[Concours] Il « été » une fois...

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Discussion ouverte par Newall SombreLame Le 02/07/2022

Discussion ouverte par Newall SombreLame Le 02/07/2022


Newall SombreLame

Depuis peu, des sons divers et variés parvenaient aux citadins qui passaient aux abords de l'Arène. Cris d'animaux sauvages, bruits de constructions, hurlements d'humanoïdes... Et, les rumeurs se répandant comme un feu de brousse, chaque jour de plus en plus de personnes s'approchaient de l'imposant colisé. Jusqu'à aujourd'hui.

Aujourd'hui, les curieux furent accueillis. Poussés par des nuées d'insectes à entrer dans le stade. Enjoints par la masse grouillante et volante à s'installer dans les sièges qui bordent l'Arène. Et quand tous eurent pris place, un silhouette apparu dans les cieux, loin au-dessus. Tandis qu'elle descendait, tous purent constater son aspect définitivement humanoïde, mais les yeux à facette, les griffes acérés, et surtout les ailes de papillon ne pouvaient tromper personne : cet être n'était pas naturel.

L'insecte androgyne se posa sur le sable de l'Arène, et ses ailes vinrent lui former comme une cape chatoyante, scintillants d'un spectre rouge et violet. Il ouvrit la bouche, et un son en sortit. Un son mélodieux, qui devint pour tous les spectateurs une voix, magnifique, enchanteresse.


« Bonjour à tous, mesdames, messieurs. Salutations, mesdemoiselle, mesdemoiseaux. Et merci. Merci à vous d'être venus si nombreux, à ce qui pourtant n'avait été annoncé nul part. Merci à vous d'être venus assister à ce nouveau combat, sur le sable de l'Arène ! À moins que... ce ne soit pas le cas ? À moins que ce sable ne se souille pas de sang, mais d'encre ? À moins qu'il ne soit pas un terreau de mort et de violence, mais de création et d'envolée artistique ? Oui, je crois bien qu'il en sera ainsi...

Bienvenue ! Bienvenue à l'introduction de ce nouveau concours d'écriture ! Pour l'instant, le statu quo est de mise. Si vous souhaitez participer, vous êtes invités à contacter mon créateur par missive privée, sous cinq jours. Et alors, vous pourrez assister à l'évènement déclencheur... »

Et sur ces mots sibyllins, le présentateur déplia ses ailes, et disparut en un battement de lumière.


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Pour participer à ce concours d'écriture de l'été, contactez-moi par MP, sur la SMF ou sur Discord, avant le mercredi 6 juillet au soir.


descendant ascendant


Réponse(s)


861 points

Newall SombreLame - Prophète - Le 06/07/2022

Dans le ciel, l'astre solaire s'apprêtait à embrasser l'horizon et à embraser l'atmosphère. Le Présentateur leva la tête. Parfait. Parfait ! L'heure était venue. Le lépidoptère déploya son envergure, sa couleur naturelle relevée par celle du crépuscule.

« Eh bien, eh bien. Il me semble que l'heure est venue. Mesdames et messieurs, mesdemoiselles et mesdemoiseaux, nous avons des compétiteurs ! Permettez-moi de vous les présenter tels que nous les connaissons sur les Terres Originelles, bien que ce nom ne leur sera bientôt plus d'aucune utilité... Pour un temps, du moins.

Ils sont au nombre de onze ! Des anciens, des nouveaux. Certains ont participé au précédent concours, s'y démarquant ou non, tandis que d'autres sont tout frais arrivés. Alors, nos précédents vainqueurs se reposeront-ils sur leurs lauriers ? Nos précédents vaincus resteront-ils abattus ? Ou bien le sang neuf triomphera-t-il ? Laissez-moi vous les présenter ! »

Sur ces mots, il rabattit ses ailes, et, vêtu de cette habit pourpre, fit le tour de l'Arène pour présenter chaque Sectateur qui avait répondu à son appel : Arwen, Deiv, Lanreth, Dim, Orstal, Ximatt, Shagore, The Mighty Chicken, Jeune Apprenti, Maîtredragon, et Anonymous.
Puis le demi-insecte revint au centre de l'Arène, conscient d'être au cœur de toutes les attentes.


« Nous vivons dans un monde... De magie. Un monde dans lequel tout est possible, un monde dans lequel le réel se teinte bien souvent d'irréel. Mais vous êtes-vous déjà demandé... Et si ? Et si tout ceci était différent, et si la magie n'était pas ? Dans un tel monde, un être doué de capacités surnaturelles se cacherait-il, de peur d'être rejeté de tous, d'attirer le dégoût, ou de finir disséqué ? Ou bien s'afficherait-il au grand jour, espoir de tous, ou cauchemar permanent ? Qu'en dites-vous, chers participants ? Vous pensez-vous capable de me montrer un tel monde ?

Voici votre première épreuve : vous devrez créer un personnage évoluant dans un monde commun, dans lequel la magie n'a pas cours (à sa connaissance, du moins). Ce monde peut être médiéval, contemporain, etc., peu importe. De plus, votre personnage sera, au contraire, doté d'une faculté hors du commun. En a-t-il conscience ? Si oui, le cache-t-il ? Ce sont des questions auxquelles vous devrez répondre. Vous avez jusqu'à dimanche 10 juillet au soir pour présenter vos fiches de personnages. Sur ce, je vous salue, participants, cher public ! »

Et le Présentateur prit son envol dans la nuit naissante, ses ailes reflétant le clair de lune.

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Vous devez créer un personnage et m'envoyer une fiche de personnage avant le dimanche 10 juillet.
Ce personnage doit répondre aux critères suivants :
- Il vit dans un monde dans lequel la magie n'existe pas, à sa connaissance. Même si elle existe, elle doit être si peu présente qu'il est très improbable que quiconque en entende parler un jour.
- Il est doté d'une faculté surnaturelle.

La fiche de personnage doit comprendre :
Vous devez apporter les précisions suivantes :
- Nom
- Espèce
- Âge
- Origine (type de monde, type d'environnement, etc.)
- Caractère
- Métier/Classe/Occupation
- Description physique + Vêtements courants/Équipement
- Faculté surnaturelle
- Aperçu des capacités
- Aperçu de l'histoire

Pensez bien à laisser de la latitude pour pouvoir écrire ensuite une histoire intéressante !
Vous pouvez également justifier vos choix dans un court paragraphe explicatif.

Edité 1 fois, dernière édition par Newall SombreLame Le 07/07/2022

861 points

Newall SombreLame - Prophète - Le 11/07/2022

Le jour se lève sur le sable de l'Arène, offrant un contraste saisissant avec la dernière apparition du Présentateur. Mais celui-ci savait exactement tirer parti de la situation, et des teintes orangées qui nimbaient le monde. Dans sa cape violacée en ailes de papillon, il s'avança au centre de l'Arène, ses yeux à facette observant le public qui s'était tu dès son apparition. Une fois arrivé, il prit une profonde inspiration. Le Spectacle pouvait commencer.

« Mesdames et messieurs, bonjour à tous. Mesdemoiselles et mesdemoiseaux, bienvenue à vous. Le jour se lève, révélant les enveloppes de ce qui seront les corps de nos participants pour les prochaines semaines. Alors sans plus attendre, permettez-moi de les présenter, pendant que nos mages font les transferts. »

Arwen :
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- Nom : Enzo Delaforest
- Espèce : Humain
- Âge: 17 ans
- Origine (type de monde, type d'environnement, etc.) : Terre, Europe, France, Haute-Marne
- Caractère : Assez solitaire voire taciturne, il est persévérant et sait se défendre. Est plus à l'aise avec les animaux qu'avec les humains.
- Métier/Classe/Occupation : Lycéen, passe en terminale option SVT dans l'optique de devenir vétérinaire ou dans la sauvegarde de la biodiversité et la protection des animaux.
- Description physique + Vêtements courants/Équipement : 1m80, sportif (vélo, randonnée, escalade, judo quand il était plus jeune), yeux verts, cheveux châtain mi long souvent attachés en queue de cheval. En t-shirt ou sweat « geek », en jean ou bermuda, avec des baskets lorsqu'il est en cours et plutôt en chaussures de rando quand il se balade dans la nature. Toujours avec son sac Eastpack gris avec des casse-croûte, de l'eau et une trousse de secours
- Faculté surnaturelle : Il sait qu'il peut communiquer avec les animaux.

- Aperçu des capacités : Le jeune homme a découvert presque par hasard lorsqu'il avait une dizaine d'années que ses copains d'écoles ne comprenaient pas ce que disait le chaton perdu dans la cours. Le pauvre petit animal miaulait pourtant très fort qu'il avait perdu sa maman ! Et qu'il avait peur de tous ces deux pattes ! Surtout le grand qui le visait avec des petits cailloux qui faisaient mal !
Enzo s'était mis en colère lorsqu'Alexis avait commencé à balancer ces cailloux. Il s'était jeté devant le chaton en lui parlant doucement et en le prenant dans ses bras.
Le silence s'était fait immédiatement autour du petit garçon. Et lorsque la maîtresse arriva, il feula sur elle sans s'en apercevoir.
Devant l'incompréhension de la maîtresse, il se repris, comprenant que quelque chose n'allait pas. Et il répondit en français qu'ils avaient trouvé un chaton et qu'Alexis voulait le frapper à coup de cailloux.
La fin de la récréation sonna et les autres élèves partirent en classe.
Enzo entendit un autre miaulement derrière les poubelles. Il ignora ce que la maîtresse lui disait et s'approcha pour découvrir la mère du chaton et ses frères et sœurs.
Alors qu'il allait se fait disputer par la maîtresse parce qu'il n'écoutait pas, Enzo déposa le chaton et répondit un « de rien » humain au remerciement de la chatte.
Finalement, la maîtresse ne lui tint pas rigueur de son comportement en voyant la famille réunie. Mais elle allait prévenir la famille de l'étrangeté d'Enzo.

- Aperçu de l'histoire
Il paraît que la grand-mère maternelle d'Enzo était « rebouteuse ». Il avait toujours du mal avec ça... Dans certains village, on l'appelait d'ailleurs « le petit fils de la rebouteuse ». Mais à la déception des habitants, ni lui, ni sa mère n'avaient le même don que la grand-mère.
Ce qui lui allait parfaitement bien. Il ne voulait pas être assimilé au charlatanisme ambiant. Mais de ce qu'on lui racontait, sa grand-mère s'occupait plus des animaux que des humains. Sa vocation de vétérinaire venait peut-être de là.

Enzo soupira, assis près du lac, jouant avec un brin d'herbe tout en écoutant les oiseaux s'interpeler.

Depuis qu'il savait qu'il était le seul a comprendre le langage des animaux, il s'était renfermé sur lui-même. Enfin ça, c'était du point de vu de ses congénères ! Car la faune, elle, savait. C'était un vertical, oui, mais il comprenait et pouvait les aider.

Ainsi, Enzo ne fut pas étonné lorsque la renarde jappa son prénom. Il regarda autour de lui pour savoir si quelqu'un était là mais un merle lui cria qu'il n'y avait pas d'humain autour. Il invita la renarde à approcher, ce qu'elle fit en boitant. Les consultations étaient ouvertes.


Deiv :
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- Nom : Nathanaël
- Espèce : Humain (origine française)
- Âge : 13 ans
- Origine : Notre monde
- Caractère : Introverti et curieux.
- Métier/Classe/Occupation : Étudiant.
- Description physique : Cheveux très blonds, yeux bleus, léger surpoids.
- Faculté surnaturelle : Est capable d'accélérer le temps autour de lui sans être affecté lui-même.
- Aperçu des capacités : Lorsqu'il utilise son pouvoir, il crée une bulle autour de lui qui est infranchissable. Il peut ensuite accélérer la vitesse à laquelle passe le temps en dehors de la bulle. C'est donc un pouvoir temporel mais aussi un pouvoir de protection.
- Aperçu de l'histoire : Nathanaël est un adolescent comme les autres. Peu studieux mais pas insolent, ouvert au monde, notamment celui de la science mais probablement pas assez investi pour l'instant.
Sa vie va basculer du tout au tout lorsqu'il va découvrir son pouvoir. Il deviendra vite une curiosité mondiale, LA personne que tout le monde recherche. L'objet d'étude ultime pour tout homme de science. Et cela, pas toujours en faveur de Nathanaël...


Lanreth :
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- Nom
Lizt

- Espèce
Humain

- Âge
Trentaine

- Origine (type de monde, type d'environnement, etc.)
Monde similaire à la fin de l'époque moderne en Europe (XVIII° siècle), début de l'utilisation de la vapeur.
Lizt est originaire d'une ville de taille moyenne de province.

- Caractère
Préfère les choses qui lui apportent de la sécurité aux actes plus moraux ou économiquement plus profitables.
A tendance à être méfiant à cause de son pouvoir.
Est très fier de ses capacités et de ses créations, mais pas forcément vantard.

- Métier/Classe/Occupation
Artisan polyvalent et touche-à-tout
Lizt est spécialisé dans la confection d'objets en bois et de mécanismes mais il connaît les bases du forgeage et du tissage.

- Description physique + Vêtements courants/Équipement
Blond, yeux gris
Taille et corpulence moyennes
Vêtements d'artisan ou de marchand
Outils d'artisan
Épée courte inutilisée la plupart du temps

- Faculté surnaturelle
Manipulation d'objets construits

- Aperçu des capacités
Lizt est capable de déplacer les objets qu'il a construit sans les toucher et de les actionner, comme si ils étaient contrôlés par des mains invisibles ou des fils de marionnettes.
Exemple : Faire voler les objets d'un point à un autre, utiliser une épée à distance, ouvrir et fermer une paire de ciseaux...

- Aperçu de l'histoire
Issu d'une famille d'artisans, Lizt passa son enfance à observer sa famille travailler et à apprendre certaines techniques.
Son pouvoir apparaissant de manière incontrôlée et chaotique, sa famille l'envoya en apprentissage dans une autre ville pour garantir sa sécurité, par peur des autres villageois.
Durant le voyage, il apprit à maîtriser son pouvoir, puis, son apprentissage terminé, il ouvrit son propre atelier, en utilisant son pouvoir à l'abri des regards.
Il connaît désormais un grand succès dans sa ville, et il espère que le développement des automates mécaniques et des machines à vapeur va lui permettre d'utiliser ses pouvoirs de manière publique.


Orstal :
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Nom : Spark

Espèce : Ara gris

Âge : 6 ans

Origine : Jungle des pendus dans l'Archipel des Cents Naufrages.

Caractère :
Spark aime la mer, l'alcool, les trésors qui brillent et tricher aux cartes. Il maîtrise le langage humain et préfère par dessus-tout les insultes inventives de ses camarades à deux pattes. Très social, il s'arrange toujours pour qu'on le remarque et le nourrisse. Il s'arrange toutefois toujours pour éviter de participer aux corvées des marins.

Occupation :
Second officieux de l'équipage du Scarlet Cap, mascotte officielle de l'équipage.

Description physique : Excepté un épi de plumes rouges trônant sur sa tête, Spark ressemble à n'importe quel ara gris.

Capacité magique :

En se posant sur un être vivant, Spark peut complètement influencer sa personnalité/ses décisions/ses désirs.

Histoire :

Lorsque Spark s'envola pour la première fois du nid familial, il oeuvra principalement à l'exploration de son île. L'île était vaste, mais en moins d'un an il la trouva bien trop petite à son goût. Spark déployait souvent ses ailes en direction des embruns. L'étendue bleue qui bordait sa jungle natale lui faisait les yeux doux et il rêvait de la conquérir. Mais hélas, aucune terre n'était à portée de ses ailes grises et l'eau semblait bien dangereuse. De temps en temps, des femelles venaient le courtiser, visiblement attirées par son panache pourpre. Dès qu'elles se frottaient à lui, il percevait immédiatement leurs désirs qui ne correspondaient pas aux siens. Mentalement, sans même avoir à prononcer un seul mot, il fléchissait leurs pensées afin qu'elles décident de conquérir le cœur d'un autre. Spark était surpris qu'aucune n'ait jamais tenté de faire fléchir son mental à lui.

Un jour, tout changea. Le pavillon pourpre d'un navire se dessina à l'horizon, piquant l'intérêt du volatile. Le capitaine orc Redrum et ses marins accostèrent sur l'île afin d'y enterrer un coffre, encore teinté par quelques traces de sang. Celui de Spark ne fit qu'un tour. Ses êtres avaient un vaisseau capable de l'emmener loin d'ici et de parcourir l'immensité salée. Lorsque le dernier coup de pelle permit de dissimuler le magot, l'emplumé s'installa sur l'épaule droit du capitaine, se collant à sa joue en infléchissant ses pensées aussi fort qu'il le put. Redrum fit aussitôt de lui un membre de l'équipage, sous les éclats de rire de la bande de pirates.

Cinq ans se sont écoulés depuis, et Spark n'a pas quitté le groupe. Son quotidien alterne entre pillages, saccages, beuveries et exploration de l'inconnu : une vie de rêve, pour un perroquet corsaire.


Ximatt :
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- Nom : Griffeth
- Espèce : Kert'hesil (hybride chat-araignée), des combattants aguerris de la jungle (Kouka, "Mère" dans leur langage, représente la jungle dans laquelle ils vivent)
- Âge : la trentaine a peu pres
- Origine (type de monde, type d'environnement, etc.) : Énorme jungle où règne la loi du plus fort. Peuplée de différentes espèces sauvages (inventées ou pas) qui ont une certaine intelligence
- Caractère : Instinctif et violent. Entraîne depuis toujours à chasser de nouveaux territoires comme les espèces qui menacent sa tribu, il agit toujours dans cet intérêt et est bien conscient qu'il n'a aucun intérêt à faire passer des intérêts personnels avant le clan. Cette idée même ne lui a jamais traversé l'esprit et il aura du mal à comprendre qu'un individu puisse agir de manière égoïste. Il aime profondément les mêmbres de sa tribu mais dénigre facilement les faibles physiquement.
- Métier/Classe/Occupation : Chasseur de monstres, éclaireur, guerrier
- Description physique + Vêtements courants/Équipement : cf image https://www.behance.net/gallery/14154833/CG-drawing/modules/97856279
- Faculté surnaturelle : depuis tout petit, il ne sait pas quand exactement, Griffeth a toujours entendu une voix dans sa tête. Lui a toujours pense que c'était ce que les anciens appellent l'instinct du chasseur, une capacité que les Dieux octroient a celui qu'ils considèrent comme le chasseur au meilleur potentiel pour guider la tribu. Mais Griffeth n'arrive pas à savoir pourquoi ce pouvoir le dérange... En tout cas, cette voix lui est très utile, car elle connait la Jungle mieux que personne. Et peut-être même que ses capacités incroyables y sont liées ?
- Aperçu des capacités : sait se battre. Il est né pour ça. L'un des meilleurs chasseurs de sa tribu. Très fort, excellente constitution, agilité inégalable.
- Aperçu de l'histoire :
Depuis tout petit, Griffeth est un guerrier. Sa tribu l'a élève tel quel, et il ne pourra jamais en être autrement.
Griffeth a toujours été un bon élève, même si ses tuteurs ont toujours été d'accord sur un point : il semble se retenir. Comme s'il n'exploitaitbpas tout son potentiel. Cependant, il n'a jamais rien fait d'autre qu'on puisse lui reprocher.
Griffeth a été élevé dans la pure tradition de sa tribu. Il respecte la jungle, leur Kouka a tous, leur panthéon (à inventer si besoin ) leur culture.
Mais Griffeth a un soucis. Dans cette survie du plus apte, il a hérité d'une voix dans la tête qui lui murmure des secrets. De sombres secrets. Comme quoi il ne peut échapper à ce destin. Qu'il a été choisis pour quelque chose qui le dépasse. Sur la forêt, sur le monde. Griffeth en rêve parfois, mais n'en a aucun souvenir. Mais il trouve qu'il a beaucoup d'impression de deja vu en parcourant la jungle.
Et la voix ne s'est jamais présentée à lui. Alors il essaie de la faire taire, par sa soif de sang, et sa violence.


Shagore :
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Nom : Le Menteur (plus de vrai nom)
Espèce : Humain
Âge : 20
Occupation : Variable, mais jamais prestigieuse
Pouvoirs : Le Menteur est capable de changer son apparence, pouvant imiter celle de n'importe qui ou se créer une identité unique. Il peut également modifier ainsi sa taille, son poids, son âge, sa souplesse ou sa force, mais est soumis aux limites de l'espèce humaine.
Description : Le Menteur change souvent d'apparence, et on ne peut pas vraiment dire qu'il en ait une “véritable”.
Vêtements : Le Menteur adopte des costumes variés selon son apparence, mais même ceux aux airs de luxe sont des contrefaçons bon marché
Caractère : Vu de l'extérieur, Le Menteur change de caractère en fonction de son “identité” du moment : parfois jovial, parfois renfermé, parfois colérique. Ce ne sont néanmoins que des rôles que joue le Menteur souvent inspirés de personnes qu'il a rencontrées et appréciées. En réalité, c'est un mythomane effrayé. Ayant usé de son pouvoir aussi loin qu'il se souvienne, il a peur d'être plus insignifiant que ses mensonges, et abjure sa peur en abusant toujours plus de ses capacités.
Histoire : [REDACTED] a pris conscience très jeune de ses capacités. Enfant unique d'un père seul qui voyageait beaucoup, pièce rapportée dans la plupart des environnements qu'il a connu, le petit [REDACTED], comme beaucoup d'enfants l'eurent fait dans sa situation, put à de multiples reprises s'inventer une vie plus palpitante que sa banalité. Quelle conséquence pourrait-il y avoir, dans ces conditions, à changer d'apparence d'une ville à l'autre ? Très vite, ses mensonges se multiplièrent, au point de se confondre avec la réalité dans son esprit. Quand son père, son seul lien avec sa véritable identité et la seule personne à savoir la vérité, mourut lors d'un accident de travail alors que [REDACTED] avait juste 16 ans, ce dernier se retrouva seul avec sa mythomanie. Les brumes de ses souvenirs d'enfant avaient englouti le souvenir de son apparence native, et face à l'immense toile de mensonges qu'il avait fait de sa vie, il ne vit comme seule issue que la fuite totale. Il se défit de son nom, associé à cette nasse inextricable de contradictions, et entreprit de se créer une nouvelle vie, moins évidemment fausse, mieux tissée. Pendant les années qui ont suivi, le Menteur a adopté de nombreuses identités, proféré de nombreux mensonges, créé de nombreuses relations. Mais terrifié par l'idée d'être exposé, il finit toujours par fuir, brisant les liens et recommençant tout de rien. Il a déjà forgé certaines amitiés à plusieurs reprises sous plusieurs apparences, mais l'issue est toujours la même, et malgré le poids croissant de la solitude et le sentiment de stagnation, il ne parvient pas à se contenter de la banalité.


TMC :
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Nom: Gauthier Toussaint, dit Bras-de-Troncs

Espèce:
Tout ce qu'il y a plus d'humain.

Âge:
29 ans.

Origine: Gauthier évolue dans un monde inspiré du folklore québecois (eh oui... Z'en faites pas, je mettrai des liens pour de l'inspiration). Nouvellement colons sur une terre hostile et forestière, le peuple de Faldar est un peuple résilient et fier; heureusement, car les conditions de vie sont rudes en Avolin, des terres jusqu'alors inexplorées. Depuis presque 50 ans déjà, des habitants de divers royaumes outremer y sont envoyés afin d'établir une colonie digne de ce nom, bien entendu un processus qui se fera main dans la main avec des représentants de la Foi.

Avolin est constitué de villages fortifiés dressés par les colons et de camps de bucherons dans le nord, servant à récolter le bois nécessaire au développement nouveau des centres urbains. Il reste tout de même très rare de trouver un coin avec plus de 2000 âmes; c'est sous peuplé, mais avec chaque année qui passe, de nouveaux gens se retrouvent à Avolin; d'ici une dizaine d'année, on s'attend à une population totale de 100 000 habitants.

(Si vous désirez en savoir plus sur le folklore québecois voici un lien qui présente des grands classiques: Contes et Légendes du Québec.

Grosso modo, il s'agit souvent d'une histoire de pauvres gens qui se font corrompre par des forces maléfiques, mais qui parviennent à déjouer le sort en trouvant moults astuces et avec l'aide de forces du bien. À partir de là, vous avez le champ libre pour imaginer c'que vous voulez.)


Caractère:
Gauthier est un homme simple et paisible; il ne parle pas beaucoup, mais quand il le fait, sa voix est empreinte d'une grande sagesse. C'est un leader né et il impose le respect, à la fois en raison de sa stature ainsi que de son intelligence manifeste.

Métier: Gauthier est bucheron dans les camps situés au Nord, loin de toute forme de civilisation.

Physique: Imposant et musclé, Gauthier est le stéréotype vivant de bucheron. Portant toujours des habits pratiques pour son travail, chemise épaisse et toile rude mais robuste. Rien de bien esthétique.

Faculté Surnaturelle: Gauthier est touché par une malédiction depuis son plus jeune âge. D'aucuns l'auraient dit de connivence avec le Diable; il n'y est pour rien. Ainsi, il cache ce trait de sa personne depuis sa tendre enfance, espérant éviter le traitement offert à ceux touchés par le Malin, qui est loin d'être réjouissant.

Aperçu des capacités:
En premier lieu, Gauthier est un leader né et est investi d'une force hors du commun. Son surnom, Bras-de-Troncs, lui a été conféré après qu'il ait à lui-seul trainé des troncs d'arbre sur des distances importantes; il est invaincu aux nombreux concours de force brute qui s'organisent dans le camp de bucheron.

En outre, sa malédiction lui confère un "allié" invisible. Cet allié est pratiquement incontrôlable, et possède quelque traits uniques;

-Télékinésie
-Persuasion magique
-Possession limitée
-Illusions en tout genre

Cependant, cet être est tenu de rester en tout temps en deçà de 2 mètres de Gauthier.

Histoire:
Gauthier est le maître de la forêt d'Avolin. Partout, on entend parler de ses exploits; il est en quelque sorte un héros populaire, et ce rôle le dérange au plus haut point. Gauthier cherche la tranquillité, et pourtant le chaos semble le chercher à tous les détours de son existence.

C'est un mardi comme les autres qu'un envoyé de l'évêché de Garogne lui amène une missive, exigeant de lui qu'il se présente à ladite cité de 10 000 âmes afin de recevoir la bénédiction de l'Évêque. En effet, Gauthier se voit promu en tant que Héraut de la Foi, dans l'objectif précis de trouver ceux qui ont "pactisé avec le Diable" et d'en faire des exemples. Impossible de déroger à une telle convocation.

Sauf que Gauthier est lui-même la cible de cette intervention, possédant cette malédiction dès sa naissance.
??


K-Joe :
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- Nom : Myrtille (actuellement), Démagaur (autrefois)
- Espèce : Chat et démon
- Age : Millénaire
- Origine : Les enfers
- Caractère : Chaotique

- Occupation : Myrtille passe son temps à dormir, manger, chier et se faire papouiller par ses maîtres. Parfois elle s'éclipse secrètement pour tuer et mutiler d'innombrables victimes. Ses victimes sont souvent ceux qui menacent ses maitres, ceux qui se mettent en travers de son chemin ou ceux qui l'ennuient.

- Description physique : Myrtille est une chatte tout à fait lambda à la robe tricolore (calico).

- Aperçu des capacités : Démagaur était un ancien général de légion démoniaque sa puissance n'était surclassée que par le maitre des enfers lui-même. Aujourd'hui sous sa forme féline il jouit de pouvoirs amoindris comparativement à sa grande époque. Toutefois il a déjà montré une force au-delà du commun, la capacité de corruption psychique, de transformer tout ou une partie de son corps avec son ancien corps de démon à sa guise mais un nombre limité de fois et pas très longtemps. Il est capable de manipuler n'importe quel objet manuellement même sous sa forme féline, il prend un plaisir certains d'ailleurs à tuer ses victimes au corps à corps, il est également capable de parler. Ces pouvoirs ne sont qu'un bref aperçu de ses capacités. Malheureusement sa forme physique lui a couté un lourd tribut, en effet bien que techniquement immortel, Démagaur a perdu son invulnérabilité si bien qu'une blessure mortelle serait définitive pour lui. Pour les mêmes raisons, il n'est plus capable de régénérer ses plaies.

- Aperçu de l'histoire
Les vivants faillirent détruire le monde dans un conflit religieux d'une extrême violence. Après cette vaste époque de guerre, la destruction totale fut évitée de justesse et la renaissance commença. Des villes émergèrent dans les zones où un peu de verdure avait réussi à subsister. Des centaines d'années plus tard ces grandes villes s'étaient développées en respect totale avec leur environnement. La paix est de mise dans ces cités alors que les déserts sont le siège d'immense bataille de gangs véhiculés, pillages et autres atrocités. Toutefois malgré leurs disparités les vivants prirent une décision unilatérale à la fin des conflits. Toutes formes de religions furent bannies par tous les peuples survivants. Ainsi avec le temps tout concept de paradis et d'enfer fut éradiqué et oublié. L'enfer qui à l'époque de la grande guerre était à son apogée sombra dans l'oubli. Les légions et le maître des enfers disparurent impuissants. Démagaur, un général des légions respecté pris une décision que tous les enfers jugèrent hérétiques. Plutôt que de sombrer dans l'oubli et disparaitre avec ses pairs et son maître, Démagaur traversa par le biais de moyens indignes pour un démon les barrières de la réalité et arriva dans le monde réel sous la forme d'une chatte. Le procédé hérétique auquel il eut recours avait toutefois un prix. Démagaur avait perdu la mémoire et une partie de ses pouvoirs, il était devenu vulnérable. Menant une vie solitaire au début il se laissa toutefois adopter par une famille de vivants. Si vous lui demandez, il n'a que faire des ces êtres inférieurs. Pourtant il n'est pas rare que Démagaur est sauvé ses maîtres de nombreux périls tout en leur cachant ses pouvoirs. Myrtille ayant bien vu au début de son existence matériel quelle réactions suscités ses pouvoirs chez les autres vivants. En cas d'émergence d'un culte nouveau impliquant une quelconque forme d'enfer, son ancien maître et ses frères seraient de retour et condamneraient violemment ses actes hérétiques passés.


« Excellent. Vraiment excellent. Vous avez créé de magnifiques contenants. Désormais, puissent-ils connaître la joie et la peine, la peur et la colère, le soulagement et l'attachement. Puisse le Spectacle commencer, et puissiez-vous divertir notre public !

Alors sans plus attendre, découvrons le contenu de la première épreuve. Cette épreuve sera celle de la Valeur. Si votre personnage n'est capable de rien sans ses pouvoirs, est-il vraiment quelqu'un ? Peut-il se définir au-delà d'eux ? C'est ce que nous allons vérifier ici. »

Il s'adressa ensuite aux corps qui l'entouraient, et qui n'avaient plus rien à voir avec les Sectateurs qu'ils étaient il y a encore quelques instants.


« Il fait froid. Il fait humide. Et vous avez dû rester dehors sous la pluie durant trop longtemps. Si longtemps, que vous en êtes tombés malades. Et, durant deux jours, la maladie vous a, d'une manière ou d'une autre, coupé de votre capacité, estropié de cette part de vous-même. Les deux jours les plus longs et les plus angoissants de votre existence ? À vous de me le dire. Vous avez jusqu'au mercredi 20 juillet pour m'envoyer vos textes. De plus, ceux-ci devront atteindre la limite minimale de 1 000 mots, et sa narration sera à la première personne !

À vos plumes, Écrivains ! À vos corps, Incarnations ! »


Et le Présentateur se tut, immobile, épine chatoyante dressée au centre de l'Arène et des corps.


Spoiler: Montrer
Vous devez écrire un texte d'au moins 1 000 mots, avec une narration à la première personne. Ce texte se place dans le contexte de votre personnage, étant malade suite à un coup de froids, qui ne peut plus utilisez sa capacité surnaturelle.

Vous avez jusqu'au mercredi 20 juillet (inclus).

Edité 1 fois, dernière édition par Newall SombreLame Le 11/07/2022

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Newall SombreLame - Prophète - Le 22/07/2022

Depuis presque deux semaines, l'écharde se dressait au centre de l'Arène. Depuis autant de temps, le Présentateur n'avait pas fait montre du moindre signe de vie. Et soudain...

L'Arène s'était désemplie, il y avait du retard dans les épreuves. Mais tous les spectateurs, tous les Sectateurs, sentirent en eu le besoin impérieux de se rendre dans les gradins. Et au milieu du sable, drapée de ses ailes de monarque, le Présentateur arborait un immense sourire ironique.


« Mesdames et messieurs, mesdemoiselles et mesdemoiseaux, je vous remercie pour votre attente. Par les pouvoirs qui me sont conférés, je vous propose sans plus attendre de découvrir les textes de chacun ! »

Arwen
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Depuis mercredi, j'ai mal au crâne. Je crois pas avoir été aussi mal depuis longtemps. En même temps, je me suis pris une saucée mercredi aprem. J'ai du prendre froid à ce moment là.

Mais là, j'ai mal au crâne. Le bus va bientôt arrivé à mon arrêt. J'ai rien suivi du cours de math et je crois que je me suis endormi en français. Vivement que je rentre. J'ai juste envie d'un plaid et de silence.

Ah. Voilà. C'est bon. Je salue Elo qui me regarde inquiète. Je la rassure d'un signe tout en réprimant une quinte de toux. Je réajuste mon masque et je sors.

Le froid me fait frisonner. Quoi que c'est peut-être juste moi qui suis gelé. J'ai encore quelques pas à faire jusqu'à chez moi. La montée est rude. Je suis vraiment KO. Les oiseaux chantent sur mon passage mais je n'y fais attention. J'ai l'impression d'avoir mon casque de scooter sur la tête.

Le chien de Monsieur Leroux m'aboie dessus. Il est visiblement confus. Je comprend rien de ce qu'il raconte.

« Crie pas, Rexou. J'suis malade. »

Le berger cesse enfin de me hurler dessus mais prend un air étonné. Je hausse les épaules et je continue ma route. Les oiseaux continuent de se chamailler... j'y comprend rien... et je soupire. Je sais pas ce qu'ils ont les animaux là...

J'arrive péniblement chez moi. Le portail grince. Ca me vrille les tympans. Encore quelques marches... Un coup de clé... Ah... le bonheur de la maison.

« J'suis rentré M'man !
- D'accord ! Oui... Non. Demain c'est possible mais à partir de 14h... »

Elle bosse encore. C'est pas mal le télétravail quand même. Je balance mon sac près de l'escalier et j'enlève mon manteau et mon masque. J'hésite à remettre la doudoune tellement je frissonne. Mais j'ai déjà mon gros sweat... J'éternue.

Gabin arrive de la cuisine. Il baille en ouvrant sa gueule.

« Salut mon vieux. Tu viens ? »

Le vieux chien inclina la tête comme s'il ne comprenait pas ce qu'il se passait. Il vient à moi en silence. Il n'a jamais été trop causant de toute façon. Je le grattouille comme il aime et il bouge la queue, tout content.

« Bon, je te laisse, j'vais dormir moi. J'ai pas pu faire de sieste. »

Au loin, j'entends Maman.
« Enzo ! Ya du gâteau aux pommes de Mamie Jo si tu veux.
- Ouais ouais. Atcha !
- A tes souhaits mon chat.
- ‘Rci M'man. J'vais me reposer. Je crois que je suis malade.
- J'ai une réu dans 5 min. Prends un cachet et va te reposer. J'arrive après.
- Ouais... »

Bon... Son cachet, j'avoue que j'ai la flemme. J'enlève mes baskets, j'attrape mon sac et je monte direct dans ma chambre. Je tousse encore. J'espére que c'est pas le covid. Mais bon, t'façon, ya peu de chance avec les litres de gel qu'on se fout. Nan, c'est un coup de froid... C'est sûr.

Minouche m'attend à coté de la porte. Elle veut squatter mon lit comme d'hab.

« J'ai pas envie de jouer avec toi Mimi. J'suis mort. »

Elle ne répond pas et m'observe avec ses yeux verts puis me suit dans ma chambre.

Je jette mon sac au pied du bureau. Et je me jette ensuite sur mon lit. Le sommier craque. Je soupire de soulagement d'être enfin chez moi. Mimi me rejoint et frotte sa tête contre la mienne en ronronnant.

« J'comprends rien Mimi. J'suis vraiment trop crevé. »

Et puis je ferme les yeux... juste cinq minutes...

****
« Enzo ? Enzo ? Réveille toi. Le doc est là. »

La voix douce de Maman me réveille. J'ai toujours mal au crâne. Je suis en Pyj, un linge frais sur le front. Je tente d'ouvrir les yeux... Ma chambre dans la pénombre.

« Enzo ?
- Hmmm.
- Le Docteur doit te faire un test PCR.
- Mmmh. »

Je tousse durement... je me redresse péniblement. La Docteur est floue. Mais c'est mon doc habituel. Elle me rassure et me fait le test.

« Voilà. Bon, le résultat, c'est probablement demain. En attendant, isolement. Tu as pris quelque chose ?
- Je lui ai dit de prendre un paracétamol.
- Dan... j'en d'ai pas pris Baban.
- Et bien je vous mets une ordonnance. Il lui faut du calme et du repos... Il est à 39 quand même, il faudra beaucoup boire pour ne pas se déshydrater et... »

Je n'entends pas le reste de la conversation. Je sombre.

****
Je tousse. Ça me réveille. Mimi s'approche. Enfin je pense que c'est elle. On est au milieu de la nuit et j'y vois rien. J'ai même pas envie d'ouvrir les yeux.

Elle se met sur ma poitrine et... Je tousse encore. Elle grogne en se décalant sur mon coté gauche. Je me demande ce qu'elle a dit... Je la caresse avant de me rendormir...

****
Un poids brusque me tombe dessus. Et un miaulement grave. Je me réveille en sursaut et ça me fait tousser...

« P'tain Matou, c'est pas l'moment. »

J'attends une réflexion cinglante de sa part... mais rien. A part un miaulement moqueur. Mimi le rejoint avec plus de délicatesse et je crois voir de l'inquiétude.

« Suis malade... Laissez moi les chats. »

Je me rend compte qu'il est dix heure et demi. Et que... les chats discutent entre eux ?

« Vous gênez pas pour moi... »

Je tousse... et Matou me regarde d'un air supérieur et moqueur. Mimi, elle, se frotte à moi.

Ils tournent la tête. Quelqu'un monte. C'est Maman.

« Ca va mon lapin ?
- Suis mort.
- Je t'ai fait des croques-pommes au miel avec un chocolat chaud.
- J'ai pas faim.
- Il faut que tu reprennes des forces.
- T'as eu les résultats ?
- Oui, ce n'est pas le covid. Une bonne bronchite des familles. »

Je tousse et me redresse dans mon lit pendant que Maman prépare mon plateau avec la petite table des malades. J'ai l'impression d'avoir 10 ans. Bah. T'façon, j'suis trop mort pour pas en profiter. Et puis qui à part Matou va le répéter ?

« Aller, mange et prends tes médicaments. »

Elle passe sa main sur mon front. La différence de température est flagrante.

« Tu as l'air d'avoir moins de fièvre quand même.
- Ouais... Je tousse et c'est relou.
- Mais sinon, rien d'autre ?
- Bah... »

Matou se met à miauler longuement et Maman rit.

« J'ai toujours l'impression qu'il parle quand il fait ça.
- Justement Maman... Je...
- Oui ?
- Nan rien... pareil...
- Bon, je te laisse ? Je suis à coté s'il faut. »

Et elle s'en va. Alors que moi, je reste devant Matou... Qui me sourit.

« Bordel. Je comprends rien. Tu comprends toi ? »

Le chat fait le fier. Mimi, à coté, était toujours inquiète.

« Oh merde... Va dire à Gab' qu'il faut prévenir les autres... Pas de consult' ce weekend. »

Mimi regarde Matou qui restait moqueur. Elle feule et hérisse le poil. Matou soupire et s'exécute, sortant de la chambre.

« Ma belle Mimi... j'espère que c'est temporaire... »

Je mange mon petit dej. C'est que c'est bon quand même quand Maman fait des croques. Et puis je sens la fatigue m'envahir. Je repousse la table pour me replacer et m'endormir.

***

Un truc me lèche la figure. J'ouvre les yeux et je vois la truffe de Gabin de beaucoup trop près.

« Mais... Gab'... Arrête ! »

Il incline la tête mais ne cesse pas de bouger la queue. Matou n'est pas loin, en boule, à moitié endormi dans ma bannette de papier. Mimi est à mes pieds.

« J'suis désolé... Je comprends rien de ce que tu me dis... Je... Mais arrête de me lécher ! Ho ! »

Mimi s'approche, menaçante et protectrice. Gab descend du lit et s'assoit. Il semble attendre quelque chose.

« Fait chier.. c'est pas facile... Qu'est ce que tu veux ? »

Le chien regarde le tapis puis revient vers moi.

« Tu veux dormir sur le tapis ? »

Il aboie et bouge la queue.

« Et bah vas-y... Coucher. »

Ravi, le chien s'exécute et s'installe. Mimi, elle, approche sa tête de la mienne. Je sens qu'elle tente de me parler... Mais rien.

Je sens que je vais mieux. Mais pourtant, je n'y arrive plus. Impossible de les comprendre et de leur parler. P'tain... si je peux plus faire ça... Je vais les soigner comment les animaux ? Et puis ya les consultations... et les conflits... Je vais plus servir à rien en plus...

Les larmes me montent aux yeux. Plus servir à rien. J'ai rien d'autre d'exceptionnel... J'ai personne d'autre que les animaux qui m'écoutent... Je vais être vraiment seul.

Mimi se rapproche et se frotte de nouveau à moi. Gabin se relève en gémissant. Matou s'en fiche de ma gueule. Au moins, les deux premiers sont toujours sensibles à mes sentiments.

« J'vais devoir faire comme tout le monde ? Rien comprendre aux langages des animaux ? P'tain de merde. Je veux pas être sourd moi... Je veux pas... »

Le chagrin m'envahit... Et la fatigue aussi... Je m'endors une nouvelle fois. Je vais avoir les yeux gonflés au réveil.
****

« Miatou mrrrouw le tranquiaou. »
Je pense que je rêve. Mon oreiller est si confortable là.

« Ffff, fiche miou la paix Mimi. J'mrrwou.
- Wouf faites quoif ?
- Shhh »

Je n'ai pas toussé depuis plusieurs heures... Je dors bien. Je... Sens quelque chose sur ma tête. Deux pattes. Puis un corps puis...

« Matou ! Bordel du fait chier ! Dégage ! »

Il se marre en plus le con...

« J'ai presque miaoussi.
- T'es reliou.
- Et toi, tu miarles mal.
- Je qu... Oh. »

Tout heureux, Gabin saute sur le lit, m'écrasant à moitié ! Je rigole avec lui entre deux quintes de toux. Maman apparaît dans la chambre.

« Oh ! Ça suffit la ménagerie là ! Hop hop hop ! Laissez-le tranquille ! Tu as l'air d'aller mieux mon Lapin !
- Je crois ouais... mais... c'est pas la forme quand même.
- Bien. De toute façon, tu es en arrêt jusqu'à mercredi. Reposes toi encore.
– Oui M'man ».

J'ai beau être crevé dès que je fais un truc... je sens que j'arrive de nouveau à capter quelques mots. C'est temporaire !

Je me recouche et Mimi vient. Elle miaule... Bon. C'est pas gagné quand même. Je me concentre et lui répond :
« Je vais aller mieux... Du repos.
- Et bien dors Chaton. »

Matou rigole à l'autre bout de la chambre. J'ai du répondre un truc à coté de la plaque. C'est pas grave. Je vais guérir. Je vais pouvoir de nouveau être moi-même.

Je ferme les yeux et m'endors au doux son du chant de Mimi près de moi.


Lanreth
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En dépit de la présence d'un soleil radieux pendant toute la journée, un orage éclata dès que je fus sorti de chez moi pour livrer des commandes. Des gouttes abondantes tombaient sur les pavés, puis coulaient dans les caniveaux. La pluie, fine et froide, donnait l'impression qu'elle s'infiltrait jusqu'à mon âme, et mon cheval semblait dans le même état que moi.
Je me dépêchai de finir mes livraisons, trempé jusqu'aux os, en indiquant aux clients que l'emballage humide n'influait pas sur la qualité des commandes, livrai une lourde horloge à un bourgeois à l'autre bout de la ville, puis rentrai chez moi en pataugeant.
J'eus beau allumer un feu et enfiler des habits secs, je ne réussis pas à me réchauffer et me couchai malgré tout.

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À mon réveil, comme à mon habitude, j'avais oublié mon briquet sur la table et je tentai de m'en saisir grâce à ma magie pour allumer ma lampe. Toutefois, en arrivant près de mon lit, l'objet tressauta, puis tomba. Malgré tous mes efforts, il me fut impossible de l'animer de nouveau.
Une seconde plus tard, la pendule qui se tenait près de mon lit s'arrêta, et je me rendis soudainement compte que tout autour de moi était immobile. En temps normal, il y avait des objets mécaniques enchantés éparpillés un peu partout dans ma maison, mais la pièce était silencieuse et tout semblait figé.
Je me penchai pour ramasser le briquet puis allumai ma lampe. Les objets étaient toujours à leurs places, mais leurs mouvements programmés s'étaient arrêtés. J'en attrapai un et essayai d'appliquer l'enchantement à nouveau, mais sans succès.

Je me levai avec hâte puis me déplaçai dans ma maison et découvris que les quelques horloges que j'avais construites étaient toutes arrêtées, mais à des heures différentes. Malgré tous mes efforts, j'étais même incapable de déplacer le plus petit morceau de bois à ma disposition, mais le plus étrange était une sensation d'isolement. En temps normal, j'étais vaguement conscient, dans un coin de mon esprit, des objets construits par ma main, mais cette sensation avait complètement disparu.
Il me semblait de plus en plus évident que mes pouvoirs avaient disparu pendant la nuit, et progressivement. Mais pourquoi ? Et comment ?
Conscient que je ne trouverais pas de réponses à ces questions et que j'avais des problèmes plus urgents, je me mis à la tâche sans perdre de temps. J'étais toujours dans un état fébrile, et la disparition de mes pouvoirs allait vraisemblablement m'amener du travail supplémentaire.

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Ma journée de travail était enfin finie, et elle avait été encore plus fatigante que d'habitude. Elle avait été ponctuée de multiples interventions de villageois, venus signaler le dysfonctionnement d'un automate quelconque de ma fabrication ; je les rassurai et leur promis de les réparer et de leur rendre sans frais. Malgré la quantité de travail supplémentaire que ces réparations impliquaient, elles me permettaient de mettre en place des modules spéciaux supplémentaires, qui pourraient se révéler utiles dans le futur, si je retrouvais un jour mes capacités.
Un des clients s'enquit de ma santé, et remarqua ironiquement que mes artefacts semblait avoir autant pris l'eau que moi. Malgré le ton léger, la remarque me glaça le sang : il était en effet possible que les deux phénomènes soient liés.

J'avais également fabriqué quelques outils, et mon impossibilité à les déplacer confirmait que mes pouvoirs s'étaient complètement éteints, et non que les objets déjà construits y étaient désormais insensibles.
Ces outils et ces connaissances seraient néanmoins utiles, respectivement si je pouvais de nouveau utiliser mes pouvoirs et si le phénomène se répétait.
Je m'étais donc résigné à fabriquer des objets dont la vocation était de rester immobile, bien que j'étais conscient que, si la situation s'éternisait, je devrais substituer des engrenages et des pignons à mes anciens enchantements. Je possédais le savoir-faire requis, mais ni la patience, ni l'habitude.

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La fièvre m'avait empêché de fermer l'œil pendant toute la nuit, mais il me fallait quand même me remettre au travail. La disparition de mes enchantements m'avait donné une charge de travail accrue, et la maladie ainsi que l'impossibilité de manier mes outils comme je le faisais habituellement rendait ce travail fastidieux. Ces deux handicaps étaient malheureusement apparus simultanément ; et je priai pour qu'ils disparaissent bientôt de la même manière.

Malgré mon expérience dans l'artisanat, je n'avais plus l'habitude du travail manuel, et les mouvements que j'avais effectués la veille m'avaient laissé des courbatures : manier mes outils me demandait habituellement de la dextérité, mais pas de muscles.
J'occupai ma journée de tâches banales similaires à celles de la veille, telles que la confection d'objets inanimés, l'achat de matériaux et la confection de plans. Ces activités ne me laissaient aucun répit, mais l'occupation incessante me permettait de ne pas m'apitoyer sur ma condition actuelle.

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Mon réveil fut agrémenté de la disparition de ma fièvre et d'une sensation familière : je percevais à nouveau la présence des objets de ma fabrication. J'ouvris immédiatement les yeux et entrepris de déplacer certains d'entre eux par magie ; malgré la pénombre de la pièce, je sentais leur déplacement et en tirai un soulagement immense. Je ne me rendais compte que maintenant que, malgré mon cynisme apparent, perdre cette partie de moi même était une perspective qui me déplaisait fortement.

Je passai la journée à enchanter de nouveau les objets inanimés qui m'avaient été rendus et à les livrer à leurs propriétaires. Les modules spéciaux semblaient fonctionnels, mais les outils créés l'avant-veille étaient inutilisables magiquement : l'incident n'influait donc pas seulement sur la manipulation des objets, mais également sur le processus de création, qui nécessitait probablement la mise en place d'un lien magique particulier.

Les jours suivants furent une reprise de ma vie habituelle, mais, je m'en doutais déjà, je resterais toujours aux aguets et préparé pour un éventuel retour de cet évènement.


Orstal
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Par les bourses des pendus borgnes ! Par le tricorne du capitaine ! Par les... Par les... Sacrebleu ! J'en perds mon pirate ! Mes pennes sont encore moites des trombes que le Scarlet a écumé ces derniers jours... De la glaire mi-sang mi-bière suinte de mes yeux et de mon bec... Plus aucune insulte n'en sort en revanche, ma gorge est si douloureuse que je n'arrive ni à avaler quoi que ce soit ni à cracher sur quoi que ce soit... Mais le pire du pire... Je n'arrive plus à contrôler l'équipage ! Plus rien ne me vient en tête quand je squatte l'épaule du capitaine, ou même d'un mousse !

J'ai trop de fièvre pour paniquer, et pas assez de forces pour gérer la situation. Je dois... Je dois dormir un peu...




............................................................




J'ai dormi toute une journée et toute une nuit. Aucune mutinerie n'a éclaté. La routine pour l'équipage, l'enfer tranquille pour moi. Je frissonne à l'idée que mon état soit permanent. J'ai déjà choppé plus grave et vu bien pire chez des marins gangrenés jusqu'à la moelle. Je m'en remettrai. Je crois. Mais l'équipage... Il est sous mon emprise depuis si longtemps... Qui pourrait empêcher des olibrius pareils de s'égorger mutuellement sans moi ?!

Je me traîne sur le pont, esquivant tant bien que mal jambes poilues et jambes de bois. Il manque au navire son habituelle odeur de gerbe mêlée à l'écume. J'en déduis que la tempête a lavé le vaisseau autant que moi... Ou alors mon odorat a disparu lui aussi... Dur à dire...

Le capitaine Redrum est à la barre, fidèle au poste. Y'a pas à dire, ça a de la gueule un orc avec un tricorne. Mince... Il triture le gouvernail. Il le triture toujours quand un truc le tracasse. C'est pas bon signe ça... Ses yeux bleus se perdent au loin. J'adore ces yeux. Ils brillent avec la lueur du soleil et du butin. Je claudique jusqu'au cuir de ses bottes et enfin : son regard se pose sur moi.



Alors Spark, c'est à cette heure-ci qu'on se lève ? T'as encore abusé de la boisson ?

Oui cââpitaaiine...


Le ton n'y est pas, ma voix a du mal à suivre. Redrum fronce ses sourcils. Encore un mauvais signe...


À ton poste moussaillon !



Il pointe son épaule. Mes ailes me font un mal de chien, à croire qu'on les a étrillées... Mais un ordre du capitaine, ça se respecte, ou alors c'est la porte ouverte à tous les mutins. J'étends ce qui me sert d'ailes et atterrit maladroitement sur son bras. J'ai l'impression que la gravité m'en veut personnellement aujourd'hui... J'me vengerai plus tard... Quelques coups de pattes et j'arrive enfin sur mon promontoire habituel.


Bah alors l'emplumé... On arrive plus à voler droit ?! Heureusement que la mer est plate et qu'il y a pas un galion à se mettre sous la dent, sinon j'aurais pas donné cher de ta peau !

Cââpitaaiine...

Allez courage matelot. T'as intérêt à bien te tenir... Ce soir tu risques fort d'y passer ! Pas vrai les gars ?!

OUAIS !!!

Au travail bande de harengs ! Mettez-moi le pont en ordre et vérifiez l'état des canons !



La voix de Redrum résonne comme un tambour dans ma tête. Mes yeux peinent à rester ouverts, mais je dois tenir. Orcs et pirates ont un point commun : le sérieux de leurs menaces.

Je passe la journée sur le cuir du capitaine. Calme cette journée. Trop calme. Les embruns sont ridicules et le navire mouille tranquillement dans une lagune qui me dit vaguement quelque chose. Mais les apparences sont souvent trompeuses. Une chaloupe et une partie de l'équipage manque à l'appel. J'espère qu'il ne se fomente pas un mauvais coup, ou pire : une mutinerie ! Je suis peut-être parano à ce sujet... Mais si ma mémoire est bonne, j'ai dû en étouffer quelques unes durant ma première année à bord. Faut dire que le capitaine avait pas la main tendre quand il s'agissait de corriger le mataf.

À quoi bon rester modeste, le maillon indispensable de cette bande, la seule raison pour laquelle nous sommes tous ensembles : c'est moi. Enfin... C'était mes pouvoirs la raison... Et si j'ai raison, sans mes pouvoirs : il va se passer du grabuge !

Hogg le cuistot lorgne sur moi d'un œil torve. Hors de question de quitter ma position actuelle. Le gabier a fini son travail et affûte maintenant les sabres en me fixant lui aussi. Ou alors... Ils fixent le capitaine en vue d'une mutinerie ! Les ombres s'agitent dans la brunante et chaque silhouette semble brandir une arme. En même temps... Tout le monde à un poignard ou une lame du genre à la ceinture dans l'équipe... Paranoïa délirante ou pas, ce serait le moment idéal pour un traître. Redrum doit le sentir lui aussi. Il porte sa main de tir à son ceinturon et... Il décroche son attirail favori. En temps normal j'adore voir sa flasque remplie de rhum et la façon dont il l'ouvre avec ses crocs. Mais là... Il n'a pas du tout saisi le danger de la situation !

Le petit Kriss, un mousse qu'on a adopté à bord l'an dernier se précipite soudain vers lui ! Il a un surin à la ceinture !



Capitaine ! Ils sont de retour, et on dirait qu'ils reviennent chargés !

Parfait. Va les aider à décharger et prévient tout le monde que c'est pour bientôt.

Oui capitaine !



Il se trame quelque chose, mais quoi ?

Le capitaine ne m'a pas prévenu ? Pire, il ne m'a même pas proposé de rhum ! La chaloupe amarrée est remplie de fruits et des corps de deux cochons, sans doute tués sur l'île la plus proche. Le capitaine saute d'un bond agile sur le bastingage et s'adresse à ses hommes.


Équipage... Votre capitaine est satisfait ! Le Scarlet est impeccable et les cales remplies d'or et de victuailles ! Soyez fiers de vous !


Les gars l'acclament. Sur ses épaules, j'ai toujours l'impression de profiter des applaudissements moi aussi. Redrum attend le silence et reprend d'un air plus grave :


Comme vous le savez, les temps ont parfois été difficiles pour les plus anciens d'entre nous. La chance ne nous a pas toujours souri et les cales ont eu plus souvent des brèches que des bijoux. Mais il y a trois ans jour pour jour, la chance a tourné. Un abordage miraculeux nous a conduit à enterrer un coffre plein d'or sur cette foutue île, et un ara porte-bonheur s'est posé sur mon épaule.


Hein ?! On parle de moi ?


Depuis tout nous réussit ! À tel point que la marine elle-même vante nos exploits ! Camarades... Hogg nous a sorti quelques tonneaux de la réserve ! Alors buvons à notre réussite et à la santé de notre mascotte ! Cul-sec pour Spark !

OUAAAAAAIS !



Alors celle-là, je l'ai pas vu venir ! Je bois allègrement à la flasque que Redrum me tend et je sens que ma gorge retrouve presque sa capacité à ingurgiter.


Bon anniversaire petit gars !

Merrrrci cââpitaaiine !


Eh bien c'est l'occasion de se prendre une cuite et de se réveiller dans deux jours ! Pas de mutinerie en vue. Elle commence à se brouiller d'ailleurs.... Hips !



Shagore
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Je presse le pas pour rentrer chez moi. Les joues rosies par le froid, le nez encombré par les premier signes d'un rhume sournois, je ne sens plus le bout de mes doigts. Enfin, si je peux dire que ce sont bien mes joues, mon nez, mes doigts.

J'ai, ou bien Anthony a, fait ses adieux aux amis qu'il m'a permis d'avoir. Comme toujours cela me peine, mais ceux-ci s'approchaient trop à mon goût. Je n'aurais pas supporté le dégoût et la déception dans leur regard en découvrant que “Anthony” n'était qu'un mensonge.

Demain une nouvelle personne naîtra, et celle-ci aura enfin une vraie vie, une vie complète, je le sens. Anthony était trop brouillon. Ses prétentions aventureuses étaient impossibles à prouver, et qui croirait qu'un grand voyageur tel que lui n'aurait rien gardé de ses escapades ? Il me faut un visage plus raisonnable, moins vérifiable.

~

Je passe la porte de mon humble logement, soulagé de gagner quelques degrés de répit. S'il y a bien un miracle pour lequel je suis reconnaissant, c'est que mes dernières identités n'aient pas trahi mon havre de paix. J'ai déjà assez de mal à trouver mon visage, ma voix et ma voie pour ne pas avoir à m'encombrer d'un déménagement. Personne n'a jamais appris l'adresse d'Anthony, et ce n'est plus un problème puisqu'il part à nouveau en voyage.

Aussitôt, je me place devant le miroir, pour chercher le visage qui enfin me permettra de m'accomplir. Mais quelque chose ne va pas. J'ai beau chercher encore et encore, m'efforcer de le changer, le miroir refuse de me montrer mon visage. Tout ce qu'il me renvoie, c'est l'image d'un Anthony tout à fait confus.

Impossible ! Anthony est terminé, il n'a jamais vraiment existé, et je dois effacer son visage pour acter sa disparition. Mais rien n'y fait, malgré tous mes efforts, le visage d'Anthony, qui semble maintenant pris de panique, reste la seule chose que je vois. Je ne peux pas l'effacer. Que faire ?

~

Cela fait maintenant plusieurs heures que le visage d'Anthony me nargue dans mon miroir. Enfin, me nargue... Il a plus l'air en panique qu'autre chose... Mais il n'y a qu'une explication : pour une raison inconnue, je ne suis plus en mesure de trouver un nouveau visage. Peu importe combien j'essaie, je suis Anthony, et Anthony est moi.

C'est une catastrophe. Anthony est supposé partir loin, tandis que moi je sens que c'est ici que je veux trouver ma vraie vie. Mais je ne peux pas sortir, Anthony ne peut pas sortir. S'il est reconnu dans la rue alors qu'il aurait dû partir, je devrais encore affronter mes derniers mensonges. Son départ ne pouvait pas être repoussé, sous aucun prétexte. Dois-je réellement déménager, à présent ? Ou devrais-je simplement m'enfermer chez moi et ne plus jamais ressortir ?

~

Je me suis endormi la tête pleine de doute, mais la nuit porte conseil. Clairement, Anthony n'est pas mon vrai visage. Je ne suis pas destiné à être Anthony. Par conséquent, essayer de poursuivre sa vie et partir pour de vrai n'est pas la bonne solution. Ma véritable identité m'attend toujours, et ma capacité à la chercher fait partie de moi. Il doit donc y avoir quelque chose, une maladie, qui m'en a privé. Ou peut-être ai-je simplement besoin de repos.

Je ferais donc bien de rester chez moi, tranquillement, quelques jours, en attendant qu'Anthony disparaisse de lui-même.

~

Après une bonne journée seul chez moi, j'ai l'impression que ne pas avoir à me soucier du regard des autres me fait du bien. Je devrais peut-être faire ça plus souvent, coincé avec le mauvais visage ou pas.

Anthony est toujours là, mais seulement une image dans mon miroir et une voix dans mon oreille. Sa substance n'est déjà plus, je ne suis lui qu'en apparence.

~
La solitude commence à me peser. Cela fait maintenant bientôt une semaine que je suis coincé chez moi avec Anthony. Son visage m'est devenu tellement insupportable que j'ai déjà cassé tous mes miroirs, mais pourtant je continue à espérer voir quelqu'un d'autre dans les éclats. Mais toujours Anthony me regarde, toujours l'air désespéré, comme si lui aussi souhaitait sa propre disparition.

Une situation désespérée réclame des mesures drastiques. Puisqu'Anthony refuse de laisser mon visage émerger, je dois le masquer et trouver une solution. Peut-être aller voir un toubib ? Même s'il ne sait rien de ma situation, s'il se rend compte que je suis malade d'autre chose, il pourrait trouver une solution et régler mon problème dans le même mouvement.

Maintenant, il faut que je retrouve dans mon barda de quoi effacer le visage d'Anthony aux yeux du monde, et éviter toute question sournoise sur le chemin de mon traitement. Maquillage, écharpe ample, grand chapeau, j'ai tout ce qu'il faut. Il me reste à trouver un toubib qui ne connaisse pas Anthony.

~

Ce satané toubib n'a servi à rien ! “Un mauvais coup de froid”, j'en ai déjà eu, et ça ne m'a jamais posé problème. Ce n'est pas ça qui m'a coincé une semaine entière avec ce poseur d'Anthony ! S'il se montrait ailleurs que dans les miroirs brisés, je pense que je l'étranglerais. Enfin, de toute façon, que me reste-t-il ? Même si elle est finie, lui au moins a eu une vie, que je lui ai offerte. Pour ma part, je n'ai rien. Pas d'amis, aucune chance d'en avoir de nouveaux. Mon avenir, comme mes miroirs, a volé en éclat maintenant qu'Anthony s'agrippe à moi.

~

Je crois que je suis en train de devenir fou. Je suis persuadé qu'Anthony me parle. Cet imbécile heureux parle du nez, je n'avais jamais remarqué. En même temps, une bonne semaine après mon rendez-vous chez le toubib et je suis toujours la goutte au nez, donc je dois probablement parler bizarrement aussi.

Un éternuement retentit dans ma demeure. Était-ce moi ou Anthony ? Je ne sais pas, mais quand je redresse la tête après ce coup de tonnerre, celui qui me regarde dans les derniers éclats encore dans le cadre n'est pas tout à fait Anthony. Suis-je en train de délirer ? J'inspire un grand coup par mes narines libérées, et je tente une énième fois de partir en quête de mon propre visage, de mon propre corps. Sous mes yeux émerveillés je vois Anthony disparaître, enfin, dans le tourbillon de mon exploration.

~

Je pousse la porte et inspire l'air frais. Vêtue bien plus sobrement que lors de mon essai précédent, je m'étire après ces deux semaines enfermée avec le visage d'Anthony. Bientôt il ne sera plus qu'un mauvais souvenir. Cette vie sera la bonne, ou je ne m'appelle pas Jane.


TMC
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Oyez branches et haies, bûches et sentiers
Le tonnerre des bottes se fait bien puissant
La brume des matinées de Mai
N'arrêtera point tous nos braves gens.

Que retentissent les haches!
Le bois ne se coupera pas seul.
Que retentissent les chopes!
Ce soir, nous trinquerons pour nos aïeuls!

Zimbala zim boum boum, tralalalalalalala.

Zimbala zim boum boum.

Notre labeur est sans fin
Mais faut bien gagner notre pain
Ici dans les bois d'Avolin
Nous couperons jusqu'à perdre nos mains!

Le Diable ne peut nous avoir
La forêt nous a déjà!
Enchaînés au troncs noirs
Marriés avec elle jusqu'au trépas!

Zimbala zim boum boum, tralalalalalalala.

Zimbala zim boum boum.

Sueur, sang et larmes
Un maigre prix pour les charmes d'Avolin
Ce soir nous boirons devant les flammes
En rêvant de meilleurs lendemains.



[...]



Né un 12 Janvier de l'an de Grâce 72 D'après la Confirmation, j'ai vécu les premières années de ma vie sur un camp de bucheron au nord de Garogne, encore plus au nord que celui auquel j'ai donné les années suivantes. Par là-bas, le mort est seule loi et le froid est seul juge. C'est un trou perdu où même la Foi n'ose pas s'aventurer.

Le petit Gauthier est né frêle. Jusqu'à son cinquième anniversaire, il a failli mourir par deux fois de pneumonie, seulement miraculeusement sauvé par une volonté tenace et une hargne sans précédent.

Et, pour certains, un coup de pouce du Diable.

Mon père, Jean-Jacques Toussaint, était de ceux là. Après m'avoir vu faire une crise durant la nuit, fiévreux comme jamais mais avec les yeux brillant d'une terrible lueur, il appela l'Évêque. Monseigneur Patenaude. Quelle terrible homme.

Après inspection, je fus jugé par l'ecclésiastique comme étant investi du Malin, et qu'on devait me pendre au plus vite. Mon père ne le voyait pas du même œil, et au matin, on a retrouvé Monseigneur Patenaude à moitié dévoré par des loups, à deux kilomètres du campement. Il reste que dès lors, le petit Gauthier ne put sortir de la tente du contremaître Toussaint, laissé seul avec ses angoisses, des haches à aiguiser et le Diable.

Cela dura quelques années. Le petit morveux que j'étais s'est transformé en vaillant gaillard, comme son père. Le froid n'aura pas eu raison de lui, et le Diable visiblement semblait m'avoir dans ses faveurs. Le jour, j'allais dans les bois ramasser du petit bois pour le bivouac de la troupe qui rentrerait le soir. La nuit, mon père et moi partagions un pot-au-feu, toujours le même, devant un portrait de ma défunte mère. Nous parlions peu. Moi, parce que je ne connaissais rien de mon père, il avait toujours été distant. Lui, probablement parce qu'il avait peur de ce que je cachais.

Depuis mes pneumonies, je n'avais plus été malade, pas de rhume, de variole ou de grippe. Pour plusieurs des hommes du camp, ce n'était simplement que la manifestation des gènes puissants de mon paternel. Je savais très bien que ce n'était pas le cas. Avec toutes ces années passées loin de tous, j'avais fini par comprendre ce qui clochait chez moi. La seule explication plausible à tous les phénomènes qui se produisaient autour de moi depuis toujours était, bel et bien, que j'étais possédé par le Malin, le seul et l'unique. Comme l'avait déterminé l'Évêque Patenaude des années auparavant, j'avais été touché par le mal, et dès lors que je l'eut réalisé, j'ai mobilisé tous mes efforts à tenter de le cacher.

Du moins, jusqu'à ce que je découvre l'astuce.

Une journée très froide, alors que je ramassais du petit bois, j'ai traversé un tronc renversé au-dessus d'une petite rivière. Coup de malchance, ou encore tour de la destinée, j'ai glissé, et je suis tombé dans l'eau glaciale. On m'a repêché au matin, congelé et surtout, malade comme un chien. Comment se faisait-il??? Le Diable m'avait-il quitté??? Malgré cette toux qui me tiraillait et me déchirait les poumons, jamais ne m'étais-je senti aussi bien. Deux jour plus tard, j'étais de retour sur pied comme auparavant, avec cette angoisse de Le savoir de retour.

J'ai alors expérimenté. Il me fallait savoir. Après de multiple semaines d'essais et de tests, j'ai fini par comprendre: le Diable ne supportait pas le froid extrême. J'avais enfin fini par comprendre comment m'en débarrasser, et je pris alors l'habitude de me baigner chaque matin dans la rivière gelée. Constamment malade pendant un mois, je devins par la suite résistant et continuai à vaquer à mes occupations, libre du mal qui m'affligeait et plus fort que jamais.

Puis, mon père est décédé. Une maladie inconnue, qui l'a foudroyé en à peine deux jours. Je l'ai enterré, puis je suis parti. Un nouveau camp m'a accueilli, un peu plus au sud, et la légende de Gauthier Toussaint "Bras-de-Troncs" commença à se construire. Une légende qui, à mon humble avis, s'est bien trop propagée pour de simples histoires de bucherons... Enfin bon. Ce sera tout pour aujourd'hui. J'ai beaucoup écrit, et mes mains rugueuses de manieur de hache vont finir par percer le papier délicat. Et je dois faire mes bagages.

[...]



Je te laisse cette note, Flot. De loin mon meilleur ami, il me semble qu'il te faudrait connaitre le vrai Toussaint, sa vraie histoire. Je sens la mort me guetter là-bas à Garogne, où il ne fait pas si froid que ça, au final; et à vrai dire, il me ferait beaucoup de peine de te laisser dans l'ignorance après mon départ. Si je ne reviens jamais, ce ne sera pas parce qu'un ours, ou un gros loup, m'aura fait la peau mais bien parce qu'un prêtre m'aura assassiné après avoir découvert ma réelle nature. Gauvin, la Motte et toi serez peut-être même mis en danger juste parce que vous me connaissez, donc je crois que ce n'est que du bon sens de te laisser savoir. Tu es la première personne à qui je raconte tout cela, et je m'excuse un peu du récit maladroit (tu devrais le savoir, je ne suis pas un conteur dans l'âme...). Pour le reste, je te souhaite de nombreuses nuits en bonne compagnie, beaucoup de bière et tout l'argent du monde. En espérant que tu comprendras.

Ton ami,
Gauthier.


K-Joe
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Miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou, miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miao miaou miaou kof kof... miaouuuuuuuuu. Miaou miaou miaou miaou maou miaou miaou miaou miaou miaou, miaouuuuuuuu ! Miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou, miaou maou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou. Atchoum ! Miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou, miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou. Miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou, miaouuuuuuuuuu ! Miaou miaou miaou miao miaou miaou miaou miaou miaou miaou, miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou.

Miaou miaou miaou miao miaou miaou miaou miaou miaou maou miaou miaou miaou miaou miaou miaou, miao miaou miaou, miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou, miaou miaou miaou miaou miaou. Miaou miaou miaou maou ! Miaou miaou miaou miaou, miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miao, maou miaou miaou miaou miaou. Miaou miaou miaou miaou miao, miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou, miaou, miaou miaou maouuuuuuuuu. Miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou, miao, miaou miaou miaou, miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou maou. Miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou, miaou miaou miaou miaou. Miaou miaou miaou miaou miaou miou miaou miaou, miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou, miaou. Maow ! Miaou miaou miaou miaou miaou, miaou miaou miaou miaou miaou miaou. Miaou miaou miaou miao miaou. Miaou miaou miaou miaou miaou miaou, miaou miaou miaou miaou maou, miaou miaou. Miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou, miaou miaou, miaou miaouuuuuuuuuuu ! Kof kof ! Miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou, maou miaou miaou miaou miao miaou maooooow. Miaou miaou miaou miaou miaou miaou, maou miaou miaou miaou miaou miaou miou...

Miaou miaou miaou miaou miaou miao, miaou miaou miaou miaou miaou maou miaou. Miaou miaou, miaou miao miaou, miaou miaou miaou miaou miaou maou. Miaou miaou miaou miaou, miaou miaou. Miaou miaou maou, maow ? Miao ! Miaou miaou miaou miaou, miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou. Miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou... Miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou, miaou miaou miaou miaou miaou miaou. Miaou miaou miaou miaou miaou, miaou miaou miaou miaou miaou !? Miaou miaou miaou miaou maow. Miaou miaou miaou maow, miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou. Miaou miaou miaou... Atchoum ! Miaou miaou miaou miaou, miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miao. Miaou miaou miaou miaou miaou miaou, maouuuuu ! Miaou miaou miaou miaou miaou miaou, miaou miaou miaou miaou miaou, miaou miaou maou maow, miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou. Miaou miaou maow ? Miaou, miaou miaou miaou miaou miaou, miaou miaou miaou, miaou. Miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou... Miaou miaou miaou miaou miaou miaou maow, miaou miaou miaou miaou miaou miaou. Miaou miaou miaou maou, miaou miaou miao, miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou, miaou miaou miaou miaou miaou miaou. Miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou, miaou miaou miao miao miao. Miaou maow ! Miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou maoooooooooow ! Miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miao. Miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou, miaou miaou miaou miaou miaou, miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou, miaou miaou miaou miaou miaou. Miaou miaou miaou maou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou maow. Miaou miau ? Miaou miaou miaou miaou, miaou, miaou miao miaou miaou miaou, miaou miaou miaou miaou miaou miaou. Miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou maou miaou, miao miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou. Miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou, miaou miaou miaou miaou, miaou miaou miaou ! Miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou maow...

Miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou, miaou miaou miaou miao miaou miaou, miaou miaou miaou miaou miaou miaou, miaou, miaou miaou. Miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou. Miaou miaou miaou. Miaou miaou maou maouuuuuuuuuuu ! Miaou miaou miaou miaou miaou miaou, miaou miaou miaou, miaou miaou miaou miaou. Miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou, miaou miaou miaou, miaou maou. Miaou, maou miaou miaou miaou miaou, miaou miaou. Miaou miaou... Miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miao miaou miaou miaou miaou miaou miaou maou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou. Miaou miaou. Miaou. Miaou !!! Maou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou miao miaou miaou miaou miaou miaou miaou miao maow. Miaou miaou miaou miaou miaou miaou miaou, miaou miaou miaou. Miaou miaou miaou miaou. Miaou miaou miaou miaou miaou miaouuuuuuuuu ! Miaou miaou miaou miaou miaou miaou...

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« Et vient ensuite la tant attendue phase des votes ! Quiconque souhaite voter devra présenter son classement des meilleurs textes selon lui ! Tout un chacun peut voter, et donner des points aux concurrents en fonction de son classement mais attention, participants ! Vous avez une contrainte supplémentaire ! Vous ne pouvez pas voter pour vous, et vous ne pouvez gagner des points que si vous avez voté ! Je vous laisse jusqu'à mercredi prochain pour cela ! »

Puis, d'un geste de sa part, la réalité se fissura, un mur qui ne devait pas exister, et l'être s'adressa de vous, devant votre écran. Il vous précisa de voter sur le forum, en dessus de ce message, avant de s'évanouir dans le vide.


Modérateur
666666 points

Modérateur

Arwen - Gourou - Le 22/07/2022

1) Shagore : j'ai bien aimé l'évolution du perso.
2) K-Joe : miaou !
3) Orstal : j'ai adoré ce moment sur le navire !

Lanreth : il m'a manqué un truc. Peut-être les sentiments du perso un peu plus développés par rapport à la situation.

TMC : Je ne sais pas trop quoi penser du texte au niveau de la forme. Je voudrais en savoir plus en revanche. Et je suivrai le perso avec plaisir.

Edité 1 fois, dernière édition par Arwen Le 22/07/2022

2530 points

Shagore - Mage - Le 22/07/2022

1) Arwen
2) Orstal
3) Lanreth

Le choix est difficile et j'hésite sur mes 2 premiers...

Edité 1 fois, dernière édition par Shagore Le 26/07/2022

763 points

Lanreth - Apôtre - Le 22/07/2022

1) Shagore
2) TMC
3) Orstal

1905 points

maitredragon - Chevalier - Le 25/07/2022

1) Shagore
2) Arwen
3) Orstal

4769 points

Deiv - Seigneur SMF - Le 26/07/2022

1) Orstal
2) TMC
3) Shagore

85 points

Orstal - Fanatique - Le 27/07/2022

1) Lanreth
2) Shagore
3) Arwen

861 points

Newall SombreLame - Prophète - Le 30/07/2022

TMC :
1. Orstal
2.Shagore
3. K-Joe

Newall :
1. Shagore
2. Arwen
3. TMC

861 points

Newall SombreLame - Prophète - Le 30/07/2022

Dans un mouvement de foule, tous prennent place et s'assoient. Au cours de la semaine, Des urnes et leurs assesseurs étaient présentes tout autour du stade, permettant à tout un chacun d'apposer son vote. Et tous souhaitait voir son candidat préféré gagner.

« Mesdames et messieurs, bonjour. Mesdemoiselles et mesdemoiseaux, bonsoir. Merci d'être toujours si nombreux dans notre combat de créativité, dans notre envolée scénarisitique ! Au cours de la semaine écoulée, vous avez indiqué votre préférence pour l'un des candidats (et, ce disant, il pointe les six corps gisant des Sectateurs dans l'Arène).
Désormais, découvrons ensemble les résultats ! »

Il lève la main, et une immense illusion recouvre le ciel, porteuse des scores de chacun.

Arwen 8
Lanreth 4
Orstal 11
Shagore 17
TMC 5
K-Joe 3

« Shagore est donc en tête ! Mais tout peut encore changer... Car voici venu le temps des cris et des tourments ! Du moins, si vous succombez à la seconde épreuve...

Vous qui vous pensiez si différents de tous, vous avez découvert les affres de la privation. Alors découvrons désormais ceux d'une potentielle ubiquité ! Si vous rencontrez une autre personne, un autre être, tout aussi différent que vous du commun des mortels, quelle serait votre réaction ? La joie, la peur, la colère ? La réjouissance ou la misère ? Le meilleur moyen de le savoir, ce serait bien évidemment de le tester, non ?

Alors, pour cette épreuve, vous serez assignés, Compétiteurs, en paires ! Je les annoncerai juste après, mais découvrez pour l'instant les modalités de l'épreuve ! Votre personnage rencontre celui de votre binôme, et vous devrez décrire cette rencontre, et vos réactions mutuelles. Pour cette épreuve, vous avez le choix : vous pouvez choisir de collaborer, et devrez produire un texte plus long ; ou travailler chacun de votre côté, mais en utilisant le personnage de l'autre. Vous devrez également utiliser un point de vue omniscient, et faire une ellipse temporelle pour décrire la rencontre, et son “après”. Sur ce, découvrons sans plus attendre les paires ! N'hésitez pas à venir me voir si vous voulez discuter de mes choix. »

Arwen avec K-Joe
Lanreth avec Orstal
Shagore avec TMC


Avant de s'envoler, le Présentateur finit sur ces mots :

« Vous devrez écrire pas moins de 1200 mots chacun, soit 2400 mots si vous produisez un seul texte pour le binôme. Et ceci, avant le dimanche 14 août au soir ! »


Spoiler: Montrer
Vous devez écrire un texte de 1200 mots par personne, décrivant votre rencontre avec un autre participant. Vous devez utiliser un point de vue omniscient, et faire au moins une ellipse temporelle pour décrire la vie d'après la rencontre. Les rencontres sont assignées somme suit :

Arwen avec K-Joe
Lanreth avec Orstal
Shagore avec TMC

Vous pouvez choisir de travailler ensemble ou indépendamment. Vous pouvez également choisir de ne rendre qu'un seul texte pour le binôme, mais celui-ci devra alors être deux fois plus long.

Vous avez jusqu'au dimanche 14 août pour m'envoyer vos textes.

861 points

Newall SombreLame - Prophète - Le 23/08/2022

Dans l'arène vide, un être se dressait. Dans le silence ambiant, même son souffle se taisait. Immobile, le regard levé vers le ciel, la parodie d'insecte contemplait l'éternité.
Son regard se baissa soudain, avant de se tourner vers tous les corps gisant autour de lui. Ceux des Sectateurs qui avaient abandonné pour un temps leur réalité, et ceux de leurs vaisseaux, le temps de ce concours. Aucun être ne subsistait debout. Malgré le délai, tous avaient échoué. Un sourire fendit son visage, et les mille facettes de ses yeux brillèrent d'un éclat mauvais. Enfin ! Depuis le temps qu'il attendait son heure !
Déployant ses ailes, il s'éleva, tandis qu'une lueur améthyste emplissait le stade. Il ne pouvait risquer de s'en prendre aux Sectateurs, mais il pouvait bien se repaitre de simulacre d'âme de leurs réceptacles ! Et enfin, il serait complet, à même de reprendre son histoire à l'instant exacte où elle s'était achevée.


« Dites... M'sieur ? Vous allez faire l'annonce quand, pour la fin de cette épreuve ? »

Comment ? Tous avaient pourtant chu ? Le Présentateur serra les dents, avant de répondre de sa voix résonnante, d'autant plus puissante que les gradins étaient vides.

« Eh bien, mesdames et messieurs, il semblerait que nous ayons un vainqueur ! Il est le seul encore debout, alors sans plus attendre, commençons la remise des prix !

— Comment ça, “le seul encore debout” ? Et nous alors ? »

L'ingénieure et le perroquet. Génial. Grimaçant un sourire, il ne put réprimer son agacement en continuant sur sa lancée :


« Il semblerait qu'il nous reste deux autres compétiteurs. Il va donc falloir, chers participants, cher public, les départager. »

La lumière violacée s'assombrit, devenant presque palpable, tandis que l'atmosphère s'imprégnait d'une ambiance lourde et pesante, aussi pesante que la voix du papillon.

« À ma droite, nous avons Enzo, l'homme qui parle aux bêtes, ainsi que le fantôche de Myrtille, le chat démoniaque. À ma gauche, se tiennent Lizt, l'ingénieur télékinésique et Spark, le perroquet pirate. Vous êtes les deux seuls groupes survivants, alors je vous propose de remettre les compteurs à zéro. Après tout, ce ne serait pas intéressant, sinon ! Mais sans plus attendre, voici vos péripéties ! »

Arwen
Spoiler: Montrer
Les parents de la petite Léa venait de partir en taxi, laissant Enzo sur le seuil. Il se retourna sur l'enfant qui lui souriait.

« Alors, tu veux faire quoi ?
- Regarder la Reine des Neeeeeeige !
- Et bien c'est parti ! »

Il lança la télévision connectée et choisit l'application voulue. Après quelques secondes de navigation, il fit démarrer le dessin animé.

La première soirée se déroula sans encombre. La fillette était calme, la maison tranquille. Le jeune homme se demandait cependant où était le chat. Celui qui, selon la petite, avait tué la précédente baby-sitter, provoquant un rire nerveux de la mère et une justification à base de « vous savez, les enfants ont de l'imagination ! »

Enzo rangeait les assiettes et couverts du repas qu'ils avaient utilisés sans se douter que Myrtille l'observait de ses yeux presque rougeoyant, dans l'ombre. La chatte se demandait comment elle allait trucider celui-ci.

C'est que la bête était contrariée. Cela faisait deux mois qu'elle s'était retrouvée dans cette dimension, invoquée par des adolescents du quartier d'à coté. Ils avaient eu bon goût de la choisir... non.. Bon goût tout court. A défaut d'être mages. Mais à quoi servaient-ils s'ils ne pouvaient pas la renvoyée chez elle ? Bref. Ils avaient été délicieux.

Elle soupira avant de se rendre compte que le baby-sitter était dans la cuisine. Ses oreilles avaient identifié un doux son. Celui de son placard préféré. Elle descendit souplement de l'étagère de la bibliothèque pour rejoindre le garçon en trottant avec légèreté, la queue dressée.

D'un saut, elle se retrouva sur le plan de travail et miaula.

« Ah ! Au moins, t'oublies les consignes toi.
- Je me doute bien que tu allais venir pour manger.
- Ouais, fit Myrtille toujours en chat. J'suis pas à la diète.
- Et t'aime ça ? Ces bouchées aux saumons ?
- Je préfère le magret de canard mais il n'y en a plus. Hey mais... pourquoi je te parle humain ? Tu comprends rien t'façon. Sers moi et puis c'est tout.
- C'est pas en râlant que ça ira plus vite, le chat. T'es plus impolie que Matou.
- J'en ai rien à faire.
- Et beh, je te nourrirai demain si ça continue.
- C'est ça, cracha-t-elle. Et je te boufferai pendant la nuit.
- Vraiment ? Au fait, tu l'as vraiment tuée la précédente baby-sitter ?
- Bah oui.
- Oh. »

Enzo finit de préparer l'assiette de Myrtille et y plaça un peu de persil comme indiqué sur le mot laissé par la mère. Il se demandait vraiment ce qu'était vraiment ce chat tout en plaçant son repas devant elle.

« Bon appétit.
- Merci. Au moins, t'es poli toi.
- Ya pas de quoi. »

Le silence s'installa alors que la chatte prenait délicatement sa première bouchées avant qu'elle ne se fige, la bouche encore pleine.

« Atchends... tu comprends ch'que j'dis ?
- Oui.
- Par les neuf cercles de chez moi ! Comment est-ce possible ?
- Comment un chat peut tuer une baby-sitter ?
- Un bon coup de griffes perforatrices dans le bide. Bon, ça en fout partout mais c'est rigolo !
- Rigolo... »

Myrtille haussa les épaules et poursuivit son repas tout en se disant que ce misérable humain pourrait peut-être lui être utile. Pendant ce temps là, Enzo se demandait si elle disait vrai.

« Bon ! L'humain ! Faut qu'on parle.
- Tu n'es pas qu'un chat, n'est-ce pas ?
- Bonne déduction. Et toi, t'es quoi ?
- Je comprends les animaux et je peux communiquer avec eux.
- Rien de plus ?
- Rien de plus non...
- Même pas mage ?
- Mais ça n'existe pas les mages ici... Et toi t'es quoi ?
- Un démon.
- Ah.
- Oui, bon... le truc, c'est que je viens pas d'ici. Ya juste des imbéciles qui se sont crus mages, justement... Pfff...
- Attends attends... T'as trop fumer d'herbe à chat ou quoi ?
- J'en ai eu de la bonne la semaine dernière mais c'est pas la question. Ramène toi, on va aller chez eux.
- Mais on peut pas rentrer chez les gens comme ça !
- Ils sont morts. Ya personne dans la maison... Elle est bouclée pour enquête...
- Non non non. Ya la petite à surveiller. Va chercher ce que tu veux la bas si t'as envie, j'essaierai de t'aider. Mais me demande pas de... attends... Qu'est ce que tu fais ?
- Je descends d'ici, je vais aller chercher les bouquins chez les autres tarés et je reviens. Puisque tu veux pas me suivre. Ouvre moi la porte.
- Mais... fit Enzo en s'exécutant sans s'en rendre compte. Je suis pas mage !
- On fera avec....»

Et Myrtille partit chercher le matos de ses invocateurs. Enzo, lui, ferma les lumières et partit se coucher. La chatte n'allait pas l'embêter cette nuit... si tant est qu'elle parvienne à transporter ce qu'elle voulait jusqu'ici.

Quelques heures plus tard, il entendit gratter à sa porte. De l'autre coté, un miaulement.
« Hey ! L'humain ! Ramène tes fesses. On a du boulot si je veux repartir chez moi avant l'aube.
- Qu... quoi ? »

La porte s'ouvrit brutalement, la chatte semblant avoir une patte surdimensionnée.

« Ramènes toi tout seule ou je t'attrape par la peau du...
- Ouais ouais, c'est bon, j'arrive. Je te suis... »

Le duo monta au grenier. Cela sentait la poussière, le vieux parchemin et...

« Ouais, je sais. Des fois, je viens ici quand j'ai la flemme d'aller jusqu'à la litière. Installe toi là. Tiens, le bouquin. J'ai déjà tracer les cercles, il n'y a plus que le dernier que tu auras à fermer quand t'auras lu le bon passage. Page 66.
- Heu... C'est un bouquin d'Harry Potter que tu m'as donné.
- Ca parle pas de magie ?
- Si... mais... non... c'est de la fiction quoi... Je vais pas t'envoyer en l'air avec un sort de ce bouquin !
- Coquin va.
- Mais... C'est une fiction.
- Ouais, passe moi ça... tiens. C'est celui-là.
- Je crois que... fit Enzo en tournant les pages. Je vais pas pouvoir.
- Nan mais quoi encore ?
- Je n'arrive pas à lire !
- C'est du chat. Tu sais forcément lire.
- Du chat ?
- Ouais. De l'ancien chat... ça fait des millénaires que les chats noirs écrivent plus comme chat. Tu sais parler animal, tu sais lire. Concentre toi. Ou je te bouffe. »

Après quelques minutes de stress et de concentration, Enzo s'aperçut qu'il pouvait effectivement lire les mots. Il se rendit à la page 66 et le rituel commença. Après avoir éventré un rat, Myrtille approcha le bol de sang chaud. Elle se plaça dans le cercle et fit signe à Enzo de terminer le cercle.

Une fois fait, il ne se passa d'abord rien. Puis des volutes et autres tentacules d'obscurité attrapèrent Myrtille qui se débattait en vociférant jusqu'à ce que le silence tombe alors que le félin se faisait emporter.

« Je te revaudrais ça... »

Enzo fronça les sourcils. Myrtille lui avait-elle parler par télépathie ? Ses mains brillait légèrement d'un rouge sombre. Et quelques minutes plus tard, Myrtille réapparut dans le cercle, avec le bruit d'un rot.

« Tu... tu es revenue ?
- Je... Ah ! LE GRENIER ! MA MAISON ! J'ai quitté cet enfer ! »

La vraie Myrtille venait de rentrer sans sa propre dimension.

***

Enzo était rentré chez lui après ce weekend complètement fou. Il avait clairement vécu la chose la plus extraordinaire de sa vie. Un démon... il a renvoyé un démon chez lui. Et... il avait gardé un livre écrit en chat.

Le jeune homme rangea le livre entre deux bouquins de jeu de rôle. Au moins, ses parents de fouilleraient pas dedans. Matou le regardait faire avec son air supérieur.

« Toi, tu sens le chat.
- Oui, il y en avait un dans la maison où j'ai travaillé.
- Pfff, encore un minou d'intérieur je parie.
- Pas vraiment. Myrtille n'était pas qu'un chat.
- Ah ouais ? Et c'était quoi ? Un dégénéré qui se prend pour un chien comme Noisette ? »

Enzo se retourna vers Matou qui hérissa son poil en reculant. Son humain avait un regard de démon.

« Ne dit rien de mal de Myrtille, espèce de félinférieur.
- Je... pardon... Je ne le ferais plus !
- Qu'est-ce que tu as dis ? »

Enzo ne s'était rendu compte de rien et ses yeux étaient de nouveau normaux.

« Rien ! Rien ! Salut ! Je vais faire mon tour ! »

Matou fila en rasant les murs. Enzo haussa les épaules et attrapa sa Switch.

Qu'il était bon de se retrouver chez soi.

Myrtille acquiesça en se faisant grattouiller par sa famille.


Lanreth & Orstal
Spoiler: Montrer
~°~ Spark ~°~

C'était au crépuscule d'une nuit de pleine lune. Le Scarlet mouillait tranquillement dans la baie et je jouais avec les hommes aux cartes. Ma patte était mauvaise depuis quelques tours et je préférais quitter la ronde avant de me faire plumer. Kriss et Glass trichent bien aujourd'hui. Faut dire que ça aide d'avoir des manches... Des doigts aussi. L'idiot qui a inventé les cartes n'a jamais pensé aux autres espèces intelligentes.

Le capitaine passait en revue les canons avec le maître timonier et l'essentiel de l'entretien du pont était terminé. À quelques milles d'ici on distinguait les toitures bariolées de Port-vaillant. Des gars à nous s'étaient grimés en commerçants et y arpentaient les échoppes pour refourguer discrètement les joailleries de nos derniers pillages, faire du repérage et acheter quelques marchandises. Le cuistot reviendrait sans doute avec une carriole bien chargée et je pourrais en chiper quelques baies avant qu'il ne râle pour la forme. C'est une tradition à nous. Je suis sûr qu'il fait exprès d'en acheter pour moi. Ils ne devraient plus trop tarder maintenant... À moins bien sûr que Gnol et Orph n'aient fait un détour dans un bouge local... Mes tripes commençant à se plaindre, je scrutais impatiemment les taillis de la berge. Redrum s'approchait de moi. Je voyais à son regard qu'il devinait mes intentions.

“Alors Spark, on tire au flanc ? Sers-toi donc de tes ailes et va voir où ils en sont !


- Oui caaapitaine !”

Un ordre ça se respecte, et vite. Je m'élance par dessus le bastingage et profite du zéphyr. L'océan limpide brille dans les derniers éclats du jour et réchauffe mon corps. Je prends de la vitesse et ne fais qu'une bouchée de l'étendue de sable corail. Quelques feuillages plus tard et je vois nos hommes au détour d'un sentier. Il n'y a pas beaucoup de fruits dans la carriole, mais ça devrait le faire. L'alcool en revanche... Disons que même sur le Scarlet, on n'est pas prêt d'en manquer ! Mon attention se pose sur une babiole que Gnol a sur son épaule. On dirait une sorte de... Une sorte de petit automate. Je me pose sur la carriole à côté de quelques baies, mais mon attention reste accaparée par l'artefact. Il représente un petit macaque qui semble comme... Comme vivant.

“Tu aimes ce que tu vois Spark ? Je l'ai eu pour seulement une pièce d'argent ! Et y' a même pas besoin de le remonter !”

Un automate qui n'a pas besoin d'être remonté, ça n'existe pas. Gnol n'a aucune idée de la valeur de sa trouvaille. Je suis sûr qu'on peut la revendre pour dix fois plus dans n'importe quel autre port. Je suis sûr qu'il va se vanter de son jouet au navire. Je ferai en sorte qu'il dise tout ce qu'il sait... On tient peut être un filon...

~°~ Lizt ~°~

Je venais de rentrer chez moi lorsque je reçus un mot griffonné qui semblait être une commande. La note en question venait d'une ville portuaire située à deux heures de route mais, en l'absence des quelques commis et postiers qui m'offraient habituellement leurs services, je devrai y aller moi-même.
Je possédais déjà en stock les objets nécessaires, et me contentai de les emballer et de les installer dans ma carriole avant de me mettre en route.

Je ne m'étais pas rendu souvent dans ce village, pourtant proche, mais je me souviendrai toujours de la première fois comme étant mon introduction à l'océan. Je ne la connaissais alors que vaguement, grâce à des livres, et je me rendis compte que cette immensité aqueuse semblait à la fois magnifique et dangereuse, intrigante et tumultueuse.
Une fois arrivé au lieu indiqué, je cherchai des yeux mon client, avant d'être approché par un homme. Il était vêtu d'habits inconnus et portait sur son épaule un oiseau étrange et fascinant.

~°~

C'était une rencontre pour le moins incongrue. Un artisan au talent unique, capable de prodiges inaccessibles au commun des âmes mortelles, mais perdu devant l'immensité salée bordant la petite ville côtière. De sa stature aussi banale que sa tenue, il contrastait plus que tout avec l'exotisme de celui qui le fixait. Il faut dire que le fait de porter un habit naturel de plumes n'est pas le propre de toutes les créatures intelligentes sur cette planète. Spark fixait Lizt avec intensité. Il le voyait comme un joyau pouvant le mener vers des tonnes de joyaux. Lizt ne regardait pas vraiment l'emplumé magique en face de lui. Il ne s'intéressait qu'à son compagnon humain, le jeune Kriss : un être complètement dénué de pouvoirs magiques. Ce qui aurait pu être la formidable rencontre de deux êtres uniques, aux pouvoirs mystiques sans commune mesure... ne fut qu'une simple entrevue pour une affaire commerciale.

~°~ Lizt ~°~

Il me fit signe de le suivre, ce que je fis de bon gré jusqu'à ce qu'il monte à bord d'un bateau. Les visages sinistres de l'équipage, l'aspect particulier du navire - contrastant avec les autres bâtiments amarrés par sa forme et par la noirceur de son pavillon -, et la bizarrerie de la manoeuvre combinés rendaient l'opération très suspicieuse à mon goût, mais je réfrénai mon angoisse en pensant aux revenus conséquents que me procureraient cette simple livraison et montai dans le navire, en laissant mon chariot sur le quai de manière à ce que je puisse toujours l'avoir à l'oeil.
Une fois à bord, on m'emmena à ce qui semblait être le capitaine du navire, et je commençais à négocier avec lui à propos de mon paiement lorsque, en surveillant ma charrette, je vis du coin de l'oeil deux marins s'approcher de moi par derrière avec une corde. Je tentai de dégainer mon épée par magie, mais l'un des pirates, qui comptait probablement me désarmer, s'en aperçut et saisit l'arme. Je fus ensuite ligoté et descendu dans la cale.

Bien qu'extrêmement stressé et angoissé par la situation, je me résignai : je ne pouvais pour l'instant rien faire pour améliorer mon sort.
Le comportement et l'apparence des marins me rappelaient de vagues souvenirs d'enfance à propos d'histoires de marins pilleurs nommés pirates, mais mes connaissances dans ce domaine étaient très superficielles et peu utiles dans ma situation.

Peu de temps après, un jeune garçon vint me parler dans la cale.
- Magicien, le capitaine veut que tu nous fabriques des épées qui se battent toutes seules.
Magicien ? Sauf si l'un des marins possédait des pouvoirs similaires aux miens, il était peu probable, non, impossible qu'ils connaissent mes capacités surnaturelles. Pour eux, j'étais certainement semblable à un artificier quelconque. Pensaient-ils donc que des artefacts et des automates quelconques comme les miens étaient des objets magiques ? Il me semblait profitable de jouer le jeu pour l'instant.
- Comment tu t'appelles, gamin ?
- Kriss.
- Serait-il possible de parler à votre capitaine ?
Le garçon acquiesça et me laissa seul à nouveau. Seul dans la cale, mais pas sans surveillance extérieure.
Il revint quelques minutes plus tard, accompagné de l'homme le plus imposant que j'eusse jamais vu. Je fis de mon mieux pour m'incliner malgré mes liens.
- Capitaine, je crains n'être qu'un simple artificier et non pas un magicien ; mes compétences en forgeages ne sont pas ce que j'aimerais qu'elles soient. Néanmoins, je peux tenter d'accéder à votre requête et de fabriquer ces épées.
- De quoi avez-vous besoin ?
- Une forge serait l'idéal mais, dans ces conditions, un feu et une grande quantité de métal suffiront. Qu'avez vous fait de ma charette ?
- Nous avons transporté son contenu à bord.
- Parfait. Cela facilitera l'opération.

Les pirates me débarquèrent sur une petite île depuis laquelle on pouvait voir la côte, mais trop éloignée pour que je puisse l'atteindre à la nage. Ils m'aidèrent à allumer un feu et à débarquer mes affaires, puis retournèrent à bord. Malgré la présence du bateau, je n'aurai pas besoin de cacher l'utilisation magique de mes outils : ils me prenaient déjà pour un magicien, et j'allais leur construire des armes volantes. Quelques outils mouvants n'allaient pas les effrayer.

~°~ Spark ~°~

De mon point de vue, le blondinet est impressionnant. Il a pas mal de cran, pour un otage en tout cas. Pour un artificier aussi, en fait. Il tape tout ce métal dans la braise presque aussi bien que notre maître timonier à nous. Mais bon... Ça a beau faire des étincelles, ça ne veut pas dire que ça fera des sabres qui volent et décapitent les crétins d'en face ! Redrum le fixe encore plus intensément que moi. Lui aussi s'imagine déjà rendre des comptes à tous les empêcheurs de tourner en rond des sept mers... J'aime plus que tout l'éclat froid de ces yeux. Tiens... Il semble soucieux soudainement. Des murmures courent parmi nos hommes. Quelque chose les... Les effraie ? Sans blague ?! Ils fixent le blondinet et certains le pointent du doigt. Je suis du regard leurs index en direction de notre captif et... Oh ! Par les bourses des pendus ! J'ai pas bu une seule goutte depuis l'aube et pourtant j'ai l'impression de voir le tison bouger tout seul ! Mais qu'est-ce qu'il a fabriqué ?! Mais qu'est-ce qu'il fabrique tout court ?!

La bande n'est pourtant pas impressionnable d'habitude, mais même moi j'ai du mal à en croire ce que je vois ! Après le tison, c'est au marteau de jouer son morceau de lui-même ! Les outils semblent possédés les uns après les autres. Ils tourbillonnent comme des diables autour des flammes de leur maître suprême ! Une vision d'enfer... Mais une vision d'un foutu magnifique enfer ! Rien que pour la performance, ça valait le coup de l'avoir enlevé le blondinet ! Une lame courbe se formait sous les brutales caresses des maléfices volants. Puis une autre. À vue de bec, les lames semblaient correctes, tout au plus, mais ça, il faudra l'œil expert de Redrum pour en témoigner... Mais ce n'était pas le plus important. Après la performance de cet artiste infernal, les gars et moi étions sûrs d'une chose. Elles voleraient !

~°~ Lizt ~°~

Quelques jours plus tard, j'avais enfin terminé mon travail. À cause de la piètre stabilité de la température du feu et de mon manque de savoir faire, les armes étaient peu élégantes et de mauvaise qualité, mais j'avais retenu quelques points importants de mon bref apprentissage ; les lames n'étaient affûtées que sur le dernier tiers et les gardes étaient recourbées. Elles n'étaient pas parfaites mais suffisamment efficaces, et mes ravisseurs commençaient à s'impatienter.

À mon signal, ils vinrent me chercher et me ramenèrent sur le bateau. Conscients, dans une certaine mesure, de mes capacités, ils gardaient mes armes en main et les surveillaient. Ils me jetèrent à nouveau dans la cale après avoir reçu mon approbation à propos de l'utilisation de ces armes pour de l'entraînement.
En revanche, enfermé comme je l'étais, je n'avais aucun moyen de voir l'entraînement en question, et je devais me contenter de faire léviter les armes et de les mouvoir aléatoirement. Ma prison commençait à m'être insupportable ; mais j'avais une idée pour m'en débarrasser.

~°~ Spark ~°~

Mouais. Mouais mouais mouais mouais... “Mouais”, c'était le mot juste. Les sabres volaient : c'est un fait. Ils tranchaient ce qui se trouvait sur leur passage... Enfin ils le faisaient à peu près. Mais seraient-ils utiles un jour ? Rien n'était moins sûr. Je suis certain que je peux en battre un avec une aile attachée dans le dos, et à pattes nues. Alors pour la démonstration de forgeage, y a du monde, mais pour assurer derrière... Pour l'or comme pour le prestige, on repassera...Les hommes déchantent autant que moi. Il règne sur le pont une ambiance d'échec et de sobriété. Sous mon épaule, je sens Redrum bouillir de rage. J'ai peut-être un peu trop attisé les espoirs en lui... Je fais de mon mieux pour l'apaiser et orienter son attention vers son habituelle flasque de rhum. Ah ! Enfin un blessé ! Mais c'est juste Glass qui s'est maladroitement entaillé en voulant aiguiser sa propre lame. Pathétique...Je change d'épaule et décide notre blessé à aller quérir le décevant artificier. Il nous devait quelques explications et possiblement de quoi nous dédommager. Pour le dérangement, évidemment. Mais aussi pour abus de confiance. La facture s'annonçait salée pour le blondinet.

~°~ Lizt ~°~

Je m'attendais à ce que les marins viennent m'informer de ma performance décevante, et ils n'y manquèrent pas.
Un marin descendit dans la cale, accompagné, comme tous ceux qui venaient me voir, du perroquet mascotte du bateau. Quelle étrange coutume...
- Hé, l'artificier, on a testé tes épées et elles ne fonctionnent pas bien.
- Ah, mais c'est tout à fait normal, elles ne sont pas encore réglées. J'ai essayé de vous le dire plus tôt, mais vous ne m'écoutiez pas. Par contre, j'ai besoin de constater moi-même les objets défectueux en action.
Après validation du capitaine, je fus monté sur le pont, et les pirates reprirent leur entraînement. Je tentais de manipuler les armes comme si je ne les voyais pas, tout en mimant de les observer.
Sous haute surveillance, j'interrompis ensuite les combats, fis semblant de réparer mes créations, puis je demandai aux pirates de jeter un œil à leurs armes. J'y fixai une fine bande de tissu, officiellement pour les renforcer, et leur rendis.

Tout fonctionnait comme prévu : je voyais désormais les armes et pouvais les déplacer normalement ; les pirates pensaient qu'elles fonctionnaient parce que je les avais réparées ; et je percevais maintenant les armes classiques des pirates. Je pouvais donc continuer l'entraînement même sans regarder les combattants. Les pirates semblaient réjouis et de bien meilleure humeur que quand ils m'avaient sorti de mon trou.

J'entendis alors la voix du capitaine, provenant de derrière moi.
- Hé, viens voir par là, j'ai à te parler.
J'obéis. Une fois arrivé sur la partie supérieure du pont, près de lui, il continua.
- Apprends à mes hommes comment fabriquer ces armes.
Je m'inclinai à nouveau.
- Capitaine, j'aimerai beaucoup accéder à votre requête, mais je crains que ça ne soit impossible. Ce genre de secrets est férocement gardé, et je serais renié de la confrérie des artificiers si...
Je fus interrompu par l'oiseau du capitaine se posant sur mon épaule. Je jetai un œil au capitaine et vis qu'il était dubitatif. Il était inutile de lui mentir.
- En toute franchise, il m'est impossible, et non pas interdit, de transmettre ce savoir. Il est nécessaire d'avoir de grandes connaissances, beaucoup d'habitude et de savoir-faire pour pouvoir faire ce que je fais, en plus d'une aptitude naturelle que vos hommes n'ont pas.
Le perroquet retourna sur l'épaule du marin, qui sembla se contenter de ma réponse.

Venait à présent la question de ma rémunération.
Je me doutais qu'ils refuseraient de me payer, or j'avais perdu beaucoup d'argent et de crédibilité à cause de mes matériaux utilisés et de mon absence. J'avais pensé à une autre solution, profitable financièrement à la fois aux pirates et à moi. Elle était imparfaite et dangereuse, mais je n'en avais pas d'autre, et quelque chose en moi me poussait à la mettre en œuvre. Ma vie quotidienne était agréable et confortable, mais elle manquait d'un sentiment d'accomplissement et d'aventure.

D'un coup, je reculai vivement, sortant de la portée du capitaine, et je fis converger toutes mes lames vers le capitaine et son oiseau, stoppant l'entraînement des pirates.
Nous étions au milieu du pont peu large, ce qui me permettait de couvrir les escaliers.
Les pirates ne s'approchaient pas, visiblement conscients de mon avantage stratégique, et soucieux de la santé de leur capitaine.
- Capitaine, je demande une place sur votre bâtiment, au même titre que les autres pirates.

~°~ Spark ~°~

Décidément, je crois que je vais avoir besoin d'une longue vue. Les aventures s'enchaînent sans que je les vois arriver. Que ce soit mon adoption par cette bande de fêtards au pavillon noir ou celle du maître artificier Lizt... Redrum doit avoir une chance de cocu pour tomber sur autant de pépites... À moins que ce soit dû au fait de naviguer sur les sept mers, ça doit aider à croiser la route de l'inattendu. En tout cas, je suis bien content d'avoir le blondinet avec nous. Non seulement il augmente notre force de frappe rien que par sa présence, mais il s'entend bien avec Kull, notre troll ingénieur. Ça m'évite d'écouter ses monologues quand il ne trouve personne d'autre avec qui boire. Et puis Lizt... Son truc à lui est tellement différent de mon truc à moi... En sillonnant les océans comme ça... Qui sait combien rejoindront la famille ? Une chose est sûre. J'espère qu'on ne manquera pas de rhum !


« À chacun ici présent, à chacun d'ici absent, il ne vous reste plus qu'à voter pour votre texte préféré ! Nous allons maintenant adopter un classement plus direct pour départager nos candidats, le groupe perdant se retrouvera donc éliminé de la compétition ! Vous avez jusqu'à dimanche 28 août pour voter. »

Et, dans la pénombre violette, ses dernières paroles résonnèrent comme la plus terrible des menaces.

« Bonne chance. »


Modérateur
666666 points

Modérateur

Arwen - Gourou - Le 23/08/2022

Bon bah, j'ai pas encore lu mais je vais dire l'autre texte.

763 points

Lanreth - Apôtre - Le 24/08/2022

Je vote Arwen

1905 points

maitredragon - Chevalier - Le 25/08/2022

Je vote pour Lanreth & Orstal.

85 points

Orstal - Fanatique - Le 28/08/2022

Je vote Arwen

Edité 1 fois, dernière édition par Orstal Le 28/08/2022

2530 points

Shagore - Mage - Le 28/08/2022

Je vote Arwen

861 points

Newall SombreLame - Prophète - Le 29/08/2022

Au fil des jours, l'ombre devenait plus dense et plus étendue. Ce qui n'avait été qu'une occlusion purpurine à la lumière solaire était devenu un véritable domaine d'ombres violacées et de teintes dissoutes. Beaucoup en avaient refusé de s'approcher de l'Arène, même pour voter, et celle-ci était désormais totalement envahie.

Au sommet du dôme sinistre, le Présentateur trônait, ses ailes battant lentement et inlassablement. Il avait suivi le compte des voix avec une attention distraite, et n'attendait désormais plus que la conclusion de l'histoire.Quelle chance pour lui, que ce qui aurait pu être sa principale gêne, résidait pour l'instant dans un corps diminué ! Lorsqu'il prit la parole, sa voix vibrait d'une excitation et d'une menace difficilement contenue.


« Bien le bonjour, le bonsoir ou la bonne nuit ! Dans cette atmosphère, on perd la notion du temps. Mais il est désormais temps de conclure notre histoire, et d'observer les résultats de cette ultime épreuve ! Car, comme vous vous en doutez à mon discours, c'est la Grande Prêtresse, que dis-je, la Gourou qui emporte la victoire !Toutes mes félicitations, et toutes celles du public ! »

Mais celui-ci resta silencieux. En fait, aucun n'écoutait vraiment, et tous semblaient plongés par les ténèbres dans une transe maligne.

« Je vous en pris, reprenez vos corps, et venez chercher votre récompense ! »

Au centre de l'arène, un éclat apparut au milieu des ombres. Violette également, la lumière se répandit comme une vrille d'un personnage à l'autre, et chacun s'effondra lorsqu'elle l'effleura. Tout autour, dans le sable, les corps sans vie des participants gisaient déjà, et ne semblaient pas près de reprendre en eux l'être qui devait être le leur. Parfait. Parfait ! Toutes ces âmes, elles lui revenaient ! Il allait s'en repaitre, encore, et encore !
Dans les gradins, un filin de lumière rosé commença à s'étirer depuis chaque spectateur rassemblé, tous se dirigeant vers le pinacle de ce chaos, vers le papillon qui tenait lieu de présentateur. Ils s'effondrèrent, vidés, tandis que l'être se mettait à briller de plus en plus fort. Depuis tant de temps... Il était si faible, on ne pouvait même plus qualifier son existence de survie. À peine un grain de sable, une poussière, tandis que la majeure partie de son être souffrait d'infinis tourments. Face à l'éternité, les dieux sont préparés. Mais face à la raison par-delà la folie, face à l'infini de la démence, face à l'origine de leurs cauchemars ? Ils étaient démunis.
Enfin, le dessert. Les être les plus puissants rassemblés dans l'Arène. Les participants, pour l'heure expulsés des corps de leurs hôtes tandis que ceux-ci étaient absorbés par l'entité, à peine des spectres en peine. De ces yeux à facette, il les discernait, tantôt paniqués de ne pouvoir retrouver la chair qui était la leur, tantôt calmes, comme certains que quelque chose allait se produire. Qu'ils faisaient bien de se résigner ! Ils n'en souffriraient que moins, mais ils souffriraient quand même. Après tout, il fallait bien payer le prix de leur arrogance ! Un tentacule de lueur purpurine s'approcha de l'une d'entre elles, la plus sombre, la plus forte présence... Puis, soudain, le vide. Un vide parfait, au-delà de la simple absence de matière. Un vide qui était la négation même de l'existence de toute chose. Le Présentateur hoqueta, surpris, tandis que la vrille disparue. Une Présence, à peine perceptible mais déjà insoutenable. Et chaque être se retrouva propulsé dans son corps, les ramenant brutalement à la vie. Et, aussi vite qu'il était apparu, le vide disparu.

Tout autour de l'Arène, les participants gisaient, mais cette fois-ci, leurs corps vivaient. Les finalistes étaient les moins durement touchés, et déjà ils se relevaient, mais leurs regards étaient confus et hébétés de leur brusque réveil. Les autres ne se réveillèrent pas, leurs esprits n'ayant pas supporté le choc de la chair.
La Gourou était déjà quasiment remise, et ses yeux virèrent au noir d'encre lorsqu'ils se levèrent vers l'entité. Et, sans un mot, elle disparut dans le Néant.
Non ! Il était si proche ! Tant pis. Il procéderait plus lentement. Si son influence ne pouvait s'étendre en un seul coup, alors il prendrait son temps. Et, âme après âme, tel un cancer rongeant le plan, rongeant Son influence, il assurerait sa domination. Et pour cela, il devait commencer par faire de cette arène son domaine. La silhouette lumineuse leva un bras... Et celui-ci disparut, emporté par un tentacule d'une noirceur impossible.

Tout autour du lépidoptère, le mana semblait disparaître, toutes les couleurs absorbées avec une égale voracité vers un seul point, à peine au-dessus de lui. Un silhouette apparut, mais sa description échappait à toutes les notions possible d'espace. Elle était à la fois chair, et ombre. Et une quantité effroyables de tentacules. Derrière la silhouette, tout en haut des gradins, la Prêtresse ressurgit, un immense sourire plaqué aux lèvres. Cela promettait d'être intéressant !

Encore d'autres appendices d'obscurité s'enroulèrent autour du Présentateur, le rapprochant de ce qui semblaient être d'innombrables yeux.

« Toi ! Je t'ai donné l'existence, je t'ai offert un corps, une essence et une fonction, et voilà ce que tu en fait ? » La voix semblait comme un écho irréel qui se gravait dans l'esprit sans s'encombrer de passer par les canaux auditifs. « Quelle arrogance de penser pouvoir Le défier... Son Nom soit loué !
— Assez ! Tout ici bas m'appartient ! Tout ici m'a été volé, tout ici n'est que la perversion de ce que j'ai jadis créé ! Et tu voudrais m'en dépouiller ? Je suis #$&@{^*§], le Papillon ! Et toi, que penses-tu être ?
— Son dévot. Un fragment de la Foi, répondit l'entité, et sa voix, déjà anormale, semblait s'appesantir encore d'une gravité nouvelle. Graine de dieu, tu n'es même plus l'ombre de toi-même. Durant tous ces millénaires, tu as continué de vivre en dehors des tourments, et c'est tout ce dont tu es capable ? Décevant. J'en attendais plus, #$&@{^*§].
— Tu parviens à prononcer mon nom ? Et tu penses que cela suffira à t'opp... Aaaaaaaaaaaaaah ! »

Son hurlement résonna, amplifié par la structure de l'amphithéâtre, tandis que les vrilles arrachaient et dépeçaient, s'enfonçaient en lui et grouillaient jusqu'au plus profond de sa chair. La chappe d'obscurité violacée qui entourait le stade s'effaça, bien avant que le cri ne s'éteigne. Au centre de l'Arène, le Présentateur se tenait, la lueur qui l'enveloppait disparue, et son corps miraculeusement entier. Face à lui, Newall avait repris une forme plus intelligible, mais sa voix résonnait toujours de la même profondeur.

« Ta graine écrasée, tu n'es rien de plus qu'un mortel désormais. Tes souvenirs n'existent plus, et tu ne connaîtras désormais plus que cette réalité. Tu seras le Présentateur, et jamais tu ne pourras quitter ce poste. Ta forme sera celle que l'on attend de toi, et ton rôle également. Désormais, affronte les conséquences. Désormais, fait face à l'éternité. »

Sur ces paroles, le Fragment s'effondra, terrassé par la pouvoir et la Présence qu'il avait déployé presque à son insu.

Dans les gradins, la majorité des sectateurs reprirent vie, mais ceux dont la Foi était trop faible ne purent être sauvés. Dans le cercle de sable, les participants se redressèrent, rejoints par la Gouroue.


« Mesdames et messieurs, il est l'heure de conclure notre concours ! repris le Présentateur. Quel bataille magnifique, quel dénouement splendide ! Alors je vous demande un tonnerre, que dis-je, un déluge d'applaudissement pour Arwen, pour sa deuxième victoire consécutive ! »

Et cette fois-ci, les applaudissements fusèrent, encore et encore, durant plusieurs minutes.

Bien plus tard, cette nuit-là, alors que les festivités pour la fin du concours battaient leur plein, Newall s'éveilla. Jamais Il n'avait été aussi présent, même depuis qu'il avait pris conscience de sa nature. Il sourit, un sourire fou et familier, bien trop grand pour un humain. Il, gloire à Lui, l'avait jugé digne. Il ne le décevrait pas.

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Il n'y a pas de sots métiers, il n'y a que de sottes gens.
Et dans la catégorie « sottes gens », je crois qu'on peut mettre les Guerriers, les bureaucrates, les Clercs, les Eclaireurs, les Berserkers, les Conseillers, les Soldats, les Chevaliers...

—Bud, pilier de taverne

Proposé par Dark Mogwaï le 19/06/2012

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