Voodoo Hoodoo - Magic the Gathering

Voodoo Hoodoo

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C’était censé être une mission simple… quelques jours tout au plus… presque une promenade qu’ils disaient. Alors pourquoi ? Pourquoi est-ce que je me retrouve embourbé jusqu’aux oreilles dans ce bourbier...

  Chroniques guerrières

C’était censé être une mission simple… quelques jours tout au plus… presque une promenade qu’ils disaient. Alors pourquoi ? Pourquoi est-ce que je me retrouve embourbé jusqu’aux oreilles dans ce bourbier...

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le , par Riff
19038 | Louanges 2

Partie I

« C’était censé être une mission simple… quelques jours tout au plus… presque une promenade qu’ils disaient. Alors pourquoi ? Pourquoi est-ce que je me retrouve embourbé jusqu’aux oreilles dans ce bourbier, à courir jour et nuit pour sauver ce qui reste de ma vie ?
Au début tout était parfait, ou presque, mais même dans le pire des cauchemars je n’aurais pu me trouver ici, comment tout a pu déraper à ce point, j’ai beau repasser toutes les images dans ma tête, des dizaines de fois, des centaines de fois, je ne vois aucune erreur de notre part… Et pourtant ils sont tous morts, et moi… moi j’essaye de ne pas le devenir.
Depuis que je suis tout petit j’ai toujours rêvé d’intégrer la Ligue. Pour y arriver j’ai travaillé dur, sans compter mes efforts, pensant naïvement qu’ils seraient récompensés. Après dix ans d’étude pour devenir astromage, j’ai finalement échoué aux tests d’entrée, et ce n’est que grâce aux relations de mes parents que j’ai tout de même pu incorporer le corps d’exploration de la Ligue en la qualité de cartographe. C’était un poste bien loin de mes ambitions mais si je m’y accrochais assez je pouvais espérer monter en grade rapidement. Le travail y était ennuyeux, je passais mes journées à recopier les diverses cartes que l’on me donnait, et c’est à ce moment là que je fis sûrement la plus grosse erreur de ma vie : je m’en suis plaint auprès de mes supérieurs leur disant bêtement que je n’avais pas voulu entrer dans la Ligue pour une tâche aussi peu utile. Et je fus tout exaucé. Dans les jours qui suivirent on m’affecta à un nouveau poste, cartographe sur le terrain, aux frontières des terres explorées, loin à l’est de Cælis, la sacro-sainte cité de tout explorateur qui se respecte… À ce moment là je ne voyais que la promesse d’aventure que m’offrait cette opportunité et j’acceptai stupidement. On me fit embarquer le soir même dans un dirigeable en partance pour l’archipel des Zilik. Pendant le voyage on me fit un rapide briefing de la mission : je serais escorté par une équipe comprenant trois autres personnes, apparemment déjà sur place, notre but serait une petite île perdue en périphérie de l’archipel, Bræhm. La majeure partie des Zilik avez déjà été cartographiée mais il manquait quelques îles parmi les cartes de la Ligue. On m’expliqua les détails de la mission et notamment les quelques dangers que je pourrais rencontrer. Sur le papier ça sonnait bien, on arrêtait pas de me dire qu’avec l’équipe qui m’accompagnerait il ne pourrait rien m’arriver. Seulement je n’avais pas encore réalisé que je mènerais la mission sur le terrain, et que le terrain n’a rien à voir avec les jolis prospectus qu’on m’avait servi.
Le dirigeable arriva a destination deux jours après notre départ. À mon grand étonnement on ne me débarqua pas directement sur la plage mais à bord d’un grand navire qui avait jeté l’ancre à quelques lieues de la côte. Sur le pont il n’y avait personne, pas même un oiseau. Ce n’est pas que je m’attendais à un accueil chaleureux de la part de tout l’équipage mais je m’attendais au moins à trouver des hommes de pont affairer à maintenir le navire en bon état, mais non, absolument personne.
Quand je posai le pied sur le pont supérieur, une violente odeur m’agressa le nez, et j’eus un vague mouvement instinctif de recul.
« C’est à cause des carcasses, mais tu verras tu t’y habitueras dans quelques heures… »
Je me retournai rapidement pour voir mon interlocuteur. C’était une interlocutrice, grande, mince, des cheveux blonds ramenés en queue de cheval, ses habits étaient loin de convenir à une dame de « bonne compagnie » mais je finis par conclure qu’il s’agissait sûrement d’un membre de mon équipe et ne m’en formalisai pas. D’une voix mal assurée je lui répondis :
« -Des carcasses ? Des carcasses de quoi ?
- De bétail, ça détourne l’attention des prédateurs. Comme ça ils s’attaquent pas à nous, mais ne te penche pas trop par dessus bord, une proie vivante reste tout de même leur plat préféré.
-Je tâcherai de le retenir…
-C’est toi le nouveau ?
Je répondis oui d’un mouvement de tête, légèrement impressionné par son aplomb.
-Parfait, moi c’est Sirra, c’est moi qui commande l’opération à partir de l’instant où on touche terre jusqu’au moment où je ramène tes miches sur le pont. Donc pour ta survie je te conseille de suivre le moindre des ordres que je pourrais te donner même si c’est de se jeter du haut d’une falaise… Compris ?
Si j’avais été stupéfait par son aplomb avant cet tirade, ce n’était rien de comparable avec le sentiment qui m’envahissait à présent. La mission risquait de devenir intéressante finalement. M’apercevant que je tardais à répondre, je bafouillai un rapide
-D’accord.
-Très bien… Mais pour l’heure allons boire un coup avec les autres on doit parler de ce qui nous attend.
-Encore ? Mais on m’a déjà briefé à bord du dirigeable !
-Si tu crois que ces gratte-papier connaissent quelque chose à la survie sur le terrain tu fera encore moins long feu que je ne l’avais espéré… »
Sans même me laisser répondre elle tourna les talons et se réfugia à l’intérieur du bateau. Je l’y rejoignis peu après. À l’intérieur se trouvait déjà deux autres personnes, un homme et une autre femme. Lui était plutôt grand, bardé de muscles et avec un regard de glace : sûrement pas un rigolo celui là… La femme, quant à elle, était plutôt mince et avait des cheveux roux ramenés en un strict chignon, à sa ceinture pendait une panoplie d’armes différentes allant du simple pistolet à la machette d’une quarantaine de centimètres. Si j’avais pu décrire le regard de l’homme comme glacial c’était sûrement avant d’avoir croisé celui de la guerrière rousse, le simple fait de ma présence semblait l’énerver à un point inimaginable. Je m’avançai un peu plus dans la pièce et posai les quelques effets que j’avais emporté sur un bord de la table qui traînait dans le coin sur ma gauche. M’armant de courage je réussis tout de même à articuler :
« -Je m’attendais à ce qu’on soit plus nombreux… Les autres ne sont pas encore arrivés ?
-Quels autres ? C’est toi le dernier et on t’attend depuis déjà trois jours… »
C’était le grand nigaud bodybuildé qui avait parlé, le ton était donné d’entrée jeu, j’étais indésirable à leurs yeux, chouette exactement ce qu’il me fallait ! Sirra intervint et tenta tant bien que mal d’arrondir les angles :
« -Sven calme toi, il est dans la même galère que nous alors on devrait plutôt se serrer les coudes plutôt que de se chamailler… Non il n’y aura personne d’autre que nous pour cette mission.
- Mais pourquoi ? Ce serait bien plus facile à plusieurs.
- À cause des locaux, ils sont particulièrement agressifs n’aiment guère les intrus. Moins on est et plus de chance on a de ne pas se faire repérer et donc de rentrer vivant.
- Les locaux ?! L’île est habitée ?!
- Je croyais qu’on t’avais briefé… Bræhm est peuplée par deux populations indigènes, des pygmées. À l’est s’étendent les terres Mojas, un peuple versé dans la nécromancie, les sacrifices humains et d’autre genres de chose que j’ai pas vraiment envie de connaître plus profondément si tu vois ce que je veux dire. À l’ouest se trouvent les Daramiens qui maîtrise une magie verte en symbiose avec la nature qui les entoure, d’après nos informations ils utilisent la faune sauvage en les soumettant grâce à de puissants charmes de leur magie primitive. L’île est extrêmement dangereuse car aucun des deux peuples n’a jusqu’alors accepté une trêve avec nous…
- Une trêve ?! Avec des sauvages ? Et puis quoi encore, les assimiler à notre civilisations ?
- Tu ne semble pas vraiment comprendre l’étendu du problème… T’es assez crétin pour une grosse tête au final… Bien que primitifs et me maîtrisant aucune forme de technologie avancée, ces sauvages sont bien plus tenaces que tu ne le crois. »
Sirra chercha quelque chose dans une de ces poches et me le tendit. Il s’agissait d’un doigt coupé un peu en dessous de la seconde phalange, presque entièrement brûlé, il ne restait que quelques lambeaux de chair ci et là. Le cœur au bord des lèvres je lui rendis le membre.
« - C’est dans cet état que sont revenues toutes les patrouilles précédentes… Tu comprends maintenant pourquoi on ne peut pas simplement y entrer en tirant à tout va et repartir comme on est venu ?
J’acquiesçai avec raideur, je commençais peu à peu à comprendre le pétrin dans lequel j’étais en train de sombrer.
- Ces deux clans se livrent une guerre sans merci et crois-moi veut mieux pas se retrouver au milieu de tout ça si tu veux garder ta barbaque sur le dos.
- Mais pourquoi ils se battent ? Simplement parce qu’ils ne se supportent pas ?
- Ils ne sont pas décérébrés tu sais, ils se battent pour le contrôle de ruines qui se trouvent en plein milieu de Bræhm, faudrait être particulièrement dingue pour oser mettre un orteil dans les cinq cent mètres qui les entourent, il y a toujours un des deux clans qui s’y trouve.
- Ils se battent pour des tas de vieilles pierres et tu me dis qu’ils ne sont pas décérébrés ?
- Pourquoi crois-tu que la Ligue se bat depuis maintenant trente ans ? Pour toi, dans tes beaux bureaux, les jolies cartes en valent peut être la peine mais pour ceux qui sont le terrain c’est une autre histoire… Les ruines revêtent une importance capitale pour les deux peuples, peut-être des vestiges d’une ancienne civilisation… Aucune idée en tout cas l’important est que ces ruines se trouvent sous bonne garde…
- Mais je croyais que notre mission nous menait directement dans ces ruines ?!
- Et c’est bien pour ça que nous sommes seuls à être envoyés… Y pénétrer à quatre sera déjà assez compliqué comme ça, pas besoin de se ramener en tintamarre. »
Je devins livide à mesure que je prenais conscience de la situation. La mission ressemblait de plus en plus à une mission suicide, en y repensant le travail à Cælis ne me semblait plus si ennuyeux. Je comprenais maintenant la tension de mes collègues, et lança un regard implorant vers Sirra. Je crois que c’était elle la plus surprenante, aucune trace d’inquiétude n’apparaissait sur son visage, seulement son expression triomphante emplie d’une assurance convenant peu à la situation. Comme si elle avait deviné mon trouble, elle répondit d’un ton badin.
« - Te fais pas de bile… Les patrouilles précédentes étaient des amateurs, des recrues à peine capable de tenir leur machette par le bon bout… Ton boulot est de cartographier les ruines, le nôtre c’est de t’escorter pour qu’il n’arrive rien à tes plans ou à toi. Occupe-toi de ta part du taf et on s’occupe du reste. Si tout se passe bien dans trois jours on est de retour sur ce rafiot.
- Mais comment va-t-on faire ? Je croyais impossible de revenir vivant des ruines ! Tu m’as toi même montré ce qu’il était advenu des anciennes patrouilles.
- Je te l’ai déjà dit et je n’aime pas me répéter : les autres étaient des bleus… Ne nous compare pas à eux, chacun de nous ici, excepté toi, est du grade de Lieutenant. Et ouais mon gars tu vas voyager avec la crème réjouis-toi ! »
Je n’avais même plus l’envie de répondre quoi que ce soit. Sirra quitta la pièce et nous donna tous rendez-vous sur le pont dans les dix minutes. Je profitai du délai accordé par notre chef d’expédition pour rassembler quelques affaires supplémentaires dans mon sac, et chercher mon matériel à bivouac. Quand j’arrivai sur le pont les autres m’y attendaient déjà, encore une fois j’étais le dernier et cela semblait les énerver quelque peu… La mission promettait d’être longue, très longue.
Sans un mot on embarqua dans un petit canot, ce fut le grand blond bardé de muscles qui était au poste de rameur. La navigation allait prendre quelques minutes pour relier les quelques mètres nous séparant de la côte, et Sirra jugea bon de me présenter le reste du groupe : Mr Musclor s’appelait apparemment Sven et la rouquine frigide quant à elle se nommait Frajye. Chacun d’entre eux s’était déjà illustré dans de nombreux faits d’armes et leur valeur n’était plus à démontrer. Cependant à mesure que la barque approchait la grève je sentais monter en moi une vague furieuse d’angoisse, un pressentiment irrépressible m’envahissait peu a peu, je ne savais pas pourquoi mais j’étais convaincu qu’aucun d’entre nous ne reverrait jamais Cælis, ni même le bateau ou cette grève. Je crois que je n’aurais jamais pu être plus juste. »

Alors c'était comment ?

2 Louange(s) chantée(s) en coeur


bane Le 27/07/2011

D'accord avec Elowah^^! Ce récit ma particulièrement capté et j'attends la suite!!!! Faut pas trop tarder hein??!!^^

Note : 10/10

Elowah Le 17/02/2011

Palpitant, dommage que je connaisse un peu trop ce qui va arriver.
Je note très très peu de fautes dans le récit, et c'est bien écrit donc pas mal ^^.

Note : 10/10

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Proposé par Vognar le 18/08/2012

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