Snappy et le skaab et mérite donc d'être mentionnée.

Chasseur de fielleux : excellent anti-créature sur pattes pour le limité.

Victime de la nuit : bon anti-créature pas cher, jouable en limité mais également envisageable en construit dans un deck mono-noir. En dehors du contexte bloc, il peut s'avérer plus polyvalent que cette bonne vieille lame du destin. On peut le comparer à Arracher la chair ou encore Fin du dysmèle qui remplissaient le même rôle dans leurs univers respectifs.

Goule du diregraf : elle deviendra peut-être un premier tour agressif de la trempe du Lacérateur vampire si jamais le développement du tribal zombie lui permet de s'épanouir d'ici la fin du bloc.


Au final, on peut remarquer que l'extension ne comporte pas vraiment d'immonde spoiler, ni de bouse infâme, y compris parmi les humbles communes. Cela ne fait certes pas les affaires des joueurs de Legacy qui pourront ignorer complètement l'extension, mais le fait que les cartes soient raisonnablement équilibrées entre elles la rend assez agréable à jouer en limité. Quant au Standard, il est plutôt diversifié malgré (ou grâce à) l'absence notable de deck combo.
Et si d'aventure vous vous inquiétiez pour le portefeuille d'Hasbro, il va très bien, merci pour lui. Nous avons ouï dire que les ventes de l'extension étaient particulièrement bonnes.

Alors c'était comment ?

1 Louange(s) chantée(s) en coeur


Fido Dido Le 18/02/2014

J'ai voté "pas fou" à cette analyse qui en réalité n'en est pas une. D'ailleurs, qu'est-ce qui est proposé à l'analyse ici ? Est-ce l'univers d'Innistrad ou est-ce les cartes de cette extension et leur influence sur le metagame ? On ne sait pas trop, c'est confus. Mais quoique ce soit, ni l'un, ni l'autre n'est développé. Je suis obligé d'être sévère, hélas, car Innistrad est mon extension préférée de Magic et elle méritait mieux.

Lorsque j'ai lu, en conclusion, la phrase "[les] joueurs de Legacy [...] pourront ignorer complètement l'extension", j'ai toussé. Le deck qui a remporté le Grand Prix Paris de 2014, BUG Delver, comporte 4 Delver of Secrets et 3 Liliana of the Veil. Avec Retour à Ravnica, Innistrad est l'extension qui offre le plus de cartes à ce deck. Et puisque j'y suis, se contenter de faire une "petite mention" à Olivia Voldaren est encore la preuve d'un manque de lucidité de l'auteur : Olivia Voldaren est dans le deck The Aristocrats et surtout dans le deck Jund et ça fait des années maintenant que ce deck fait des performances.

Note : 2/10

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L'auteur

Thorgor
mdo

Prince Démon | Hauts-de-Seine
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—Expressions de Dominaria, tome II

Proposé par Drark Onogard le 01/12/2018

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